vendredi 25 février 2011

LA REVOLTE DES MORTS-VIVANTS (La Noche del terror ciego)

                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de Amando De Ossorio. 1971. Espagne / Portugal. 1H30. Avec César Burner, Lone Fleming, Elena Arpon, Joseph Thelman, María Elena Arpón.

FILMOGRAPHIE: Amando de Ossorio (6 avril 1918 – 13 janvier 2001) est un réalisateur espagnol spécialisé dans le film d'horreur et connu plus particulièrement pour sa tétralogie dite « des Templiers ».
1956 : La Bandera negra (The Black Flag) ,1964 : La Tumba del pistolero,1966 : Massacre à Hudson River, 1967 : Pasto de fieras, 1967 : La Niña del patio,1967 : Arquitectura hacia el futuro, 1968 : Escuela de enfermeras, 1969 : Malenka, 1971 : La Révolte des morts-vivants , 1973 : La Noche de los brujos, 1973 : Le Retour des morts-vivants , 1974 : The Loreley's Grasp, 1974 : Le Monde des morts-vivants, 1975 : La Chevauchée des morts-vivants, 1975 : La Endemoniada,1976 : Las Alimañas (The Animals), classé S (= X en Espagne),1980 : Pasión prohibida (Forbidden Passion), classé S (-18 de ans) en Espagne, -18 puis reclassé -16 en France, 1984 : Hydra, le monstre des profondeurs. 
    Les morts sont vivants mais les chevaux, eux, le sont-ils ?
    La Révolte des Morts-vivants est le premier volet d'une célèbre saga constituée de quatre longs-métrages imaginés et réalisés par Amando De Ossorio. En s'appropriant d'un archétype mondialement célébré avec la Nuit des Morts-vivants, le réalisateur espagnol décide d'y apporter sa touche personnelle en créant des personnages moribonds de templiers décharnés, vêtus de soutanes décrépies , et cavalant sur leurs chevaux dans des effets de ralenti alambiqués. Au 13è siècle, une jeune femme est offerte en sacrifice à une secte de templiers confinés dans leur église. Après l'avoir flagellé et potentiellement dévoré, nos adorateurs du malin vont être condamnés par le roi d'Espagne pour meurtre sous couvert de rite macabre. Quelques siècles plus tard, les condamnés décident de se venger en revenant d'entre les morts pour tourmenter les vivants. Dans le rayon série Z impayable, La Révolte des Morts-vivants possède suffisamment d'atouts dans son sac à cadavre pour contenter l'amateur de nanars festifs. Après une scène d'introduction plutôt violente (mais surjouée), assez complaisamment gore pour égayer notre appétit pervers (gros plans juteux sur les plaies entaillées par des coups de sabre assénés sur le corps d'une innocente enchainée), la suite des aventures de nos templiers va cependant s'atténuer en terme de surenchère. La narration linéaire nous convoque ensuite deux couples d'amants aussi abrutis qu'inexpressifs, réunis dans les ruines de nos templiers parce que l'une de leur amie aura disparu après avoir sauté d'un train en arrêt ! Dès lors, c'est la débandade, l'escapade dans les situations les plus saugrenues ! Comme cette jeune fille réfugiée dans une pièce remplie de mannequins (pourvu d'éclairages d'une nuance ocre que n'aurait pas renié Bava) ou une morgue inquiétante auquel un médecin va narrer aux protagonistes la terrible histoire des templiers. Ces derniers ayant été condamnés par l'autorité pour avoir pratiqué de monstrueux sacrifices humains. En guise de punition, on leur avait arraché les yeux de leur orbite par des corbeaux après avoir été pendus à un arbre. On l'aura compris, le scénario n'existe pas, les comédiens jouent comme des vaches à lait et chaque situation hasardeuse se confronte à l'incohérence la plus répréhensible quand on voit l'attitude débile de nos personnages potentiellement épouvantés ! A titre d'exemple croquignolet, je vous recommande sans réserve la séquence risible où un gugusse barbu s'amuse à observer et tripatouiller une grenouille dans un bocal d'eau ! Heureusement, toute cette fanfaronnade involontairement pittoresque est également rehaussée de décors plutôt soignés comme ses ruines gothiques lugubres et fantasques ou ses plaines verdoyantes héritées d'un Jean Rollin. Avec peu de moyens, Amando De Ossorio administre également une ambiance étrange sous-jacente sur fond d'érotisme polisson à de rares exceptions. Mais c'est surtout cette pléiade de templiers maudits sortis d'outre-tombe, chevauchant sur leur cheval à la conquête de leurs victimes, qui interpelle et fascine le spectateur amusé. Le final bordélique se clôturant dans le décor insolite d'un train de voyage vaut également son pesant de cacahuètes et termine sa besogne avec le plan fixe d'un cri infernal d'une cinquantenaire éberluée et décoiffée !

    "Quand il n'y a plus de places en enfer, les morts reviennent à cheval !"
    Vous l'aurez compris, La Révolte des Morts-Vivants est une série Z à réserver aux inconditionnels de nanars auquel l'ambiance vintage accorde pourtant un réel attachement. Du moins pour ceux vouant un culte aux zombies hétéroclites plutôt photogéniques ! Leur présence fantomatique demeurant également soutenue d'une sombre partition gutturale aux accents latins. Enfin, les réparties verbales impayables exprimées par nos comédiens renforcent le caractère sympathique cette petite production croyant dur comme fer à épouvanter le spectateur. Dans tous les cas, l'épouvante aura bien lieu !

    Bruno Matéï
    02.02.11.  2.



    Aucun commentaire:

    Enregistrer un commentaire