mercredi 16 mars 2011

Cauchemars à Daytona Beach / Nightmare


de Romano Scavolini. 1981. U.S.A. 1h37. Avec Sharon Smith, Baird Stafford, CJ Cooke, Mik Cribben, Kathleen Ferguson.

Sortie salles France: 9 Juin 1982 (ou 23 Février 1983)

FILMOGRAPHIE: Romano Scavolini est un réalisateur italien né le 17 JuiN 1940.
2007 Two Families, 2005 L'apocalisse delle scimmie, 2004 Le ultime ore del Che (documentary), 1988 Dog Tags, 1981 Cauchemars à Daytona Beach, 1980 Savage Hunt, 1973 Servo suo, 1973 Cuore, 1972 Exorcisme tragique - Les monstres se mettent à table, 1969 Entonce, 1969 L'amore breve, 1968 La prova generale, 1966 A mosca cieca


Romano Scavolini est un réalisateur méconnu du public français, exception faite avec cette série B que l'amateur des années 80 s'était empressé de louer au vidéo-club, particulièrement attiré par l'ébauche du faciès ensanglanté illustré sur la jaquette ! Une oeuvre scabreuse surgie de nulle part car dépassant les frontières de la bienséance, au point d'en être bannie des écrans anglais et de rejoindre la liste des "video- nasty" invoquée par leur censure ! Suite à son internement en asile psychiatrique, un patient est relâché dans la nature après lui avoir prescrit un nouveau traitement médical. L'addiction à sa folie meurtrière ne tarde pas à se manifester... Dès le préambule cinglant, nous sommes frappés d'horreur face à un cauchemar éveillé ! Dans une chambre opaque, un homme en suée convulse sur son lit, faute d'un sommeil perturbé. Subitement réveillé d'un fantasme délirant, il ouvre les yeux pour empoigner violemment ses draps et apercevoir au bout du lit la vision ensanglantée d'une tête tranchée ! La caméra scrutant de manière furtive et régulière le regard noir de la dame décapitée afin de mettre en évidence l'inertie de son expression ! Hurlements acharnés de l'individu face à cette macabre mise en scène qu'une partition musicale vrombissante va accentuer pour nous éreinter les oreilles ! Mais ce prologue démarré en trombe n'était qu'un leurre, le songe cauchemardesque du patient Georges Tatum plongé dans sa folie interne !


La scène suivante nous révélant ensuite que nous sommes dans l'enceinte d'un centre psychiatrique parmi sa présence en camisole. Place ensuite à ces errances nocturnes après sa liberté surveillée sous contrôle médical. Au coeur de la ville de Daytona, le réalisateur s'attarde à fignoler une ambiance glauque à travers les recoins de peeps-show et de bars malfamés grouillant de pèlerins peu recommandables. C'est dans cet univers suffoquant et malsain que Georges Tatum souhaite d'abord s'y réconforter. Mais rapidement, ses pulsions meurtrières vont le rappeler à sa folie pour perpétrer un meurtre des plus crapuleux !!! A l'italienne s'il vous plaît, de par la natalité du réalisateur et par l'aspect graphique de l'égorgement rappelant les dérives complaisantes d'un d'Amato ou Fulci. Afin de crédibiliser la crudité du crime, les maquillages incisifs ont été soigneusement agrémentés par le spécialiste en la matière, Mr Ed French ! En intermittence d'un fondu au noir, le réalisateur nous mémorise le décompte journalier des errances du tueur jusqu'à l'ultime carnage escompté. Une manière expectative d'appréhender l'horreur et donc de suggérer une certaine tension.


Le cheminement indécis de Tatum prend ensuite une trajectoire plus posée lorsqu'il décide de surveiller les faits et gestes d'une famille ordinaire, hormis l'attitude mesquine d'un garçonnet adepte de blagues morbides. Quand bien même un nouveau meurtre (réalisé hors champ cette fois-ci !) va être découvert par la police non loin de la demeure. Cette seconde partie se déroule de manière traditionnelle mais reste assez prenante, notamment grâce à l'ossature de son ambiance lourde quasi documentée. Enfin, pour parachever, l'ultime point d'orgue culmine vers un bain de sang putassier à jamais gravé dans nos mémoires ! Un florilège de séquences gores au paroxysme de l'indécence et d'un réalisme toujours aussi acéré ! Afin d'amplifier le malaise, l'atmosphère fétide qui en découle est notamment exacerbée des râles moribonds que les victimes profèrent durant le supplice de l'arme plantée dans leur chair. Spoiler !!! Quand bien même l'épilogue caustique en rajoute une louche dans l'indisposition face à l'apparition d'un bambin au rictus mesquin ! Fin du  Spoiler. Si on peut regretter un certain manque de rythme auprès du cheminement langoureux des allées et venus du tueur, sa prestation laconique ne laisse pas indifférent ! Incarné par l'inconnu Baird Stafford, l'acteur réussit véritablement à imposer une stature ombrageuse par son faciès patibulaire avant d'extérioriser une posture erratique parmi ses crises d'angoisse épileptique (écume aux lèvres à l'appui !) et ses pulsions de démence incontrôlée !


Il torture, il tue, il souille !
Avec l'appui d'une mélodie entêtante, d'une bande-son dissonante et d'une distribution méconnue quasi improvisée, Cauchemar à Daytona Beach est aujourd'hui reconnu comme un classique (marginal) du psycho-killer des années 80. Un docu-fiction regorgeant de déviance car réellement impressionnant dans son alliage d'ambiance mortifère quasi indicible et d'effets gores complaisants. Hormis sa narration prévisible, le film de Romano Scavolini constitue un pavé dans la marre de l'horreur underground. Une descente aux enfers où la transgression n'a pas de tabous pour nous marteler d'images cauchemardesques autour d'une amnésie infantile à jamais souillée (image inoubliable du rejeton ensanglanté fixant hagardement son reflet dans le miroir, une hache à la main !).

Warning !!! En france, le Dvd édité par Neo Publishing est sortie dans une version entièrement censurée ! Seule, la Vhs d'époque publiée par Sunset Video est rigoureusement intégrale.
Pour les inconditionnels, il est également possible de se rabattre sur le Zone 1 outre-Atlantique certifié uncut ou sur quelques blogs spécifiques.

01.07.16. 5èx
19.01.10. (850 v)

BM


                                         

8 commentaires:

  1. On vient de sortir la version uncut en zone 1 dans un dvd qui contient deux versions du film. Je partage ton point de vue. C'est un des meilleurs slashers des années 80. Sale, troublant, morbide, très différent des "Halloween", "Friday" etc plutôt proprets. Baird Stafford y est pour beaucoup. Il semble n'avoir fait que ça, hormis un autre film de Scavolini, un film de guerre "Dog Tags". Stafford me fait un peu repenser au tueur de "Angst/Schizophrenia".

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  2. on est bien d'accord Adam (sauf l'allusion au génial Schyzophrenia pour le profil du tueur)

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  3. Pas tant dans la ressemblance physique. Plutôt dans la manière d'interpréter les crises furieuses. Quelque chose à propos du regard aussi. Mais c'est vrai que les deux films sont tout à fait différent. De même les deux comédiens.

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  4. La bande annonce vaut le détour avec sa "voix off" peu rassurante:

    http://www.youtube.com/watch?v=7bEm5jJWCVs&feature=player_detailpage

    Méfiez vous des gents qui se baladent masqué avec un pic à glace .......
    Dr FranKeIn$ound

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  5. Lol! J'adore ce genre de bande annonce avec la voix hyper dramatique et le titre qui est répété vingt fois ! C'est ringue mais drôlement efficace.

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  6. Bonjour, voici la liste des plans et séquences censurés (dommage effectivement que le regretté éditeur Néo ne nous ait pas donné la version uncut) :
    http://www.movie-censorship.com/report.php?ID=745412

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  7. Oou su lelerepaque dela caverne introuvé.

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