vendredi 19 août 2011

LE 7E VOYAGE DE SINBAD (The 7th Voyage of Sinbad)


de Nathan Juran. 1958. U.S.A. 1h27. Avec Kerwin Mathews, Kathryn Grant, Richard Eyer, Torin Thatcher, Alec Mango, Danny Green, Harold Kesket, Alfred Brown, Nana DeHerrera, Nino Falanga, Luis Guedes.

Sortie salles U.S: 23 Décembre 1958.  Allemagne de l'Ouest: 5 Décembre 1958.

FILMOGRAPHIE: Natha Juran est un réalisateur, scénariste et directeur artistique américain, né le 1er Septembre 1907 à Bucovine (Roumanie), décédé de mort naturelle le 23 Octobre 2002 à Paolos Verdes Estates (Etats-Unis). 1953: La Légande de l'Epée Magique. 1957: La Chose surgie des Ténèbres. A des Millions de kms de la Terre. Le Cerveau de la Planère Arous. 1958: L'Attaque de la Femme à 50 Pieds. La 7è Voyage de Sinbad. 1962: Jack, le Tueur de Géants. 1964: Les premiers Hommes dans la lune.
1966: The Deadly Mantis. 1967: Billy the Kid. Les Trompettes de Jéricho. Les Aventuriers de l'Espace.
1969: Land Raiders. 1973: The Boy who Cried Werewolf.

                                     

Il était une fois un enfant qui modelait des monstres dans le garage de ses parents pour se raconter des histoires fabuleuses et effrayantes... Quelques décennies plus tard, il deviendra le poète inné des effets-spéciaux, créateur d'une oeuvre enchanteresse au service du cinéma... Ray Harryhausen.

La même année que l'Attaque de la Femme à 50 pieds, Nathan Juran entreprend avec Le 7è Voyage de Sinbad l'une des plus notoires aventures des 1001 nuits parmi le personnage iconique du capitaine tueur de monstre. Produit pour un million de dollars, le film en engendre 6 pour devenir le succès surprise de l'année. Il va donc permettre de lancer une franchise lors d'une série de films mettant en vedette le célèbre marin mais surtout les créatures façonnées par un maître des effets-spéciaux, Ray Harryhausen. En prime, il s'agit du premier film colorisé auquel l'égérie du stop motion (ou plus précisément le procédé du Dynamation) participa à l'élaboration des trucages confectionnés durant près d'un an.

                                 

Le pitch: Sinbad le Marin rassemble un groupe de 25 dangereux prisonniers pour voyager dans le Sud de l'île de Colossa. Le but de cet expédition est de retrouver une écaille de volatile pour rendre la taille normale de sa dulcinée miniaturisée par un mage. A travers leur parcours semé d'embûches, ils vont établir la rencontre d'un bestiaire de monstres improbables !
Classique notoire, Le 7è voyage de Sinbad s'avère l'un des spectacles les plus populaires et appréciés des aventures du  marin de par son efficacité pour l'enchaînement successif de séquences toutes plus spectaculaires et féeriques les unes que les autres. Sans jamais verser dans la surenchère pour épater la galerie, cette aventure endiablée est menée sur un rythme trépidant ne laissant que peu de répit aux protagonistes. Le scénario structuré et la mise en scène au service des personnages étant agencés pour nous faire rêver 1h30 durant. Un concentré de pure fantaisie et de merveilleux déployés pour nos héros alpagués par une horde de monstres délirants. Tant auprès des cyclopes à sabot, du squelette décharné revenu à la vie, du volatile à deux têtes, du dragon vert enchaîné ou encore de cette femme serpent brièvement métamorphosée pour le tour d'un spectacle de magie dirigé par un oracle ! D'autres personnages fantastiques plus dociles sont également de la partie pour nous attendrir et séduire, telle l'idylle de Sinbad, malencontreusement miniaturisée par les pouvoirs occultes le magicien Sokurah, ou encore le génie infantile confiné dans une lampe. L'attraction du film est évidemment due en majeure partie à ces séquences oniriques calibrées par le maître des effets-spéciaux, Ray Harryhausen. Chaque séquence traitant une créature insolite en stop motion s'insérant facilement avec les prises de vue réelles auquel nos personnages évoluent, si bien que l'on a cette troublante impression de les voir réellement affronter ces monstres en pâte à modeler ! Les décors kitchs saturés de couleur criarde et la complicité enthousiaste des comédiens participant également au charme naïf de ce fabuleux voyage aussi enchanteur que dépaysant. Quand bien même la musique épique du grand Bernard Herrman influe une formidable vigueur lors de ces péripéties hallucinées.

                                

Alors nos blockbusters actuels dotés de budgets faramineux se rabattent paresseusement sur des effets-spéciaux numériques pour tenter de nous bluffer à grand renfort d'action pétaradante (le choc des Titans de Letterier, G.I Joe, Transformers, Le Prince de Persia, Battle Los Angeles, etc, etc...), le 7è voyage de Sinbad transcende son économie de moyens de par l'amour d'un travail artisanal et de cette sincérité de nous enchanter comme au prémices de notre naîve enfance. L'association du génie des FX et d'un cinéaste sans prétention contribuant à immortaliser ce voyage poétique au pays des mythologies séculaires.

"L'animation doit être un langage, un art, c'est à dire la création de quelque chose sortant du néant, une projection pendant une heure et demie d'une pseudo réalité des plus bizarres extensions de l'imagination à l'injection d'une vie illusoire dans ce qui est basiquement inanimé." Ray Harryhausen.

Bruno Matéï

                               

25.08.11

1 commentaire:

  1. Je suis sur de l'avoir déjà vu quand j'étais plus jeune, que de vagues souvenirs, notamment avec
    les squelettes et le cyclope.
    pour moi le meilleur Sinbad est " le voyage fantastique de Sinbad" de 1973,
    réalisé par Gordon Hessler.
    Je ne dit pas cela parceque l'affiche est sublimée par Caroline Munroe.
    si ,un peu je l'avoue , mais le rôle de Sinbad est parfaitement interprété par
    John Phillip L.
    Et puis les fameux effets spéciaux par Ray Harryhausen qui était le meilleur à l époque , "le 7 ième voyage "c'est lui aussi. Impossible de ne pas le connaitre
    puisque sa filmo parle d'elle même:
    ▪ 1942 : Tulips Shall Grow (chef-animateur, non crédité)
    ▪ 1949 : Monsieur Joe (Mighty Joe Young) (premier technicien)
    ▪ 1953 : Le Monstre des temps perdus (The Beast from 20,000 Fathoms) (effets d’animation)
    ▪ 1955 : Le Monstre vient de la mer (It Came from Beneath the Sea)
    ▪ 1956 : Les Soucoupes volantes attaquent (Earth vs. the Flying Saucers) (effets spéciaux, non crédité)
    ▪ 1957 : À des millions de kilomètres de la Terre (20 Million Miles to Earth)
    ▪ 1958 : Le Septième voyage de Sinbad (The 7th Voyage of Sinbad)
    ▪ 1960 : Les Voyages de Gulliver (The 3 Worlds of Gulliver)
    ▪ 1961 : L'Île mystérieuse (Mysterious Island)
    ▪ 1963 : Jason et les Argonautes (Jason and the Argonauts)
    ▪ 1964 : Les Premiers hommes dans la lune (First Men in the Moon)
    ▪ 1966 : Un million d'années avant J.C. (One Million Years B.C.)
    ▪ 1969 : La Vallée de Gwangi (The Valley of Gwangi)
    ▪ 1974 : Le Voyage fantastique de Sinbad (The Golden Voyage of Sinbad)
    ▪ 1977 : Sinbad et l'œil du tigre (Sinbad and the Eye of the Tiger)
    ▪ 1981 : Le Choc des Titans (Clash of the Titans)

    Si certains effets spéciaux ont pris un peu la poussière , avec les techniques d'aujourd'hui
    je suis sûr qu'en appliquant les mêmes méthodes , les résultats seraient stupéfiants
    de réalisme.
    Enfin moi je suis fan de ses effets là ,avec la Techicolor.

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