vendredi 23 décembre 2011

WARRIOR (Warriors)


De Gavin O'Connor. 2011. U.S.A. 2h20. Avec Tom Hardy, Joel Edgerton, Nick Nolte, Jennifer Morrison, Noah Emmerich, Bryan Callen, Kevin Dunn, Denzel Whitaker, Frank Grillo, Kurt Angle, Jake McLaughlin.

Sortie en salles en France le 14 Septembre 2011. U.S: 9 Septembre 2011

FILMOGRAPHIE: Gavin O'Connor est un réalisateur, producteur, scénariste et acteur américain, né en 1964 à Long Island (New-York). 1994: American Standoff. 1995: Comfortably Numb. 1999: Libre comme le vent. 2001: Murphy's Dozen (TV). 2004: Miracle. Clubhouse (série TV). 2006: The Prince (TV). 2008: Le Prix de la Loyauté. 2011: Warrior


Dans la lignée de Rocky et des "success story" taillées sur mesure sous les projecteurs d'Hollywood, Warrior réussit à proposer un autre film d'action particulièrement intense et riche dans sa description fébrile de deux frères en rivalité puis confrontés à leur père ex- alcoolique depuis leur adolescence. adolescence. Warrior n'est pas un film de boxe à proprement parler car il nous fait partager ici l'activité du "Free Fight". Une discipline de combat complet (ou combat libre) affiliant pugilat et lutte au corps à corps avec coups de pieds, de genou, de coude et de poings assénés contre l'adversaire.
Tommy, jeune marine revient dans son pays pour rejoindre son père et lui proposer de l'entraîner à nouveau pour le championnat du Free Fight. Le frère aîné, Brendan, père de famille et marié à Tess, risque de perdre la propriété de sa maison. En désespoir de cause, il décide lui aussi de reprendre les gants pour pouvoir ainsi payer sa dette bancaire. Un combat pour la survie et la fraternité s'engage entre les deux frères conflictuels.
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Gavin O'Connor, réalisateur jusqu'ici discret et peu reconnu, risque de changer la donne au vu du résultat spectaculaire entrepris avec Warrior afin de retranscrire l'univers aride du combat libre.
Ce nouveau film sportif dédié cette fois-ci à l'activité du Free Fight prend une ampleur insoupçonnée au fil du récit classiquement illustré mais transcendé par les esprits contrariés de frères en perdition habités par la rage de survie. Si Warrior se révèle davantage intense et bouleversant c'est dans le portrait chétif asséné à une famille désunie en quête de rédemption. Ces deux frères au caractère bien distinct mais communément hantés par une requête de reconnaissance, nous émeut avec une dignité dépouillée sans sombrer dans les effets grossiers du pathos. Offensés par un passé inéquitable inscrit sur la rancoeur et la jalousie, faute d'un paternel partial et alcoolique, ils vont finalement s'affronter sur un ring pour régler leur compte personnel et peut-être se pardonner les erreurs d'un mauvais souvenir. Hormis les clichés éculés référencés pour dépeindre une famille martelée par le malheur, l'interprétation magistrale des comédiens transcende les facilités caractérielles dans un poignant humanisme de désespoir. Tandis que la violence aride des nombreux combats chorégraphiés avec réalisme s'extériorisent par les esprit torturés des deux frères envahis par la fougue de combattre pour l'absolution. Le point d'orgue, d'une intensité émotionnelle drastique, nous impose le calvaire de deux guerriers contraints de s'affronter dans l'espoir d'une ultime victoire pour la catharsis de la souffrance morale. Un final dantesque au souffle épique ahurissant dans les corps à corps rugissants, d'autant mieux scandé par un score musical vulnérable.
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Dans le rôle de Tommy, Tom Hardy réussit une fois encore à nous livrer une puissante interprétation dans sa hargne opiniâtre à exécuter des combats physiques d'une rigueur concise. Un boxeur primitif habité par la révolte d'une antécédente bavure militaire et par la rancoeur d'un frère aîné dépendant d'une vie conjugale équilibrée. Joel Edgerton incarne avec espoir désabusée celui du doyen avide de ressouder les liens familiaux afin d'éclipser les amertumes complaisantes et renouer avec la parité fraternelle. En sexagénaire rongé par les années d'alcoolisme, Nick Nolte endosse avec une humanité déchirante un paternel désapprouvé par sa famille, faute d'une autonomie égocentrique. La séquence confinée dans une chambre d'hôtel auquel il décide de se morfondre à nouveau dans l'alcool parmi le témoignage de Tommy exacerbe une déchéance suicidaire pitoyable.


Mené à un rythme alerte et pourvu d'un souffle épique incisif découlant des corps brutalisés par les combats, Warrior est de prime abord le portrait tourmenté d'une famille désunie par l'esprit de rancoeur et de l'égoïsme. Magnifiquement interprété par des comédiens transis de virilité, ce récit simple mais transgressé par ces personnages en quête d'amour parental a su parfaitement affilier action spectaculaire et drame humaniste. Une épopée aussi sensible que furieusement sauvage en interne de l'arène du sport mais inscrit dans la loyauté, retrouvant par la même occasion le lyrisme cher aux classiques du genre dont Rocky se porte en étendard.

Dédicace à Olivier Delaby
23.12.11
Bruno Matéï


5 commentaires:

  1. Un grand film pour ma part, j'ai versé ma larme à la fin :)

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  2. C'est ce qu'on m'a dit. Je suis assez impatient

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  3. merci pour la dédicace bruno

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  4. Sans aucun rapport avec le film, je te souhaite un très bon Noël, Bruno !

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  5. De rien Olivier et merci beaucoup Adam, un joyeux noel à toi insi qu'à ta famille

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