jeudi 26 avril 2012

Les Machines du Diable / The Losers


de Jack Starrett. 1970. U.S.A. 1h35. Avec Fran Dinh Hy, Vic Diaz, Paraluman, Lillian Margarejo, Ana Corita, John Garwood, Paul Koslo, Eugène Cornelius, Houston Savage, Adam Roarke, Bernie Hamilton, William Smith.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE (IMDB): Jack Starrett est un réalisateur américain, né le 2 Novembre 1936 au Texas, décédé le 27 Mars 1989, en Californie. 1969: La Cavale Infernale. 1970: Les Machines du Diable. Le Dernier des Apaches. 1972: Slaughter. 1973: Dynamite Jones. 1974: The Gravy Train. 1975: Course contre l'Enfer. 1976: La Vengeance aux Tripes. Hollywood Man. 1977: Justice Sauvage, chapitre final. 1982: Kiss My Grits


Réalisé 3 ans avant les accords de paix de Paris de 1973 qui permis à l'armée des Etats-Unis de se retirer du conflit vietnamien, Les Machines du Diable est une production sacrément couillue, pour ne pas dire incongrue. Car il fallait oser entreprendre un projet de film de guerre aussi débridé alors que les soldats américains étaient partis au front. D'autant plus que cette première défaite de l'histoire des Etats-Unis impliqua plus de 3,5 millions de jeunes américains entre 1965 et 1972 et traumatisa toute une génération ! Un escadron de Bikers sont recrutés en pleine guerre du Vietnam avec pour ordre de mission de récupérer un technocrate, retenu prisonnier dans un camp de vietcongs.
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Par le réalisateur de Dynamite Jones et de l'excellent road movie sataniste Course contre l'enfer (de loin son meilleur film !), Les Machines du Diables est un film de guerre aberrant tirant son originalité dans la caractérisation de marginaux affiliés à la culture hippie. Imaginez une seconde le concept ! En pleine guerre du Vietnam, un groupe de Hells Angels se retrouvent enrôler pour libérer un technocrate de la CIA, retenu en otage dans un camp cambodgien ! Ces panoplies de grandes gueules marginales ont en outre rappliqué avec leur grosse pétoire cylindrée pour s'en aller sauver l'autre gus en costard dans le fin fond d'une jungle asiatique ! Sur le papier, ça donne l'impression de se retrouver face à une BD live, sorte d'ascendant indirect des aventures du colonel James Braddock (Portés Disparus) accouplé avec l'équipée motorisée de Max le fou ! Seulement voilà, durant une bonne partie du récit, nos hippies libertaires passent leur temps à sa bourrer la gueule dans les bars malfamés, s'envoyer en l'air avec des putes juvéniles et provoquer des bagarres de rue avec des agitateurs récalcitrants. Tandis que d'autres renouent avec leur ancienne copine asiatique rencontrée avant la guerre pour flâner sous les palmiers. Il faut donc quand même avouer qu'à part deux, trois scènes ludiques et son prologue pétaradant, les Machines du Diable peine à trouver son rythme plutôt rébarbatif.


Néanmoins, ce nanar émaillé de trognes sympathiques (Bernie Hamilton, le capitaine Dobey de la série TV Starsky et Hutch, ainsi que William Smith, l'immonde Falconnetti de la série Le Riche et le Pauvre !) rattrape ses plages d'ennui par une dernière partie littéralement hallucinée ! Pour preuve, nos 5 bikers envoyés en mission de sauvetage débutent enfin leur intervention après avoir trafiqué leur bécane (de marque japonaise Yamaha !!!) en véritable engins futuristes sortis tout droit de Mad-Max 2 !!! Du délire à l'état pur ! D'autant plus que l'action spectaculaire et les explosions en tous genres sont exécutées avec compétence (revalorisées par moments en slow motion pour agrémenter les chorégraphies). Le point d'orgue risible vaut également son pesant de cacahuètes quand nos motards retenus à leur tour prisonniers parmi l'otage américain décident de s'évader de leur cabane de bambou. Et de quelle manière ! Après avoir fortement abusé de Marijuana, nos irréductibles mal rasés, rendus complètement hilares sous l'effet de la drogue, réussissent (avec facilité déconcertante !) à se libérer de leur tanière en supprimant un à un les geôliers disposés autour de la hutte. ATTENTION SPOILER ! Mais leur déroute se clos dans un bain de sang inéquitable quand nos patriotes sont pris à parti avec les vietcongs repliés en masse, mais aussi l'armée américaine réfutant de leur porter assistance ! FIN DU SPOILER


Longuet et pesant mais rattrapé par une dernière partie proprement hallucinée, Les Machines du Diable est un nanar amical finalement fréquentable. On peut même le considérer comme le précurseur de la saga Portés Disparus, Rambo ainsi que Mad-Max 2 dans son alliage hétéroclite des genres. Cette plaisanterie insensée laisse surtout en mémoire le profil improbable de ses Bikers d'apocalypse ainsi que quelques généreuses scènes d'action, jouissives et trépidantes, où les impacts de balle font voler en éclat les chairs déchiquetées en slow-motion ! (pour rappel, le film était interdit au moins de 18 ans à l'époque !)
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Dédicace à Videopartymassacre et Daniel Aprin
26.04.12
Bruno Matéï

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