vendredi 18 mai 2012

LE TUEUR DE BOSTON (The Strangler)

Photo empruntée sur Google, appartenant au site divxturka.net   
de Burt Topper. 1964. U.S.A. 1h29. Avec Victor Buono, David McLean, Diane Sayer, Baynes Barron, Davey Davison.

FILMOGRAPHIE: Burt Topper est un producteur, scénariste, acteur et réalisateur américain, né le 31 Juillet 1928 à New-York, décédé le 3 Avril 2007 à Los Angeles.
1958: War Hero. 1958: Hell Squad. 1959: Tank Commandos. 1959: Diary of a High School Bride. 1963: War is Hell. 1964: Le Tueur de Boston. 1969: The Devil's 8. 1971: The Hard Ride. 1976: The Day the Lord Got Busted.


Un étrangleur sévit dans la région en s'en prenant à de jeunes infirmières. Solitaire et timoré, ce criminel à double personnalité a décidé de punir toutes les femmes qui auront décidé de le contrarier. Alors que la police piétine, l'homme semble épris d'affection pour une jeune foraine. 
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Inspiré de l'affaire de l'étrangleur de Boston, Albert Henry DeSalvo (3 Septembre 1931 - 25 Novembre 1973), le réalisateur Burt Topper ose entreprendre un long-métrage inspiré de ces exactions, quelques mois seulement après sa véritable arrestation !
Tourné en noir et blanc avec un budget modeste, le Tueur de Boston est une rareté oubliée à découvrir pour l'amateur de thriller psychologique rugueux. Réalisé sans génie particulier mais bénéficiant d'une bonne interprétation et d'un intérêt constant dans le cheminement narratif, cette série B trouve son efficience dans la caractérisation de son personnage névrosé. Léo Kroll est un homme solitaire, inhibé par son physique particulièrement obèse et tributaire d'une mère castratrice. En effet, depuis son enfance, cette mégère lui aura inculqué que les femmes sont toutes des traînées et que seul, un coeur maternel vaut toutes les richesses du monde. Profondément perturbé par cette doctrine défaitiste et dévalorisé par sa personnalité aseptisée, Leo Kroll extériorise sa haine par la strangulation en s'en prenant à de jeunes innocentes infirmières. De ses méfaits crapuleux résulte une manière morbide et vindicative de pouvoir accéder à l'orgasme sexuel sous le coup d'une pulsion refoulée.


En ce qui concerne les meurtres sobrement réalisés, ils peuvent prêter à sourire dans la manière concise dont notre étrangleur s'emploie pour étouffer furtivement ses victimes. Mais la prestance de l'excellent Victor Buono (le Couloir de la mort, l'Etrangleur de Vienne, Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? ou encore la série TV: l'homme de l'Atlantide) vaut le détour dans sa physionomie bedonnante alourdie d'un petit regard indocile. Suintant la sueur des pores de son visage quand ses mains s'accaparent brusquement du cou de la victime, sa posture large et ténébreuse renforce une présence opaque de ce psyché galvaudé. Par ailleurs, en guise de trophée et pour se réconforter d'une vie morne et esseulée, Léo Kroll collectionne chez lui les petites poupées de plastique qu'il dénude ou démembre par utopie fantasmatique.
En dehors de l'attention psychologique mise en exergue sur notre tueur pathétique, le Tueur de Boston réussit également à insuffler une certaine notion de suspense quand celui-ci se voit épris d'affection pour une jeune foraine. Tandis que son épilogue fatalement tragique nous inspire également un semblant d'empathie pour le sort dérisoire réservé à cette victime schizophrène.


Dominé par la prestance de l'inquiétant Victor Buono et efficacement mené dans sa dramaturgie croissante, le Tueur de Boston est un petit thriller à découvrir pour l'amateur de curiosité. La dimension psychologique alloué au personnage marginal, son fétichisme déviant pour les figurines de Barbie et l'ambiance futilement obscure émanante de ses dérives meurtrières préfigurent d'une certaine manière un certain Maniac de William Lustig !
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Dédicace à ARTUS FILMS
Un grand merci à divxturka.net
18.05.12
Bruno Matéï

1 commentaire:

  1. content que tu aies pu enfin le voir.
    tu as résumé le principal pour ce film de série B ,
    Dommage que Victor Buono n'ai pu obtenir plus de rôle à sa dimension.

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