vendredi 11 mai 2012

SANS RETOUR (Southern Comfort)

                                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site tvclassik.com

de Walter Hill. 1981. U.S.A. 1h44. Avec Keith Carradine, Powers Boothe, Fred Ward, Franklyn Sweales, T. K. Carter, Peter Coyote, Brion James.
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Sortie salles France: 9 Mars 1983. U.S: 25 Septembre 1981
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FILMOGRAPHIE: Walter Hill est un producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 10 janvier 1942 à Long Beach, en Californie (États-Unis). 1975 : Le Bagarreur (Hard Times),1978 : Driver,1979 : Les Guerriers de la nuit, 1980 : Le Gang des frères James,1981 : Sans retour, 1982 : 48 heures, 1984 : Les Rues de feu,1985 : Comment claquer un million de dollars par jour,1986 : Crossroads, 1987 : Extrême préjudice, 1988 : Double Détente, 1989 : Les Contes de la crypte (1 épisode),1989 : Johnny belle gueule,1990 : 48 heures de plus,1992 : Les Pilleurs,1993 : Geronimo,1995 : Wild Bill, 1996 : Dernier Recours,1997 : Perversions of science (série TV),2000 : Supernova, 2002 : Un seul deviendra invincible, 2002 : The Prophecy, 2004 : Deadwood (série TV)
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Dans la lignée de Délivrance, Walter Hill réalise en 1981 un survival racé et sauvage afin d'établir une étude caractérielle sur l'ambition de la compétition, bien avant de prêter une éventuelle analogie à la guerre du Vietnam. Le pitchNeuf militaires partis en manoeuvre dans les marais de Louisiane sont pourchassés par des rednecks revanchards après que l'un d'eux eut provoqué une bravade. Dans ce milieu marécageux hostile, une chasse à l'homme inéquitable est engagée contre les soldats si bien que leurs armes sont chargées de balles à blanc. Voyage au bout de l'enfer des marais de Louisiane chez une poignée de soldats américains partis en exercice de fonction mais sévèrement pris à parti avec les citadins d'une contrée hostile. L'emprunt de trois canoës et l'attitude puérile d'un militaire résigné à canarder l'étranger à l'aide de balles à blanc auront suffit à engendrer une inlassable traque en interne d'un bourbier jonché d'embûches. 
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Parmi l'exploitation judicieuse du décor bucolique aux eaux stagnantes, Walter Hill improvise un cauchemar dérisoire chez une escorte de militaires incapables de gérer une situation de crise, et ce juste après que leur leader eut été abattu par l'antagoniste. Ainsi, il nous dresse un tableau négligeable d'une coalition belliqueuse cumulant les bourdes à une cadence infernale. Car éludés de hiérarchie drastique, nos piteux soldats seront livrés à leur égo et à leur orgueil afin de prouver à l'ennemi qu'ils resteront des frondeurs irréductibles. De par leur nature humaine perfide et arrogante ainsi que leur ignorance géographique à apprivoiser un terrain marécageux, nos troufions s'embourberont dans un dédale meurtrier. Avec une facilité déconcertante, Walter Hill nous démontre à quel point une poignée d'être humains confrontés à une épreuve de survie peuvent sommairement perdre le contrôle de la situation par inexpérience, opportunisme et paranoïa du danger. Et ce au point de s'entretuer au sein de leur propre équipe de par divergence caractérielle. En prime, la lâcheté émanant de l'appréhension de nos anti-héros, car opposés à une menace invisible, ne vont qu'accentuer leur déroute à travers leur esprit d'individualité.
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Ainsi, durant plus d'1h15, le film suggère judicieusement la menace meurtrière tapie dans l'ombre d'une forêt vaseuse que nos anti-héros sont contraints de traverser sans pouvoir s'extraire de leur charnier. Si bien que un à un, les membres de la garde nationale vont périr sous les pièges et les balles de l'antagoniste vindicatif, délibéré à éradiquer ces étrangers imbus de leur symbole militaire. Le point d'orgue commémoratif, sauvage et abrupt, véritable modèle de mise en scène dans l'implication du suspense oppressant, ira d'ailleurs jusqu'au bout de son propos nihiliste. A savoir la déshumanisation déclinante des agresseurs, contraints d'éliminer les deux derniers témoins. Tant et si bien qu'en pleine festivité d'une kermesse folklorique, nos rescapés paranos se résigneront à une violence plus expéditive à l'arme blanche pour tenter de sortir vivant de cette traque forcenée.


Haletant, inquiétant, brutal et captivant, Sans Retour se porte en emblème du survival sous l'impulsion de l'arrogance humaine corrompue par son esprit d'orgueil et de supériorité. Parmi la scénographie humectée du marais de Louisiane, cette chasse à l'homme cauchemardesque imprime avec autant de réalisme que d'intensité une épreuve de survie compromise par une vengeance primale. Grand classique ! 

Un grand merci à tvclassik.com
11.05.12.
Bruno Dussart

2 commentaires:

  1. "SOUTHERN COMFORT/SANS RETOUR" Où comment avoir les pires emmerdes à cause d'un petit con.( je pense à celui qui tire à blanc sur le Cajun au début du film) Tous les deux, trois ans, je revois ce petit bijoux, des fois juste un passage pour retrouver l'ambiance. Les Cajuns sont une communauté à connaître, j'ai vu pas mal de sujets sur eux sur l'Ina etc... Dans le film on a beau savoir que ça se passe aux USA, les pauvres militaires débarquent dans un autre monde... en gros tu peux finir fusillé ou pendu dans l'anonymat total. Un autre aspect qui rend le film encore plus prenant, c'est la musique composée par Ry Cooder. Elle évoque super bien Les marrais, le calme de l'eau ( beau et flippant en même temps). Bref Du grand Walter Hill... comme d'hab camarade, c'était bien plaisant de lire ton article, appris pas mal d'anécdotes sur ce chef d'oeuvre qui fais parti de mon top ten. serieb

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