vendredi 1 juin 2012

ALUCARDA (Alucarda, la hija de las tinieblas)

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site grotesqueinfestation.blogspot.com

de Juan Lopez Moctezuma. 1975. Mexique. 1h20. Avec Tina Romero, Claudio Brook, Lili Garza, Tina French, David Silva, Susana Kamini.

Sortie le 26 Janvier 1978

FILMOGRAPHIE: Juan Lopez Moctezuma est un acteur, scénariste et réalisateur mexicain, né en 1932 et  décédé le 2 Août 1995 à Mexico.
1973: The Mansion of Madness. 1975: Mary, Mary, Bloody Mary. 1977: Alucarda. 1987: Le Tueur
1994: El Alimento del Miedo.
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Le pitch: A sa naissance, Alucarda est adoptée par les nonnes d'un couvent sous les ordres de sa mère moribonde. Plusieurs années ont passé et la jeune fille fait la rencontre de Justine, une orpheline venue s'exiler dans le monastère. Ensemble, elles se lient d'une tendre amitié mais un jour elles libèrent une force démoniaque dans un cercueil. Depuis, les jeunes candides semblent tributaires de l'allégeance du diable.  
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En pleine mouvance de démonologie issue de l'Exorciste de Friedkin, le mexicain Juan Lopez Moctezuma réalise deux ans plus tard un curieux film fantastique imprégné d'obscurantisme religieux. La première qualité de cette oeuvre étrange émane de sa nature singulière dans son alliage de culte spirituel, sorcellerie, superstitions et possession sataniste. Le réalisateur nous dépeignant ici une vision personnelle des affres de l'au-delà par l'entremise d'une communauté fondamentaliste. Justine et Alucarda sont deux jeunes filles abdiquées dès leur plus tendre enfance par leur famille. Elles se retrouvent embrigadées dans un couvent pour y vivre et subir une éducation drastique exposée aux valeurs de piété. Avides de liberté et d'épanouissement, elles décident un beau jour de partir en forêt pour y faire la rencontre d'étranges bohémiens. Elles pénètrent ensuite dans l'enceinte d'un bâtiment abandonné pour y libérer une force démoniaque inhumée dans un cercueil. C'est là qu'Alucarda va laisser libre court à son instinct libertaire, avouer son affection à son acolyte et se dévouer ensemble au satanisme en pactisant avec les forces du mal.


A travers ce canevas d'épouvante où le Mal s'empare de l'esprit de deux nonnes candides, le réalisateur y dénonce le fanatisme religieux lié aux superstitions séculaires au cours duquel un exorcisme moyenâgeux sera assujetti pour l'une d'entre elles. Juan Lopez Moctezuma insistant à mettre en exergue la propagande sectaire entreprise par l'église au cours des prières divines. Une doctrine inculquée auprès de nonnes terrifiées à l'idée que l'Enfer puisse les diaboliser si leur foi vertueuse en était souillée. Par la cause de cet endoctrinement et d'une existence fastidieuse, nos deux héroïnes vont finalement se réconforter auprès du démon pour y découvrir une forme d'autonomie frondeuse. Livrant leur nouvelle éthique sataniste aux autorités religieuses, Justine va d'abord devoir se confronter au jugement d'un exorcisme entrepris par ses supérieurs. Attention spoiler ! Les évènements ultérieurs vont ensuite nous amener vers une vengeance démoniaque entreprise par Justine, exhumée de sa tombe ! Tandis qu'un médecin avisé va tenter d'extraire Alucarda des forces du Mal, d'une manière plus pondérée que ses confrères anachronistes. Fin du spoiler. Émaillé de plages horrifiques laissant parfois libre court à une imagerie gore onirique, le film nous plonge dans un délire festif où l'emprise démoniaque fustige les fidèles de Dieu dans un apocalypse de feu. Certaines séquences de sensualité trouble ou de poésie morbide (l'exorcisme pratiqué sur Justine ainsi que son exhumation sanglante, le sabbat érotique dans la forêt ou encore le brasier final) faisant preuve d'imagination sans égale pour laisser dans l'esprit du spectateur une imagerie incandescente.

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Les Forces du Mal
Visuellement étonnant pour son emprunt à un onirisme aussi bien macabre qu'insolite émanant d'un climat païen natif du Mexique (l'accoutrement vestimentaire des nonnes semblables à des momies obsolètes rajoutant notamment une aura indicible), Alucarda demeure une délirante fantasmagorie sur le totalitarisme religieux. La conviction des interprètes méconnus au charisme saillant rehaussant l'intensité émotionnelle des enjeux satanistes pour se laisser dériver vers une sarabande infernale à l'atmosphère chimérique. A ne pas rater !  

Dédicace à l'Univers Fantastique de la Science-Fiction
01.06.12
Bruno Matéï

                                     

2 commentaires:

  1. Un petit film Mexicain ! Bien sympa !! Je l'ai vu dernièrement et je le conseil aux grands admirateurs du bis, comme moi d'ailleurs.
    Pas mal du tout ton avis;)

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