jeudi 21 juin 2012

C'ETAIT DEMAIN (Time after Time). Grand Prix à Avoriaz 1980

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site every70smovie.blogspot.com

de Nicholas Meyer. 1979. U.S.A. 1h55. Avec Malcolm Mc Dowell, David Warner, Mary Steenburgen, Charles Cioffi, Kent Williams, Andonia Katsaros, Patti d'Arbanville, James Garrett, Leo Lewis.

Sortie salles France: 23 Janvier 1980. U.S: 31 Août 1979

Récompenses: Grand Prix et Antenne d'Or à Avoriaz, 1980.

FILMOGRAPHIE: Nicholas Meyer est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain, né  le 24 Décembre 1945 à New-York.
1979: C'était demain. 1982: Star Trek 2. 1983: Le Jour d'Après. 1985: Volunteers. 1988: Les Imposteurs. 1991: Company Business. Star Trek 6. 1999: Vendetta


Londres, 1893. Le célèbre écrivain HG Wells vient de mettre au point une machine à voyager dans le temps. Mais le tueur Jack l'Eventreur réussit à dérober son invention pour se projeter dans un futur beaucoup plus familier pour ses exactions meurtrières. HG Wells décide de le rejoindre afin de tenter de l'appréhender.


Couronné du Grand Prix et de l'Antenne d'Or à Avoriaz, C'était Demain doit sa renommée grâce à un scénario ciselé, des personnages finement dessinés et un concept délirant absolument stimulant. Imaginez H.G Wells, illustre romancier de science-fiction, expliquant à ces amis qu'il est le concepteur d'une machine à explorer le temps. Seulement voilà, parmi l'assemblée, John Stevenson, alias Jack l'éventreur, fait parti des invités et décide de dérober l'engin révolutionnaire pour fuir la police de Scotland Yard. Et HG Wells de s'empresser de le rejoindre dans le monde moderne du vingtième siècle à San Francisco ! Commence alors le début d'une palpitante chasse à l'homme me direz vous ! Oui et non, car de prime abord le réalisateur Nicholas Meyer souhaite privilégier la dimension psychologique de ces protagonistes réfugiés dans notre monde contemporain avili par la banalité d'une violence criminelle. Et notamment de mettre en exergue le comportement matérialiste de l'espèce humaine tributaire des nouvelles technologies du monde moderne. Alors que Jack l'Eventreur s'épanouit pleinement à perpétrer ses crimes dans cette nouvelle époque dissolue, H.G Wells établit la rencontre d'une ravissante banquière pour entamer une relation édénique. Si le réalisateur s'attarde avant tout à nous décrire une romance vertueuse entre les deux amants, c'est aussi pour nous familiariser à leurs rapports communs et confectionner un suspense grandissant quant à la sauvegarde de la dulcinée de Wells, prochaine cible de l'éventreur.


Avec sobriété et refus de surenchère, C'était Demain cultive son intérêt par une structure narrative charpentée mais aussi et surtout par la spontanéité fougueuse des personnages. En romancier avisé revenu de l'époque victorienne, Malcolm McDowell livre une interprétation timorée toute en pudeur. Sa posture de détective circonspect affublé d'un look rétro façon Sherlock Holmes, son intégrité et sa passion amoureuse de s'éprendre d'une femme avenante imposent un profil docile pour contraster avec la folie ambiante d'un nouveau siècle régi par l'incivisme. Secondé par la charmante Mary Steenburgen, l'actrice endosse une romantique anachronique éperdument vouée à rencontrer le prince charmant. Sa présence suave, sa voix lascive et son caractère altruiste insufflant un irrésistible pouvoir de séduction dont H.G Wells et le spectateur sont naturellement contraints d'y céder. Enfin, Jack l'éventreur est incarné par le génial David Warner, absolument magnétique dans son flegme odieusement délétère. Son hypocrisie arrogante et sa déraison meurtrière caractérisant avec rigueur un tueur impassible, presque mutique lors de ses exactions crapuleuses.


Mené de main de maître par un réalisateur inspiré et pourvu d'une grande intelligence dans sa structure narrative découlant d'une allégorie sur l'infection du Mal, C'était Demain n'a rien perdu de son attrait. La densité de son suspense progressif, son humour perspicace et surtout la dimension prude accordée à la tendre romance configurent une réussite de la science-fiction moderne !

21.06.12. 4èx
Bruno Matéï

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