mercredi 17 avril 2013

BASIC INSTINCT


                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site affiches-et-posters.com

de Paul Verhoeven. 1992. 2h08. Avec Michael Douglas, Sharon Stone, George Dzundza, Jeanne Tripplehorn, Denis Arndt, Leilani Sarelle, Dorothy Malone, Bruce A. Young

Sortie salles France: 8 mai 1992. U.S: 20 Mars 1992

FILMOGRAPHIE: Paul Verhoeven est un réalisateur néerlandais, né le 18 Juillet 1938 à Amsterdam.
1971: Business is business. 1973: Turkish Delices. 1975: Keetje Tippel. 1977: Le Choix du Destin. 1980: Spetters. 1983: Le Quatrième Homme. 1985: La Chair et le Sang. 1987: Robocop. 1990: Total Recall. 1992: Basic Instinct. 1995: Showgirls. 1997: Starship Troopers. 2000: l'Homme sans Ombre. 2006: Black Book.


Thriller érotique au succès international considérable (352 millions de dollars de recettes), Basic Instinct reçut un tel accueil enthousiaste qu'il généra une multitude d'ersatz particulièrement rustres. Outre le portrait psychologique imparti aux amants interlopes, sa grande réussite émane de son scénario délétère d'une subtile ambiguïté. Durant un rapport sexuel avec une mystérieuse blonde, une ancienne rock star est retrouvée sauvagement assassinée à coups de pic à glace. L'inspecteur Nick Curran mène l'enquête auprès de l'écrivain et psychologue Catherine Tramell, la maîtresse avec qui la victime avait eut une liaison la veille du crime. La rencontre sulfureuse avec cette femme retors va l'entraîner vers une relation amoureuse vénale jusqu'au point de non retour.


Suspense acéré, érotisme torride et violence incisive sont les ingrédients d'un thriller vertigineux au scénario impeccablement charpenté. L'extrême efficacité de son récit émane surtout des rapports de drague entretenus avec un flic indécis et une mante religieuse insaisissable. L'ambivalence de leur relation charnelle inscrite dans la romance et la suspicion convergent vers un jeu de manipulation où la potentielle coupable va tisser sa toile afin de mieux duper ses adversaires. Avec une maîtrise virtuose géométrique (les deux poursuites en voitures sont techniquement renversantes, l'estocade des meurtres d'une sauvagerie explicite et la stylisation érotique d'une audace épurée), Paul Verhoeven exploite sexe et violence avec une intelligence roublarde. Au sens aiguisé du suspense sans faille et en semant une suspicion progressive, il nous élabore une enquête criminelle jubilatoire par ses fausses pistes en pagaille, rebondissements et revirements sanglants. En mangeuse d'homme et lesbienne assumée, Sharon Stone explose littéralement l'écran et révèle son élégance charnelle avec une sensualité incongrue. La densité du scénario résulte en partie de la caractérisation de son personnage aussi trouble que clairvoyant. En victime galvaudée, subordonnée à l'amour d'une maîtresse bicéphale, Michael Douglas impose avec constance un jeu équivoque d'inspecteur en perdition entaché par ses sentiments. Un flic névrosé au passé torturé mais davantage délibéré à coincer sa présumée coupable pour vaincre ses doutes. A eux deux, ils forment un duo commun particulièrement indocile dans leurs pulsions sexuelles incontrôlées. Leur affrontement perfide est une guerre cérébrale sans merci mise en exergue sur le jeu de manipulation et l'appât de séduction.


Pulsions

Thriller érotique transgressif entièrement bâti sur la psychologie névrosée de ses personnages, Basic Instinct est un jeu de perversité transcendant le portrait d'amants déchus par l'échec amoureux. La révélation Sharon Stone et l'aura sulfureuse qui émane de ses ébats sexuels nous ensorcelle avec une grâce vénéneuse et achemine l'oeuvre novatrice de Verhoeven au rang de chef d'oeuvre des années 90.

17.04.13. 3èx
Bruno Matéï 

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