mardi 16 avril 2013

King-Kong (1976)

                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site lescritiquesducritique.blogspot.com

de John Guillermin. 1976. U.S.A. 2h14. Avec Jeff Bridges, Jessica Lange, Charles Grodin, John Randolph, Rene Auberjonois, Julius W. Harris.

Sortie salles France: 8 Septembre 1976. U.S: 17 Décembre 1976

FILMOGRAPHIE: John Guillermin est un réalisateur, producteur et scénariste britannique, né le 11 Novembre 1925 à Londres (Royaume-Uni). 1950: Torment. 1959: La plus grand aventure de Tarzan. 1964: Les Canons de Batasi. 1965: La Fleur de l'âge. 1966: Le Crépuscule des aigles. 1968: Syndicat du meurtre. 1968: Un cri dans l'ombre. 1969: Le Pont de Remagen. 1970: El Condor. 1972: Alerte à la bombe. 1973: Shaft contre les trafiquants d'hommes. 1974: La Tour Infernale. 1976: King-Kong. 1978: Mort sur le Nil. 1980: Mr Patman. 1984: Sheena, reine de la jungle. 1986: King Kong 2. 1988: Poursuite en Arizona.


Avant-propos
"C'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes".
Alors qu'à l'heure où j'écris ces lignes le pudding faisandé Kong vs Godzilla tente de se libérer de ses entraves chez les plateformes de téléchargement, faute de privation de salles chez nous; retour sur un classique mal aimé des années 70 si je me réfère à la critique snobinarde incapable de se défaire de la référence du duo Cooper / Schoedsack. Un Blockbuster de l'ancienne école aussi naïf et candide que profondément émouvant, haletant et spectaculaire. Si bien que King-Kong, version 76 découle d'une époque révolue (ou presque) où l'on était encore capable de réveiller l'enfant qui est en nous. 

Gros succès à sa sortie en salles (90 millions de dollars de recettes pour un budget estimé à 23 000 000) mais aussi à la télévision puisqu'au milieu des années 80 Dino De Laurentiis eut l'idée de proposer une suite après sa projection record sur une chaîne américaine, King-Kong est un remake plutôt audacieux et ambitieux d'oser concourir au chef-d'oeuvre de Schoedsack. Surfant sur la vague des films catastrophes entrepris par La Tour Infernale et les Dents de la mer, son producteur fit appel au spécialiste John Guillermin pour réactualiser un classique du monster movie réputé imputrescible. Epaulé d'habiles artisans des FX, Carlo Rambaldi et Rick Barker, et offrant le premier rôle d'une jeune actrice néophyte concernant Jessica Lange, ce King-Kong contemporain opte pour la démesure d'un spectacle exotique  mené sans temps mort 2h14 durant dont la réalisation ne manque ni d'aplomb, ni de brio, ni de fulgurance formelle. D'ailleurs, le redécouvrir aujourd'hui prouve à quel point cette énorme production se donna les moyens afin de crédibiliser les vicissitudes du plus célèbre gorille du 7è art. Et on marche à fond les yeux écarquillés en renouant avec nos souvenirs infantiles, les larmes aux yeux si je me réfère au splendide final élégiaque.   


Ainsi, avec l'aide d'habiles trucages confectionnés en animatronique ou à l'aide d'un simple costume en peau de primate, la plupart des séquences où le gorille apparaît demeure incroyablement persuasive et non exempt d'émotion prude de par sa complicité charnelle avec la Belle. Justement, sur ce point, il s'agit de la version la plus érotisée illustrant avec fébrilité des moments de tendresse comme le prouve cette séquence sulfureuse assez couillue du viol implicite de Dwan provoqué par la bête. Parmi la beauté sauvage de ses décors exotiques particulièrement grandioses (toute la partie confinée sur l'île du crane est esthétiquement flamboyante), King-Kong opte pour un spectacle ludique fertile en péripéties (la longue traque entamée par nos héros au sein de la jungle afin de retrouver Dwan, prisonnière de Kong, ou encore le combat de ce dernier contre un serpent géant - unique séquence ratée avouons-le faute de trucages risibles dignes d'une prod Toho -). La spontanéité des comédiens (mentions à Jeff Bridges en pélerin écolo et à Charles Grodin dans celui du pétrolier cupide) et surtout le charme lascif de Jessica Lange, littéralement lumineuse, accentuent l'empathie que l'on éprouve pour le destin tragique de la bête. Qui plus est, afin de contenter les amateurs d'action catastrophiste, la seconde partie déploie plusieurs séquences homériques assez impressionnantes (le crash ferroviaire, Kong se libérant de ses chaines sur la plate-forme externe devant une foule médusée et surtout sa traque fulgurante compromise au sommet des Twin Towers !) avant de nous chavirer vers un final prévisible étonnamment bouleversant.


Sans atteindre la magie, l'émotion et le souffle épique du chef-d'oeuvre de Cooper et Schoedsack, ce remake demeure pourtant extrêmement intègre, soigné, attentionné, divertissant et attachant pour nous offrir un spectacle haut en couleurs au cachet rétro bourré de charme. La prestance innocente de Jessica Lange (non exempt de dérision lors de ses réparties verbales infantiles) affectée par l'amour du gorille occasionnant des séquences poétiques particulièrement touchantes, voires mêmes émouvantes. Enfin, l'impact émotionnel alloué à la mort tragique de la bête (moment d'anthologie resté dans toutes les mémoires jusqu'au trauma pour les plus sensibles) nous ébranle bien au delà du générique de fin. D'ailleurs, à titre personnel, et à la revoyure d'une 4è projection en qualité 4K, je l'admire autant que la version de 33 si bien que je resterai à jamais dans l'incompréhension à saisir les raisons équitables d'une oeuvre mal aimée, voir même méprisée auprès des critiques les plus intransigeantes lui réfutant une quelconque légitimité artistique. A réhabiliter d'urgence donc, d'autant plus que la copie 4K, resplendissante, est à couper le souffle. 

*Bruno
16.04.14.
23.12.22. 4èx


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