lundi 22 juillet 2013

LA PEUR AU VENTRE (Running Scared)

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Wayne Kramer. 2006. U.S.A. 2h02. Avec Paul Walker, Cameron Bright, Vera Farmiga, Chazz Palminteri, Karel Roden, Johnny Messner, Ivana Milicevic.

Sortie salles France: 1er Mars 2006. 24 Février 2006

FILMOGRAPHIE: Wayne Kramer est un réalisateur, scénariste et monteur sud-africain, né en 1965 en Afrique du Sud.
1992: Blazeland. 2003: Lady Chance. 2006: La Peur au Ventre. 2009: Droit de passage.


Polar hard-boiled mené à un train d'enfer, La Peur au Ventre est un pur divertissement stimulé par une intrigue fertile en rebondissements (un peu trop parfois même) mais qui ne s'embarrasse pas de certaines ficelles grossières durant son cheminement trépidant. Durant un deal de came, une rixe sanglante éclate entre des gangsters et des flics ripoux provoquant la mort d'un des membres de la police. Afin d'éviter la prison et celle de ses alliés, Joey décide de planquer l'arme dans sa cave. Seulement, le camarade de son rejeton réussit à s'en emparer pour tenter de tuer son beau-père tyrannique. Par l'autorité de son leader, Joey ne possède que quelques heures de sursis afin de de retrouver l'arme du crime. 


Avec son prologue pétaradant déployant une chorégraphie d'échanges de tirs sanglants, La Peur au Ventre n'hésite pas à façonner une réalisation stylisée pour mettre en valeur l'esbroufe d'une ultra violence spectaculaire. Méchamment cinglant, ce polar brutal et palpitant véhicule une indéniable efficacité dans sa narration linéaire multipliant des revirements fortuits au creux d'une urbanisation lunaire livrée à la corruption. Si en cours de route, certaines invraisemblances se compromettent dans la facilité (les nombreuses mésaventures que Oleg doit traverser durant sa fugue, la facilité à laquelle Joey réussit à enfiler la blouse et récupérer la balle au sein du service hospitalier) et que son épilogue abuse d'une dramaturgie aussi inutile que simulée, le film n'en demeure pas moins captivant par sa vigueur effrénée . D'autant plus que le rôle principal imparti au bellâtre Paul Walker est un choix concluant puisque l'acteur véhicule une prestance plutôt viscérale dans sa stoïcité à provoquer ces adversaires. Anti-héros érigé sous la bannière du bad boy aux yeux bleux, notre comédien dégage une véritable intensité émotionnelle par son tempérament impétueux déclenchant parfois un héroïsme suicidaire. Dans le rôle de l'épouse maternelle, la charmante Vera Farmiga lui partage la vedette avec sincérité et nous surprend également par son tempérament réactionnaire d'une pulsion expéditive lorsqu'elle décide d'endiguer un couple de pédophiles. Enfin, dans la peau d'un ado maltraité en quête paternelle, le petit Cameron Bright grossit parfois le trait dans ses expressions de stupeur mais s'en tire tout de même honorablement par sa présence photogénique aussi flegme que taciturne.


Revolver
Polar brutal rondement mené par l'adrénaline d'actions intempestives, La Peur au ventre s'impose en excellent divertissement pour mettre en vedette une foule d'antagonistes à l'immoralité sardonique. Sa réalisation inventive (montage assidu et clippesque) et moderne (couleurs saturées, slow motion chorégraphié, séquence inscrite sur pause ou en déchronologie accélérée) ainsi que l'interprétation persuasive de Paul Walker (peut-être son meilleur rôle à l'écran !) nous permettent aussi de faire l'impasse sur quelques facilités fantaisistes. Enfin, à travers l'obsession passionnelle d'un des antagonistes pour son archétype chimérique, on appréciera l'hommage sincère adressé à une légende du western cher à Ford, John Wayne

22.07.13. 2èx
Bruno Matéï

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