mardi 23 juillet 2013

OBLIVION

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site nowhereelse.fr

de Joseph Kosinski. 2013. U.S.A. 2h04. Avec Tom cruise, Morgan Freeman, Olga Kurylenko, Nikolaj Coster-Waldau, Melissa Leo, Andrea Riseborough.

Sorties salles France: 10 Avril 2013. U.S: 12 Avril 2013

FILMOGRAPHIE: Joseph Kosinski est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 3 Mai 1974. 2010: Tron: l'héritage. 2013: Oblivion


Film d'anticipation grand public à la portée mystique universelle (renouer avec l'autonomie du souvenir dans une doctrine d'altruisme et de sentiment), Oblivion est un nouveau spectacle d'une opulence visuelle inédite au sein d'un univers terrestre clairsemé.

Envahie par une espèce extra-terrestre surnommée les "Scavs", la moitié de la terre fut décimée après une guerre nucléaire entre les humains et ces envahisseurs. Depuis, les survivants se sont réfugiés sur la planète Titan sous le contrôle d'un mystérieux ordinateur. 2077. A cause d'une loi interdisant de prémunir les souvenirs, Jack et son alliée Julia ont perdu la mémoire pour être installés dans une station afin de pouvoir surveiller la fiabilité des drones. Des engins volants capables d'extraire de l'eau de mer pour la transformer en énergie chez les humains expatriés sur Titan. Un jour, Jack est témoin du crash d'un vaisseau spatial. A proximité, il découvre parmi des caissons une jeune femme en hibernation au visage familier. Il décide de la ramener dans sa station sans savoir que son destin est subordonné à l'avenir de l'humanité. 


Avec une ambition esthétique singulière, le réalisateur Joseph Kosinski se rattache au soin formel pour authentifier les décors décharnées d'une terre dévastée par une guerre extra-terrestre. Un couple de geôliers se contentent de surveiller du haut de leur station la surface aride de la terre évacuée de toute présence humaine. Cet univers criant de réalisme blafard donne lieu à des décors de désolation de toute beauté, renforcés par les teintes désaturées d'une photographie argentée. En ce qui concerne l'aspect technologique d'une civilisation extra-terrestre, là aussi un soin scrupuleux est préconisé pour façonner des vaisseaux spatiaux circulaires au design immaculé ou encore des drones de combat aussi furtifs que précis dans leur cible ajustée. Avec l'illustre présence de Tom Cruise aux commandes, l'acteur livre avec conviction une présence héroïque pugnace accentuée d'une prise de conscience humaniste en quête identitaire. Si le scénario étroitement lié au clonage (thème emprunté à une métaphore sur la réincarnation) et à la réminiscence (notamment notre rapport affectif au souvenir) avait gagné à être perfectible, il ne manque pas de nous captiver pour sa structure ciselée privilégiant la densité romantique d'un couple en rédemption ainsi que leur responsabilité majeure d'un enjeu imparti à la survie de la Terre. Déployant par intermittence des séquences de combats aériens à couper le souffle, Joseph Kosinski allie aussi une action belliqueuse vers son point d'orgue crucial avant de renouer avec un lyrisme prude militant pour une réflexion spirituelle. Notamment le sens de la bravoure et du sacrifice afin de rendre honneur aux défunts, mais aussi notre dignité à prémunir la vie des futures générations (comment un homme peut-il mieux mourir qu'en affrontant les dangers ! Pour les cendres de ces ancêtres et les temples de ses dieux, déclarait le romain Orathius !).


Vivre et laisser mourir
Avec maîtrise technique et souci formel prégnant, Oblivion privilégie une belle place pour l'émotion lyrique (accord musical au souffle romanesque à l'appui !) avant de s'engager dans la virtuosité de quelques séquences homériques. L'intensité humaine qui émane des personnages conquérants ainsi que sa réflexion formulée à la dévotion des sentiments transcendent aisément l'aspect conformiste de son scénario. Ainsi, on garde en mémoire un spectacle d'une beauté épurée enchanteresse. 

23.07.13
Bruno 

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