vendredi 23 août 2013

DEAD SILENCE

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site screen-play.fr

de James Wan. 2007. U.S.A. 1h31. Avec Ryan Kwanten, Amber Valleta, Donnie Wahlberg, Michael Fairman, Joan Heney, Bob Gunton, Laura Regan.
Sortie salles France: 21 Novembre 2007. U.S: 16 Mars 2007

FILMOGRAPHIE: James Wan est un producteur, réalisateur et scénariste australien né le 27 Février 1977 à Kuching (Malaisie), avant de déménager à Perth (Australie).
2004: Saw, 2007: Dead Silence, Death Sentence, 2010: Insidious. 2013: The Conjuring. 2013: Insidious 2.


Au 6è siècle avant J.-C., on croyait que les esprits des morts parlaient du ventre des vivants. 
Des mots latins VENTER: "ventre" et LOQUI: "parler" vient le mot VENTRILOQUE (ventriloquist)

Trois ans après le cultissime Saw, James Wan continue d'exploiter le filon horrifique pour rendre hommage cette fois-ci au conte d'épouvante avec Dead Silence. Un titre tout à fait judicieux puisqu'ici les victimes ne doivent pas exclamer le moindre cri avant de mourir mais plutôt garder le silence afin d'y survivre ! Après avoir été livré d'un colis anonyme comprenant une poupée, un couple est l'objet d'une diabolique machination. Avec la mort inexpliquée de sa femme, découverte la langue arrachée, Jamie Nash décide de mener sa propre enquête afin d'élucider ce meurtre. Son investigation le ramène dans son pays natal où le fantôme d'une certaine Mary Shaw semble terroriser la population. 


Le premier éloge que l'on peut concéder au nouveau prodige de l'horreur, c'est le soin esthétique imparti à sa scénographie gothique d'un raffinement classieux. Pourvu d'une photo désaturée contrastant avec un rouge rutilant, Dead Silence est un éblouissement pour les yeux tant James Wan sait peaufiner ses cadres dans un environnement nocturne avec une ambition picturale. Que ce soit au sein d'un amphithéâtre flambant neuf ou réduit à l'abandon, en interne d'un cimetière diaphane, d'une bâtisse architecturale ou d'un village fantôme. Cet atmosphère séculaire d'une épouvante gothico-onirique nous fascine d'autant plus que son pitch sait utiliser de bonnes vieilles ficelles pour réinventer l'angoisse (la peur du noir et du mutisme) sous l'entremise d'une mégère décatie accoutrée d'une poupée sardonique. A l'image de son prologue terrifiant, James Wan élabore un montage adroit pour distiller l'appréhension d'un danger indécis et exploite judicieusement un travail sur le son des plus acerbes. En jouant sur la peur enfantine d'une poupée impassible, le réalisateur déclare son affection à ces automates étrangement hagards, ici pourvus d'une entité démoniaque par l'entremise du fantôme revanchard. Avec une certaine originalité, il emprunte l'idée du spectre maudit sous l'apparence d'une sexagénaire hargneuse, délibérée à consigner les enfants insolents pour leur trancher la langue. Si Dead Silence est efficacement pensé pour rendre hommage à une épouvante archaïque, on n'en dira pas tant de son épilogue complètement dérisoire. Un rebondissement inutile surfant maladroitement sur l'effet de stupeur précédemment invoqué dans Saw, car sensé provoquer chez le spectateur un effet de stupeur ébouriffant !


Efficacement troussé dans une intrigue captivante et jalonné de moments parfois terrifiants (son préambule meurtrier, les diverses apparitions de Mary Shaw, la 1ère représentation théâtrale de Billy devant un public incommodé, le final confiné derrière la tribune poussiéreuse), Dead Silence sait jouer de dérision macabre et de soin formel pour contredire les sentiments anxiogènes du silence pesant et du cri horrifiant !

23.08.13. 3èx
Bruno Matéï

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