vendredi 6 décembre 2013

Deranged (Uncut version)

                                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site hdvietnam.com

de Jeff Gillen et Alan Ormsby. 1974. U.S.A. 1h24. Avec Roberts Blossom, Marion Wardman, Cosette Lee, Mickey Moore, Robert Warner, Pat Orr, Marcia Diamond, Leslie Carlson.

FILMOGRAPHIE: Jeff Gillen est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 2 Novembre 1942, décédé le 27 Juin 1995 en Floride. 1974: Deranged. Alan Ormsby est un réalisateur et scénariste américain né en 1944. 1973: Artists and models ball. 1974: Deranged. 1991: Popcorn (non crédité).


Tourné la même année que Massacre à la Tronçonneuse, Deranged se décline également en petit film indépendant quelque peu fauché, semi amateuriste dans sa réalisation et sa direction d'acteurs, ce qui étonnamment renforce à merveille son réalisme ultra glauque n'ayant rien à envier au chef-d'oeuvre de Hooper. Notre duo de réalisateurs parvenant à transcender ses éventuelles lacunes en exacerbant avec beaucoup de réalisme granuleux l'aspect sordide de la quotidienneté du tueur en y distillant (sans modération aucune) une atmosphère glauque des plus insalubres. D'une certaine manière, on peut aussi suggérer qu'il préfigure une autre perle toute aussi déviante et marquante réalisée à l'orée des années 80, le fameux Pyromaniac de Joseph Ellison. Si bien que l'on retrouve ici le même rendu morbide pour les cadavres putréfiés installés, tel des pantins désarticulés, dans la moiteur d'une cuisine irrespirable. Leur physionomie bleutée rappelant indubitablement les cadavres calcinés que notre pyromane embaumait pour les réserver dans une chambre secrète parmi sa maman momifiée. En l'occurrence, le tueur de Deranged la préserve de la même façon pour la choyer parmi l'intrusion d'hôtes aussi décrépits.


Basé sur la véritable biographie de Ed Gein, Deranged suit donc le train-train quotidien d'un sexagénaire timoré, rendu azimuté depuis la mort de sa maman poule. Avec souci de réalisme crapoteux pour ausculter sa pathologie schizophrène et un sens du détail imparti à la scénographie de sa vieille bâtisse, le film véhicule une véritable aura mortifère résolument olfactive. En sa présence de nécrophile sexuellement refoulé, nous suivons donc son cheminement de prédateur à travers son besoin d'assouvir ses pulsions perverses d'esprit vengeur tout en renouant avec l'amour maternel. Sa devise: rechercher des proies féminines pour y recomposer l'enveloppe corporelle de sa génitrice à l'aide de leur chair humaine ! Dans le rôle du demeuré déficient, Roberts Blossom impose un jeu authentique de serial-killer sclérosé auprès de son petit regard à la fois vicié et demeuré. Exacerbé de sa morphologie décatie plutôt décharnée, il réussit à dégager un réel sentiment d'angoisse, de malaise et d'inquiétude de manière permanente. La violence âpre, parfois émétique émanant de ses exactions putassières demeurant dérangeant au possible auprès de son comportement d'autant plus sadique. L'odeur de la mort semble même s'immiscer dans l'air, à l'instar des murs de sa ferme lorsque un bras coupé fait office d'ornement ! D'ailleurs une séquence éprouvante a de quoi laisser une trace indélébile dans la conscience du spectateur lorsque notre tueur arrache l'oeil d'un cadavre à l'aide d'une cuillère pour ensuite découper au couteau sa boite crânienne afin d'extirper avec son couvert la masse gélatineuse du cerveau. Des maquillages ultra crades particulièrement réalistes que l'on doit au tout jeune néophyte, Tom Savini.


Grace à la modestie de son faible budget, d'une réalisation approximative et du jeu d'acteurs inconnus mais fort convaincants, notamment auprès de leur charisme prolétaire plus vrai que nature,  Deranged  renforce à point nommé le côté documentaire de l'entreprise avec une verdeur ultra glauque infaisable aujourd'hui. La partition lugubre composée à l'orgue ainsi que l'inquiétante présence du sénile Roberts Blossom renforçant tous azimuts le malaise éprouvé durant cette macabre reconstitution. Une perle de souffre indécrottable au demeurant, à redécouvrir d'urgence pour tous les amateurs d'horreur documentée estampillée "Seventie". Mais à réserver à un public averti du fait son climat malsain incroyablement perméable.

P.S: Attention ! La séquence gore décrite dans mon article est censurée chez le Dvd édité par Mad Movies mais reste trouvable auprès de certains blogs spécifiques. Toutefois, cette séquence reste incluse dans la section bonus du Dvd MM.

*Bruno
02.02.24. 3èx
06.12.13

5 commentaires:

  1. Comme tu dis "une petite perle de soufre"...c'est loin de sentir la rose, c'est certain !
    Pour ma part je l'aime beaucoup ce métrage...glauque, malsain, rigolo, avec le plus branquignol des tueurs en série ! un régal.

    RépondreSupprimer
  2. Bruno tu l'as ce film! impossible pour moi de mettre la main dessus, je crois qu'il n'y a eu aucun doublage pour celui-ci, juste une vost.

    Cordialement.

    RépondreSupprimer
  3. Réponses
    1. Merci Bruno pour ta réponse et bonne continuation ;)

      Supprimer