mercredi 22 janvier 2014

BAD MILO !

                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de Jacob Vaughan. 2013. U.S.A. 1h25. Avec Peter Stormare, Ken Marino, Gillian Jacobs, Stephen Root, Patrick Warburton, Mary Kay Place.

FILMOGRAPHIE: Jacob Vaughan est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain.
2006: The Cassidy Kids. 2009: Krentz Presentz: Tyrannosaurus Rex ! 2013: Bad Milo


Dans la veine du cinéma underground de Frank Henenlotter, Bad Milo succède dignement au maître du mauvais goût dans son esprit décalé où humour sardonique et gore festif s'allient dans la bonne humeur. Le postulat de départ est à lui seul une énorme farce de potache lorsqu'un bureaucrate trop stressé finit par procréer une créature irascible par le trou de son anus ! Dès lors, si face à l'adversité Duncan est épris d'une contrariété ou d'une colère trop lourde à gérer, Milo sort de son rectum pour leur régler des comptes en les dévorant vivants ! Comédie horrifique menée sur un rythme sans faille car fertile en rebondissements et jeux de mots impayables (en épargnant son 1er quart d'heure inoffensif !), Bad Milo ne s'isole pas dans la catégorie Z tant l'habileté de sa mise en scène et le jeu des acteurs renforcent le caractère crédible d'un contexte si improbable.


En prime, l'utilisation judicieuse de sa partition orchestrale (on pense à Gremlins, Critters, voir aussi Elmer) permet d'accentuer sa tonalité mesquine où les gags fusent pour provoquer l'amusement. Qui plus est, sous ses dehors de bad-trip bête et méchant, Bad Milo bénéficie d'un scénario beaucoup plus substantiel qu'il n'y parait. Le film adoptant clairement une analyse psychanalytique (la répercussion de l'absence parentale) afin de disserter sur les effets néfastes du stress quotidien depuis que Duncan a coupé toute relation avec son père. En prime, une satire sociale est notamment allouée au monde de l'entreprise face à l'attitude égocentrique des bureaucrates misant sur leur autorité pour accéder au profit. Le dommage collatéral que subi donc Duncan par la faute de Milo (son moi intérieur) est donc une métaphore sur les effets pervers de la colère. Car cette créature engendrée par son système nerveux va finalement lui permettre de gérer ses angoisses afin d'élucider la fraternité amicale et familiale. En clair, pour vivre en harmonie et trouver l'équilibre de l'épanouissement, usons de notre honnêteté, de notre courage et surtout de notre esprit d'équipe afin de mieux déjouer nos démons.


Sarcastique, débridé et inventif, voir même épris d'une touche de tendresse, Bad Milo est l'étendard du Dtv aussi généreux que sincère dans sa démarche ludique débouchant sur une belle leçon d'éducation, de tolérance et de fraternité. Une belle surprise et un hommage affectueux aux séries B des années 80.
   
Clin d'oeil à Jérome Didierjean
Bruno Matéï


2 commentaires:

  1. burp...la journée commence bien ! Après une série de films Sundance on change de registre. Néanmoins il a l'air excellent ce film au delà de son aspect un brin scato. Tu as vu ça où 'ami Bruno ? Dans un festival ou en DTV ?
    bonne journée

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