lundi 13 janvier 2014

LA BATAILLE DE LA PLANETE DES SINGES (Battle for the Planet of the Apes)

                                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Jack Lee Thompson. 1973. U.S.A. 1h30. Avec Roddy McDowall, Claude Akins, Natalie Trundy, Severn Darden, Lew Ayres, John Huston, Paul Williams, Austin Stoker.

Sortie salles France: 2 Août 1973. U.S: 15 Juin 1973

FILMOGRAPHIE: Jack Lee Thomson, de son vrai nom John Lee Thompson, est un réalisateur, scénariste et producteur britannique né le 1er août 1914 à Bristol (Royaume-Uni), décédé le 30 août 2002 à Sooke (Canada).
Avec 47 longs-métrages, le cinéaste a abordé tous les genres avec plus ou moins de bonheur dont certains font office de chef-d'oeuvre. On peut citer à titre d'exemples Les Canons de Navarone, Les Nerfs à vif, la Conquête de la planète des singes, la Bataille de la Planète des singes, le Bison Blanc, l'Empire du Grec, Monsieur St-Yves, Passeur d'hommes et Happy Birthday (son unique incursion dans le slasher). Enfin, il est notamment responsable de la saga des justiciers avec l'aimable complicité de son acteur fétiche Charles Bronson (Le Justicier de Minuit, l'Enfer de la Violence, la Loi de Murphy, le Justicier braque les dealers, le Messager de la mort et Kinjite, sujets tabous).


"Au commencement, Dieu créa la bête et l'homme pour que tous deux vivent en amis et se partagent un monde en paix. Mais, avec le temps, l'homme trahit la confiance de Dieu. Bravant la volonté divine, il livra des guerres sanglantes non seulement contre sa propre espèce, mais aussi contre les singes, qu'il réduisit en esclavage. Jusqu'au jour où ces derniers furent doués du langage !"

Dernier chapitre d'une saga inégale mais oh combien fascinante, la Bataille de la planète des singes s'achève de manière anecdotique pour illustrer le dernier conflit guerrier qui opposa civils et primates. Au sein de sa communauté, César tente d'établir un havre de paix parmi une poignée de survivants humains et en dépit de l'opposition drastique du gorille Aldo. Quand bien même une milice de mutants rescapés de l'holocauste nucléaire décide de leur déclarer la guerre.


Efficacement mené, la Bataille de la Planète des singes joue essentiellement la carte du divertissement modeste à travers son alliage d'affrontements guerriers et de rivalités humaines où la violence des armes riposte à la réflexion pacifiste. Jack Lee Thompson comptant sur l'hostilité de deux antagonistes forts en gueule pour accroître l'intérêt d'une intrigue dont on connaît déjà l'issue depuis le 1er volet. C'est donc avec l'entremise opiniâtre de Aldo le gorille et du gouverneur Kolp qu'il compte insuffler une certaine densité aux enjeux belliqueux. En dépit d'un manque évident d'ambition dans son caractère épique, le film attise la sympathie grâce en partie au caractère attachant des personnages, à la spéculation invoquée à la guerre (comment des conflits de divergence fondés sur la méfiance et la peur de l'autre peuvent céder à la rébellion et employer les armes !) et à une scénographie post-apo assez bien retranscrite malgré le peu de moyens alloués.
Mais c'est principalement du point de vue autoritaire de César (toujours aussi remarquablement campé par Rody Mc Dowall) que la bataille si escomptée réussit à éveiller l'intérêt, notamment lorsqu'il finit par céder à ses pulsions de rancune pour châtier le responsable du meurtre de son fils. Par son acte réactionnaire, on peut y évoquer une réflexion sur la vengeance (un meurtre doit-il être vengé par un autre meurtre ?), quand bien même le portrait imparti à Aldo laisse en exergue une méditation sur l'intolérance par son idéologie totalitaire.


Si la Bataille de la planète des singes s'avère l'un des plus faibles opus, il n'en demeure pas moins agréablement troussé dans sa réalisation compétente et suffisamment efficace pour ne jamais ennuyer. En prime, le caractère spectaculaire des affrontements guerriers (notamment la stratégie ironique employée par César pour emporter la mise !) nous divertit avec la traditionnelle complicité du simien, miroir de notre espèce humaine ! Puisque dans leur orgueil et leur ignorance, ils sont condamnés à réitérer nos mêmes erreurs jusqu'à éradication de la Terre !  

Les autres opus de la saga: 
http://brunomatei.blogspot.fr/2013/12/la-planete-des-singes-planet-of-apes.html
http://brunomatei.blogspot.fr/2013/12/le-secret-de-la-planete-des-singes.html
http://brunomatei.blogspot.fr/2013/12/les-evades-de-la-planete-des-singes.html
http://brunomatei.blogspot.fr/2014/01/la-conquete-de-la-planete-des-singes.html

13.01.14. 3èx
Bruno Matéï 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire