mercredi 26 février 2014

Quasimodo / The Hunchback of Notre Dame

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site thehunchblog.com

de William Dieterle. 1939. 1h56. U.S.A. Avec Charles Laughton, Maureen O'Hara, Sir Cedric Hardwicke, Thomas Mitchell, Edmond O'Brien, Alan Marshal, Walter Hampden, Harry Davenport.

Sortie salles France: 10 Septembre 1947. U.S: 29 Décembre 1939

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: William Dieterle est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur allemand, né le 15 Juillet 1893 à Ludwigshafen, décédé le 8 décembre 1972 à Ottobrunn (Allemagne).
1921: Escalier de service. 1923: l'Expulsion. 1934: Les Pirates de la mode. 1934: Madame du Barry. 1935: Le Songe d'une nuit d'été. 1936: La Vie de Louis Pasteur. 1937: La Vie d'Emile Zola. 1939: Quasimodo. 1941: Tous les biens de la terre. 1948: Le Portrait de Jennie. 1952: Le Cran d'arrêt. 1953: Salomé. 1954: La Piste des Eléphants. 1955: Feu magique. 1957: Les Amours d'Omar Khayyam. 1960: Les Mystères d'Angkor. 1964: The Confession.


Réalisé en 1939, cette septième adaptation cinématographique du roman de Victor Hugo est considérée à juste titre comme la plus emblématique. C'est d'autre part grâce à l'interprétation habitée de Charles Laughton que le film doit en partie sa renommée puisque l'acteur quasi méconnaissable insuffle une présence aussi impressionnante dans sa posture difforme qu'empathique pour son amour porté à Esmeralda. Son regard empli d'affection, de colère et de désespoir s'emparant de l'écran avec une vérité prude. On peut notamment saluer la perfection des maquillages auquel le noir et blanc accentue son caractère sinistre et pathétique. Secondé du charme si suave de Maureen O'Hara, la comédienne dégage une candeur angélique afin de symboliser la pureté d'une gitane éprise de compassion mais aussi de désespoir eu égard de sa condition criminelle. Le pitch: Au 15è siècle, après la guerre de 100 ans, une gitane et ses comparses s'introduisent à Paris malgré l'hostilité du gouvernement français. C'est là qu'elle rencontre Quasimodo, un bossu sonneur de cloche condamné au fouet après avoir été jugé pour troubles à l'ordre public. Epuisé et assoiffé devant une foule hilare, Esméralda décide de lui venir en aide pour lui ramener un peu d'eau. Réticent de prime abord, le bossu finit par se laisser border et tombe subitement amoureux de la jeune inconnue. Injustement accusée d'un crime qu'elle n'a pas commis, Quasimodo va à son tour tenter de la secourir et la protéger au sein de sa cathédrale.


La passion amoureuse et le combat pour la liberté demeurent les thèmes universels intelligemment exploités dans ce drame historique quand bien même l'obscurantisme, l'intolérance, le racisme (la condition des roms en France, sujet plus qu'actuel) et les superstitions continuent d'empoisonner les mentalités rétrogrades. Mais c'est auprès de l'intervention de Frollo, évêque puritain subitement épris d'amour pour Esméralda que le réalisateur met en exergue les effets pervers du fanatisme religieux. Si bien que cet homme d'église empli d'égoïsme ira jusqu'à commettre la lâcheté d'un assassinat en guise de rancoeur et de jalousie, puis d'accuser de sorcellerie celle par qui l'amour osa le provoquer ! Observant les injustices d'un juge vénal, l'insolence d'une population arriérée et l'insurrection des mendiants pour sauvegarder la bohémienne, Quasimodo se porte en sacrifice pour témoigner de sa décence envers la belle Esméralda. Témoignage de tolérance pour le droit à la différence et de celle de la laideur physique, le film iconise le portrait d'un déficient d'apparence monstrueuse où la beauté du coeur finit par y dévoiler des trésors de vertu. Enfin, le réalisateur met également en parallèle le cheminement évolutif d'une société en mutation (le roi finit par céder aux exigences des mendiants) où les écrits d'un texte sont perçus avec plus de bon sens chez le lecteur dans cette nouvelle forme de liberté d'expression qu'incarne l'invention de l'imprimerie. 


Histoire d'un amour impossible entre un héros ignorant au grand coeur et une bohémienne victime de son élégance physique, Quasimodo s'érige en fable humaniste pour témoigner de l'intolérance des hommes et de l'injustice de l'amour. Un classique destiné à perdurer pour le traitement accordé à ces thèmes d'actualité auquel la prestance inoubliable de Charles Laughton renforce son climat (monochrome) irrésistiblement fascinant.  

Bruno
12.07.23. 4èx

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