lundi 26 mai 2014

LES SEVICES DE DRACULA (Twins of Evil)

                                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviecovers.com

de John Hough. 1971. Angleterre. 1h27. Avec Peter Cushing, Kathleen Byron, Mary Collinson, David Warbeck, Damien Thomas.

Sortie salles U.S: 8 Août 1972. Royaume-Uni: 3 Octobre 1971

FILMOGRAPHIE: John Hough est un réalisateur anglais, né le 21 Novembre 1941 à Londres.
1969: Wolfshead : The Legend of Robin Hood. 1970: Eyewitness. 1971: Les Sévices de Dracula. 1972: l'île au Trésor. 1973: La Maison des Damnés. 1974: Larry le dingue, Mary la garce. 1975: La Montagne Ensorcelée. 1978: Les Visiteurs d'un Autre Monde. 1978: La Cible Etoilée. 1980: Les Yeux de la Forêt. 1981: Incubus. 1982: Le Triomphe d'un Homme nommé Cheval. 1986: Biggles. 1988: Hurlements 4. 1988: American Gothic. 1989: Le Cavalier Masqué (télé-film). 1990: A Ghost in Monte Carlo (Télé-film). 1992: Duel of Hearts (télé-film). 1998: Something to Believe In. 2002: Bad Karma.


Dernier volet de la trilogie Karnstein, Les Sévices de Dracula est réalisé au moment même où la Hammer est en perte de vitesse. Quoi de plus profitable donc que de surenchérir dans la violence et l'érotisme en recrutant deux pin-up issues du mag Playboy ! Dit comme cela, le film pourrait paraître réduit à l'objet de vulgarité, mais c'est sans compter sur la sensualité de ses jeunes actrices et le talent honorable d'un faiseur de série B pour redorer une oeuvre somme toute modeste. Tandis que Gustav Weil dirige de main de fer une confrérie de chasseurs de sorcières et impose sa terreur dans le village en immolant des filles innocentes, l'arrivée de ses nièces jumelles attire l'attention du comte Karnstein. Ce dernier menant une vie dissolue dans son luxueux château et se livrant à d'étranges rites sataniques afin d'implorer la résurrection de Mircalla Karnstein. 


Efficacement réalisé par un John Hough débutant mais déjà prometteur, Les Sévices de Dracula doit son caractère ludique grâce au dynamisme de son récit multipliant péripéties et rebondissements. En opposant le fanatisme religieux avec le vampirisme, John Hough rivalise de cruauté pour dénoncer les actes gratuits d'un groupuscule fondamentaliste et les caprices d'un comte omnipotent avide de chair et de sang ! Une manière habile d'ironiser également sur les exactions grotesques de son inquisiteur, persuadé qu'il condamne sur le bûcher d'authentique sorcières, alors qu'un vrai vampire aristocrate impose ses sévices sanglants sur le cou des jeunes villageoises ! Mais l'intérêt majeur du film provient inévitablement de la présence oh combien lascive des soeurs jumelles, successivement incarnées par Mary et Madeleine Collinson. Sans jamais verser dans la trivialité, les comédiennes novices réussissent à imposer une présence ensorcelante dans leur beauté juvénile, quand bien même le cinéaste les filment avec une ténuité suggérée (décolleté voluptueux, nuisettes transparentes à l'appui !). Pour autant, ces anciennes égéries de Playboy parviennent à insuffler un jeu convaincant dans leur relation antinomique basée sur la pudeur et l'effronterie (Maria est timide et introvertie alors que Frieda est attisée à courtiser le mâle dominant !). En jouant sur une certaine notion de suspense quand au sort réservé à la seconde soeur (la première étant malencontreusement tombée sous le coup de la damnation vampirique !), John Hough exacerbe sa dernière partie et converge à une course poursuite sanglante entre la confrérie de Gustav Weil et le baron Karnstein ! Pour clore, on ne peut occulter la présence toujours aussi charismatique du gentleman de l'horreur, Peter Cushing, faisant preuve ici d'une personnalité antipathique pour mettre en évidence l'autorité opiniâtre d'un intégriste aveuglé par sa foi, mais d'en payer ensuite le lourd tribut !


Si les Sévices de Dracula ne réserve pas vraiment de surprises et fait parfois preuve d'incohérences (qu'en est-il de la présence de la comtesse Mircalla Karnstein entraperçue en préambule, par qui a été mordu la première victime ?), l'efficacité vigoureuse de sa réalisation, son soin formel et surtout le charme envoûtant des soeurs Collinson réussissent humblement à honorer la firme anglaise !

Dédicace à Eugène Rocton
Bruno Matéï
3èx

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire