lundi 11 août 2014

Holocaust 2000 / Rain of Fire

                                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site wrongsideoftheart.com

de Alberto De Martino. 1977. Angleterre/Italie. 1h42. Avec Krik Douglas, Simon Ward, Agostina Belli, Anthony Quayle, Virginia McKenna, Spyros Fokas, Ivo Garrani.

Sortie salles France: 22 Mars 1978 (Int - 18 ans). Italie: 25 Novembre 1977.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Alberto De Martino est un réalisateur et scénariste italien, né le 12 Juin 1929 à Rome. 1962: Les 7 Gladiateurs. 1963: Persée l'Invincible. 1963: La Maison de la Terreur. 1964: Le Triomphe d'Hercule. 1964: Les 7 Invincibles. 1966: Django tire le premier. 1967: Opération frère Cadet. 1968: Rome contre Chicago. 1969: Perversion. 1972: Le Nouveau Bosse de la Mafia. 1974: L'Antéchrist. 1977: Holocaust 2000


Après s'être inspiré de L'exorciste pour sa copie latine de l'Antéchrist, Alberto De Martino exploite cette-fois le succès de Richard Donner, La Malédiction, pour entreprendre Holocaust 2000. A nouveau influencé par les versets apocalyptiques de la Bible, le scénario reprend à peu près le même schéma que son homologue ricain avec une efficacité presqu'aussi redoutable. C'est à dire l'auto-suggestion d'un magnat industriel davantage convaincu qu'une prophétie est sur le point de converger au moment même où une succession d'accidents meurtriers intentent à son entourage. Hormis cette impression de déjà vu que l'on peut avoir dès le départ, puisque singeant sans trop de complexe la ligne directrice de La Malédiction, Holocaust 2000 réussit pourtant à distiller un suspense en crescendo autour du projet d'une centrale thermo-nucléaire, métaphore du dragon à sept têtes natif de l'apocalypse. Grâce à cette idée de départ plutôt astucieuse, et sous couvert de divertissement horrifique, Alberto De Martino se porte en pourfendeur écolo afin de souligner l'état de notre planète (les problèmes de pollution et de famine) et ce avant de pointer du doigt la menace nucléaire. Comme dans la Malédiction, toute l'efficacité du récit réside dans la perplexité du héros à tenter d'admettre que son projet révolutionnaire (construire un complexe atomique afin de venir en aide aux pays du tiers-monde !) émane finalement d'une stratégie diabolique invoquée par l'un de ses proches.


C'est ce qu'un habile rebondissement nous divulguera (pour relancer ainsi le suspense !) au cours de son investigation, quand bien même il fut sur le point de sacrifier une innocente victime. Emaillé de quelques séquences-chocs réussies (le premier ministre scalpé par la pale d'un hélicoptère, les deux altercations sanglantes intentées à Robert Caine dans la chambre de l'asile, l'empoisonnement des bébés au sein de l'hôpital), Holocaust 2000 réussit d'autant mieux à convaincre parmi la complicité bougrement attachante des comédiens (si on épargne quelques ellipses narratives, quelques incohérences dans l'asile déserté de surveillants et praticiens et un montage tantôt maladroit). Outre la beauté vertueuse d'Agostina Belli et le charme sournois de l'inquiétant Simon Ward crevant l'écran comme de coutume par sa prestance féline, c'est la présence du monstre sacré Kirk Douglas qui permet d'accorder autant de crédit à ce démarquage transalpin (effusions sanglantes en sus !) extrêmement captivant sous l'impulsion d'un climat d'étrangeté amplifié du superbe score choral d'Ennio Morricone. Incarnant la démarche autoritaire d'un entrepreneur fréquemment compromis par la remise en question, le doute et la perplexité, il y déploie dans ses moments d'accalmie une rassurante carrure paternelle de par sa bonhomie spontanée à daigner préserver la vie de sa nouvelle famille que représente la jeune maman Sara sur le point d'accoucher. 


Soutenu de la partition tantôt mélancolique, tantôt religieuse (choeurs maléfiques indissociables !) d'Ennio Morricone et renforcé du jeu cordial des interprètes, Holocaust 2000 réussit constamment à inquiéter et séduire de par l'efficacité d'un scénario fustigeant le péril atomique. Hormis quelques facilités et incohérences (notamment l'altercation finale perpétrée dans l'institut psychiatrique éludé de personnel médical !), il s'avère le meilleur épigone bisseux de La Malédiction parmi La 7 Prophétie.

*Bruno
09.12.22. 4èx

7

2 commentaires:

  1. Sur forgotten Silver, je crois me souvenir qu'il y avait la fin alternative. Un excellent film, malgré des effets spéciaux plus que désuets à certains moments. Je dis ça pour les plus jeunes qui ne s'intéressent qu'à ça, critiquer sans être fichu de se plonger dans le contexte d'une époque...

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  2. Je l'ai retrouvé sur youtube cette fin altenative : https://www.youtube.com/watch?v=ar3JgSIOW4E

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