lundi 25 août 2014

Soudain... Les Monstres / The Food of the Gods. Licorne d'Or au Rex de Paris.

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site todoelterrordelmundo.blogspot.com

de Bert I. Gordon. 1977. U.S.A. 1h28. Avec Marjoe Gortner, Pamela Franklin, Ralph Meeker, Jon Cypher, Ida Lupino, John McLiam.

Sortie salles France: 18 Mai 1977. U.S: 18 Juin 1976

FILMOGRAPHIE: Bert I. Gordon est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 24 Septembre 1922 à Kenosha, Winsconsin, Etats-Unis). 1955: King Dinosaur. 1957: Beginning of the end. 1957: The Cyclops. 1957: The Amazing Colossol Man. 1958: Attack of the Puppet People. 1958: War of the Colossal Beast. 1958: Earth vs. the Spider. 1960: The Boys and the Pirates. 1960: Tormented. 1962: L'Epée Enchantée. 1965: Village of the Giants. 1966: Picture Mommy Dead. 1970: How to succeed with sex. 1972: Necromancy. 1973: Le Détraqué. 1976: Soudain... Les Monstres. 1977: L'Empire des Fourmis Géantes. 1981: Burned at the Stake. 1982: Let's do it ! 1985: The Big Bet. 1990: Satan's Princess.


Spécialiste du thème du gigantisme, Bert I. Gordon réalise avec Soudain... Les Monstres son film le plus notoire, à l'instar de sa Licorne d'Or remise par le festival du Rex de Paris. Une prestigieuse récompense plutôt surfaite car il faut bien avouer que cette bisserie d'exploitation regorge de clichés et de personnages caricaturaux déversant des dialogues parfois grotesques bien que l'on éprouve pourtant beaucoup de sympathie pour eux. Qui plus est, l'aspect cheap de certains effets-spéciaux (les guêpes géantes confectionnées en plastique, le coq en latex) témoigne d'un visuel ridicule quand bien même la simplicité de son scénario le réduit finalement au huis-clos inspiré de la Nuit des Morts-vivants ! Mais alors qu'est ce qui a bien pu passer par la tête des membres du jury parisien pour prôner une série B aussi dégingandée alors qu'une génération de cinéphiles continuent de l'applaudir ? C'est d'abord le concept du pitch délirant qui attise notre amusement car voir débouler devant nos yeux des animaux atteints de gigantisme après avoir ingurgité un produit toxique s'avère aussi enthousiasmant qu'incroyablement fascinant. Oui mais alors comment peut-on croire à pareille situation improbable si les effets-spéciaux archaïques s'avèrent fauchés ? En faisant intervenir en second acte de véritables animaux, en l'occurrence notre rongeur quadrupède, le Rat ! Et de nous faire croire de sa taille disproportionnée par des procédés techniques assez efficaces. Et à ce niveau surréaliste, le divertissement fonctionne à plein régime ! 


Et si à certains moments, on perçoit bien les maquettes d'une voiture, d'une maison ou d'une caravane afin de camoufler leur taille anormale, à d'autres situations, le réalisateur exploite des trucages autrement astucieux lorsqu'il combine dans le même cadre personnage et animal en situation d'affrontements ou de défense ! Ce réalisme parfois saisissant atteindra d'ailleurs son apogée lors de l'ultime assaut quand nos protagonistes sont réunis sur le toit d'une maison engloutie d'eau, quand bien même les rats tente de s'agripper aux murs afin d'éviter la noyade ! Si l'aspect sommaire de l'intrigue (un groupe de survivants se réunissent dans une ferme pour se protéger du danger et tenter de trouver des solutions de survie) et certaines situations incohérentes font un peu tâche (notamment certains rapports de discorde entre eux), le réalisateur parvient néanmoins à insuffler efficacité et vigueur, tout du moins durant une bonne motié de métrage. De par ces attaques récurrentes du rat contre l'homme faisant intervenir moult péripéties - surtout lorsque nos survivants sont séparés en groupe - alors qu'un leader courageux redouble de ruse pour essayer de les combattre (notamment le projet de faire exploser un barrage). En prime, le caractère sanglant des agressions ajoute une certaine intensité cruelle lorsque les victimes tentent vainement de se débattre contre l'animal !


Ainsi, sous couvert d'un argument écolo militant contre les dangers de la pollution, Soudain... les Monstres exploite une série B maladroite émaillée d'incohérences dans les réactions ubuesques des personnages, mais redoutablement fun, fascinante surtout et ludique dès que le rongeur entre en scène. D'autre part, il se dégage une réelle empathie auprès de la complicité amicale de nos protagonistes en proie à l'improbable, voire aussi à travers leur rapport de divergence rehaussé de l'amabilité de seconds couteaux bien connus des amateurs (Marjoe Gortner et Pamela Franklin pour ne citer que les plus illustres !). Enfin, et en me répétant sciemment, ce divertissement typiquement bisseux tire évidemment  parti de son attraction et de sa puissance fascinatoire en la présence du rat comparable ici à une taille de sanglier afin d'y provoquer l'effroi. Et à ce niveau d'intensité formelle, cette formidable série B est à marquer d'une pierre blanche d'autant plus renforcée aujourd'hui de son aspect rétro bougrement sympathique.  

*Bruno
5èx

RécompenseLicorne d'Or au Festival international du film Fantastique de Paris en 1977

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