vendredi 5 septembre 2014

LA CHUTE DE LA MAISON USHER (House of Usher)

                                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Roger Corman. 1960. U.S.A. 1h19. Avec Vincent Price, Mark Damon, Myrna Fahey, Harry Ellerbe, Mike Jordan, Eleanor LeFaber.

Sortie salles France: 11 Mars 1964. U.S: 22 Juin 1960

FILMOGRAPHIE: Roger Corman est un cinéaste américain, né le 5 avril 1926 à Détroit, Michigan
1955: Day the World Ended. 1956: It's Conquered the World. 1957: Rock all Night. 1957: l'Attaque des Crabes Géants. 1957: Not of this Earth. 1957: Vicking Women. 1957: The Undead. 1958: War of the Satellites. 1958: She-Gods of Shark Reef. 1958: Swamp Women. 1958: Teenage Caveman. 1958: Mitraillette Kelly. 1959: Un Baquet de Sang. 1960: La Petite Boutique des Horreurs. 1960: La Chute de la Maison Usher. 1961: Ski Troop Attack. 1961: La Chambre des Tortures. 1961: Atlas. 1962: The Intruder. 1962: l'Enterré Vivant. 1962: l'Empire de la Terreur. 1962: La Tour de Londres. 1963: Le Corbeau. 1963: La Malédiction d'Arkham. 1963: l'Horrible cas du Dr X. 1963: l'Halluciné. 1964: LeMasque de la Mort Rouge. 1964: l'Invasion Secrète. 1965: Le Tombe de Ligeia. 1965: Not of this Earth. 1966: Les Anges Sauvages. 1967: l'Affaire Al Capone. 1967: The Trip. 1970: Bloody Mama. 1971: Gas-s-s-s. 1971: Le Baron Rouge. 1990: La Résurrection de Frankenstein.


Première des huit adaptations d'un récit d'Edgar Poe, La Chute de la Maison Usher baigne dans le gothisme flamboyant sous la houlette du maître de la série B, Roger Corman. Particulièrement inspiré, le cinéaste fignolant une intrigue funèbre des plus subtile d'où plane la folie et l'aura surnaturelle ! Le spectateur ne sachant jamais si les évènements décrits sont le fruit de l'obsession d'un aristocrate souffrant d'hypersensibilité ou celui du pouvoir surnaturel de fantômes voués à perdurer le mal sur sa lignée. A l'entrée de la demeure des Usher, Frédéric est froidement accueilli par un majordome. Il persiste à vouloir s'introduire dans la maison pour retrouver sa fiancée Madeline afin de la demander en mariage. Mais le frère de cette dernière, Roderick Usher, s'oppose fermement à sa requête prétextant qu'elle est alitée. Philip décide alors de séjourner parmi eux afin de tenter de convaincre sa compagne de fuir les environs. 


Série B à petit budget particulièrement soignée dans l'esthétisme gothique de sa nature environnante et d'une demeure vétuste en état de délabrement, La Chute de la maison Usher est d'abord un plaisir des yeux pour tous les amateurs d'atmosphère funèbre. Dominé par la présence du notable Vincent Price, le film renforce son impact envoûtant lorsque ce dernier endosse la posture hautaine d'un châtelain hanté par la mort, la maladie et peut-être la folie. Jouant habilement avec la suggestion de répliques ciselés pour expliquer sa besogne de rester cloîtré en huis-clos, l'acteur se prend un malin plaisir à convaincre son entourage que sa demeure vitale est habitée par d'obscurs descendants. Anciennement assassins, voleur, escroc, faussaire, catin, contrebandier ou demeuré, la lignée Usher est inscrite dans la marginalité la plus sordide. Persuadé que lui et sa soeur sont condamnés à la malédiction d'un deuil sans repos, il se résigne à attendre le bon moment pour opter le sacrifice afin de rejoindre ses ancêtres inhumés sous la crypte même de la maison. Rationnel, Philip se convainc néanmoins que sa fiancée Madeline n'est qu'une victime influençable, l'objet de manipulation exercé par un frère préférant la solitude de la mort plutôt que celle de la vie. Ultra sensible au moindre bruit, aux odeurs et au contact du touché, Roderick se lamente à survivre dans la mélancolie ! Jouant sans cesse sur la nature surnaturelle de ses allégations et sur l'emprise diabolique que semble exercer la maison, Roger Corman insuffle un climat d'étrangeté palpable au sein de cette demeure archaïque prête à s'écrouler par son âge avancé ! Pour autant, le cinéaste n'oublie pas dans sa dernière demi-heure d'accélérer le rythme d'une course contre la mort lorsque Philip tente de sauver Madeline d'une mort certaine, le suspense tendu s'avérant réellement immersif !


Délicieusement envoûtant dans son esthétisme gothico-flamboyant et bénéficiant d'un scénario passionnant laissant libre court à l'imagination du spectateur, La Chute de la maison Usher est un magnifique exemple de fantastique éthéré où la suggestion prime pour embarquer le spectateur dans un poème diaphane, à la lisière de la vie et de la mort.

Bruno Matéï
2èx

La critique du Masque de la mort rouge: http://brunomatei.blogspot.fr/2012/10/le-masque-de-la-mort-rouge-masque-of.html
La critique de La Tombe de Liegia: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/09/la-tombe-de-liegia-tomb-of-ligeia.html


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire