vendredi 14 novembre 2014

Spectre / The Boogeyman

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site wrongsideoftheart.com

de Ulli Lommel. 1980. U.S.A. 1h22. Avec Suzana Love, Ron James, John Carradine, Nicholas Love, Raymond Boyden, Felicite Morgan.

Sortie salles France: 15 Juillet 1981. U.S: 11 Juillet 1980

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Ulli Lommel est un réalisateur, acteur et scénariste allemand, né le 21 Décembre 1944 à Sulecin (Pologne). 1973: La Tendresse des Loups. 1979: Cocaïne Cowboys. 1980: Spectre. 1980: Blank Generation. 1983: The Devonsville Terror. 1983: Mad Night. 1983: Boogeyman 2. 1985: A la poursuite de la pierre sacrée. 1986: Overkill. 1989: Top Gun Sacrifice. 1994: Marilyn my love. 1997: Alien X Factor. 1998: Bloodsuckers. 2005: Zodiac Killer. 2005: B.T.K Killer. 2006: The Raven. 2007: Borderline Cult. 2007: Curse of the Zodiac. 2007: The Tomb. 2008: Son of Sam. 2008: Dungeon Girl.


"Une graine maudite de film culte que ce psycho-killer surnaturel." 
Série B bisseuse des années 80 totalement oubliée de nos jours, Spectre rencontrA le succès lors de sa sortie en salles US et durant son exploitation vidéo dans l'hexagone. Réalisé par Uli Lommel, cinéaste prolifique comptabilisant une cinquantaine de films à son curriculum, le film surfe sur le succès en vogue du psycho-killer initié par Halloween ainsi que le film sataniste inspiré de l'Exorciste et d'Amityville (la demeure familiale de nos héros ressemble d'ailleurs étrangement à celle des Lutz !). Ainsi, ce curieux mélange des genres aurait pu sombrer dans la gaudriole s'il n'eut bénéficié d'une idée aussi originale que retorse, alors que son ambiance inquiétante nous plonge avec délice dans un univers susceptible ! Car sous l'entremise d'un miroir brisé, le fantôme d'un tortionnaire d'enfants revient ici d'entre les morts pour se venger d'eux et de leurs proches. L'intrigue débutant avec un prologue particulièrement sordide lorsqu'un frère et une soeur, Lacey et Willy, sont à nouveau les souffres douleurs d'un beau-père pervers parmi le témoignage complice de leur mère. En particulier Willy retrouvé enchaîné sur son lit pendant que les bourreaux copulent dans la pièce d'à côté. Finalement libéré par sa soeur cadet, il se précipite dans leur chambre pour poignarder sauvagement son beau-père à plusieurs reprises. 


20 ans plus tard, nous retrouvons Lacey et Willy hébergés chez leurs grands-parents mais profondément déstabilisés par cette sanglante tragédie. Alors que Lacey trouve le soutien auprès de son mari Kevin, Willy se terre dans le mutisme depuis son exaction criminelle. Mais afin d'exorciser leurs démons, Lacey décide tout de même de retourner dans la maison de leur enfance en se confrontant au fantôme du beau-père dans le reflet d'un miroir. Depuis, d'étranges phénomènes surnaturels apparaîssent sous la forme de particules de verre et importuner la tranquillité de la famille. Ce pitch à la limite du grotesque réussit miraculeusement à éviter le ridicule de par la persuasion du sentiment de danger et l'efficacité de sa réalisation oscillant entre l'expectative du suspense et les altercations morbides. Tant auprès de l'accomplissement des meurtres aussi inventifs que sanglants, de l'ambiance glauque agréablement diffuse ou de la conduite soutenue du récit, Spectre parvient donc à captiver par le biais d'une hostilité invisible particulièrement sournoise. Et pour renforcer et avertir la sensation de danger, un soupir lourd nous est imposé durant ses déplacements en caméra subjective, quand bien même le score envoûtant de Tim Krog amplifie ce trouble sentiment de présence irréelle ! Et si le manque de cohérence de certains personnages s'y fait parfois sentir dans leur apathie de stupeur et que l'approximation des dialogues aurait gagné à être mieux argumenté (bien qu'on a largement vu pire ailleurs), la bonne volonté des comédiens réussit tout de même à insuffler une vraie sympathie à travers leur fonction de victimes éprouvées et leur bravoure de dernier ressort (le final délirant s'avérant explosif pour leur combat opposé aux forces du Mal !).


Grâce à son ambiance ombrageuse plutôt palpable, sa photo soignée, son score lancinant et l'originalité d'un pitch détonnant, Spectre réussit à provoquer charme et sympathie à travers un esprit naïf de bisserie délicieusement rétro. A préconiser aux nostalgiques de l'époque, le film s'avérant aujourd'hui encore plus attachant dans sa sincérité maladroite mais assez efficace et semé de trouvailles si bien que l'on s'amuse à se surprendre de ses effets chocs escomptés. Enfin, notons également l'apparition clin d'oeil de David Carradine dans un rôle avenant de psychiatre sclérosé.

Dédicace à Adrien Pennequin et remerciement à Uncut Movies et Lupanars visions
Bruno Matéï
04/02/22/ 4èx

    3 commentaires:

    1. Spectre ? Je ne le connaissais pas sous cette appellation! Très bonne critique encore une fois, c'est comme ça que j'ai ressenti le film, une bonne série B qui se bonifie avec l'age et qui aurait pu tomber dans le kitsch à cause de certains "tic" de l'époque mais qui au final le rende attachant ... A noter, malgré sa durée courte,que le 1er montage faisait moins d'une heure et,le producteur connaissant John Carradine je crois, rajouta une intrigue où l’héroïne va voir son psy pour arriver à 1H10 ...Il tourna toute ses scènes en une journée !

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    2. Merci à toi, et je n'étais pas au courant de ton anecdote. Je sais qu'il y a une version extented de 3 mns supplémentaires (de 1h22 on passe à 1h25).

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    3. D'ailleurs on sent que les entretiens avec le psychiatre n'apportent rien à l'intrigue.

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