vendredi 26 décembre 2014

INVASION LOS ANGELES (They Live)

                                                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site mauvais-genres.com

de John Carpenter. 1988. U.S.A. 1h33. Roddy Piper, Keith David, Meg Foster, George Buck Flower, Peter Jason, Raymond St. Jacques

Sortie salles France: 19 Avril 1989. U.S: 4 Novembre 1988

FILMOGRAPHIE: John Howard Carpenter est un réalisateur, acteur, scénariste, monteur, compositeur et producteur de film américain né le 16 janvier 1948 à Carthage (État de New York, États-Unis). 1974 : Dark Star, 1976 : Assaut, 1978 : Halloween, la nuit des masques 1980 : Fog, 1981 : New York 1997, 1982 : The Thing, 1983 : Christine, 1984 : Starman, 1986 : Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, 1987 : Prince des ténèbres 1988 : Invasion Los Angeles, 1992 : Les Aventures d'un homme invisible, 1995 : L'Antre de la folie, 1995 : Le Village des damnés, 1996 : Los Angeles 2013 1998 : Vampires, 2001 : Ghosts of Mars 2010 : The Ward.


Un an après Prince des Ténèbres, John Carpenter s'approprie une fois de plus d'un budget modeste pour mettre en scène Invasion Los Angeles après la déconvenue commerciale des Aventures de Jack Burton. Pamphlet satirique contre le capitalisme commandité en son temps par la présidence de Regan, John Carpenter redouble d'ironie caustique à railler toute forme de politique répressive implantée dans nos états sous l'entremise d'une paire de lunettes. Car cet instrument de consommation est ici détourné au profit d'une technologie inédite afin de nous divulguer le vrai visage de la propagande fasciste que nos sociétés modernes nous ont inculqué. En traitant des thèmes de l'exclusion et du chômage auquel le prolétariat est prioritairement préjudiciable, John Carpenter se porte en pourfendeur pour dénoncer l'inégalité des classes sociales et l'intolérance d'un système dictatorial où les forces de l'ordre n'hésitent pas à faire parler les armes dans une fonction d'épuration. 


Affublé de son sac à dos, John Nada parcourt Los Angeles afin de trouver un emploi de maçonnerie. Sur place, il découvre qu'une milice anarchiste est sur le point de divulguer au monde le vrai visage d'extraterrestres implantés sur notre territoire. Grâce à la confection d'une paire de lunettes noires capables de déceler la réalité d'un leurre, il découvre l'envers du décor subliminal que les extra-terrestres ont réussi à falsifier à travers nos médias, la publicité et les magazines pour mieux nous contrôler. Epaulé d'un comparse de chantier, ils partent à l'assaut de ces envahisseurs insidieusement infiltrés dans les postes d'emploi les plus lucratifs. Série B d'action purement ludique et jouissive dans la complicité musclée impartie à deux résistants partis en guerre contre l'asservissement, Invasion Los Angeles s'impose en farce sociale pour caricaturer à outrance nos notables politiques, financiers et pubards camouflés ici sous une panoplie d'extra-terrestre. Avec une bonne dose de violence aussi corrosive que débridée, John Carpenter s'en donne à coeur joie dans le politiquement incorrect pour canarder à tout va la classe bourgeoise engluée dans le confort de sa cupidité. Sans jamais se prendre au sérieux, il prend autant plaisir à parodier l'attitude désinvolte de notre (anti) héros redresseur de tort exterminant avec ferveur tous ces envahisseurs codifiés en costard. Enchaînant quiproquos et déconvenues impromptus, telle cette baston interminable échangée entre nos deux acolytes en pleine discorde, puis les offensives explosives entre rivaux armés jusqu'aux dents, John Carpenter surfe sur l'efficacité de ses situations alarmistes avec une bonne humeur infaillible ! 


Jouissif en diable, car aussi drôle que violemment cartoonesque, et mené par un duo de prolétaires en pleine sédition, Invasion Los Angeles n'a rien perdu de son mordant politique dans sa satire imposée au consumérisme, au contrôle des médias et à l'esclavagisme de masse auquel nous dépendons dans nos sociétés modernes. 

Bruno Matéï
4èx


2 commentaires:

  1. "Ecoute je te donne le choix ou tu me mets ces lunettes ou je t'explose le crâne"....Tout est dit, mon cher Bruno !
    Sacré John !
    D'ailleurs hier, j'ai revu "The Thing" (j'ai décidé de revoir 30 grands films d'horreur avant l'été prochain) c'est encore bien flippant !

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  2. The Thing fait parti de mes 10 films d'horreur préférés cher ami ! ^^

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