jeudi 25 décembre 2014

LADYHAWKE, LA FEMME DE LA NUIT (Ladyhawke)

                                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Richard Donner. 1985. U.S.A. 2h01. Avec Rutger Hauer, Matthew Broderick, Michelle Pfeiffer, Leo McKern, John Wood, Ken Hutchison, Alfred Molina.

Sortie salle France: 27 Mars 1985. U.S: 12 Avril 1985

FILMOGRAPHIE: Richard Donner (Richard Donald Schwartzberg) est un réalisateur et producteur américain, né le 24 Avril 1930 à New-York.
1961: X-15. 1968: Sel, poivre et dynamite. 1970: l'Ange et le Démon. 1976: La Malédiction. 1978: Superman. 1980: Superman 2 (non crédité - Richard Lester). 1980: Rendez vous chez Max's. 1982: Le Jouet. 1985: Ladyhawke, la femme de la nuit. 1985: Les Goonies. 1987: l'Arme Fatale. 1988: Fantômes en Fête. 1989: l'Arme Fatale 2. 1991: Radio Flyer. 1992: l'Arme Fatale 3. 1994: Maverick. 1995: Assassins. 1996: Complots. 1998: l'Arme Fatale 4. 2002: Prisonnier du temps. 2006: 16 Blocs. 2006: Superman 2 (dvd / blu-ray).


Titre notoire de l'Heroic-Fantasy issu des années 80, Ladyhawke ne rencontra pas le succès escompté lors de sa sortie public, la faute incombant peut-être à sa modestie visuelle faisant fi d'effets spéciaux démonstratifs. Car outre l'aspect foncièrement fantastique de son intrigue mythologique, Richard Donner compte sur la noblesse des sentiments pour nous conter une superbe histoire d'amour dévalorisée par l'imprécation d'un religieux sans vergogne. Si l'on pouvait contester à l'époque l'audace de son score musical alternant orchestration classique et rock progressif de manière décalée pour le contexte médiéval, son extravagance s'avère aujourd'hui plus en harmonie avec la vigueur du récit déployant action, humour et fantastique autour d'une romance impossible. Poème médiéval illustrant avec sobriété l'amour improbable de deux amants frappés par un sortilège, Ladyhawke transfigure de manière fort originale leur relation singulière puisque contraints de se prémunir dans une condition animale. 


Transformé en loup au soir du crépuscule, Etienne de Navarre peut enfin retrouver son apparence humaine dès l'aube matinale. De son côté, sa bien-aimée Isabeau est condamnée à se métamorphoser en faucon durant le jour pour ensuite retrouver son enveloppe corporelle dès la nuit tombée. Incessamment ensemble mais séparés par leur condition animale, ils sont incapables de se voir et de se toucher dans la peau d'êtres humains. En désespoir de cause, Etienne de Navarre envisage alors de mettre un terme à leur fardeau. C'est avec l'aide d'un jeune voleur et d'un moine solitaire qu'il va tenter de briser la malédiction puis se venger du principal responsable, un évêque rendu fou d'amour et de jalousie pour la belle Isabeau ! Baignant dans une atmosphère onirique où la splendeur des décors naturels contraste avec la sensualité d'une Michelle Peiffer touchée par la candeur d'un physique de porcelaine, Ladyhawke transcende la romance déchue autour de moult péripéties et rebondissements, et avant le dénouement d'une éventuelle rédemption. Epaulé des présences attachantes du jeune Matthew Broderick incarnant avec verve un jeune voleur aussi véloce qu'espiègle, et de Leo McKern, dans celui du moine acariâtre au grand coeur, le film insuffle une cocasserie attendrissante dans leur contribution héroïque, quand bien même l'inventivité des combats est renforcée par la main secourable d'Etienne de Navarre. Indubitablement, c'est au duo de charme formé par Rutger Hauer et Michelle Pfeiffer que l'on doit la force émotionnelle du récit insufflant une poésie diaphane dans le rapport contradictoire alloué à la cause de la nature (voir la sublime séquence où les amants tentent de s'effleurer la main au rayon d'un crépuscule !), quand bien même l'espèce animale sert de métaphore pour nous rappeler l'essence du mot liberté.


Se clôturant par un point d'orgue aussi féerique qu'homérique, à l'instar de ces duels interminables qu'Etienne de Navarre doit déjouer contre l'ennemi en guise de baroud d'honneur, Ladyhawke distille une émotion épurée dans la romance du duo maudit tout en alternant l'action des péripéties parmi la cocasserie de comparses incorrigibles venus prêter main forte avec une spontanéité attendrissante. Un spectacle familial esthétiquement immaculé, notamment par son onirisme naturel.

Bruno Matéï
4èx 

1 commentaire:

  1. Un film bien ancré dans son époque 80 avec une mise en scène solide. Le contexte y importe moins que la légende (la romance) qui y est présentée, ce qui explique sans doute une direction artistique plutôt pop-rock et même un brin futuriste (vu les costumes) sur un canevas médiéval et un score électrique dont je ne sais toujours pas quoi penser. Un plus ? Un raté ? Il y a des partisans des deux approches. En tous cas il ne nuit pas à la cohérence de l'ensemble.
    Un joli film fantastique.

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