mercredi 3 décembre 2014

LE DERNIER DES MOHICANS (The Last of the Mohicans)

                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site lecritiqueurfou.blogspot.com

de Michael Mann. 1992. U.S.A. 1h52. Avec Daniel Day-Lewis, Madeleine Stowe, Russell Means, Eric Schweig, Jodhi May, Steven Waddington, Wesley Studi, Maurice Roëves, Patrice Chéreau.

Sortie salles France: 26 Août 1992. U.S: 25 Septembre 1992

FILMOGRAPHIE
: Michael Kenneth Mann est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 5 Février 1943 à Chicago.
1979: Comme un Homme Libre, 1981: Le Solitaire, 1983: La Forteresse Noire, 1986: Le Sixième Sens, 1989: LA Takedown, 1992: Le Dernier des Mohicans, 1995: Heat, 1999: Révélations, 2001: Ali, 2004: Collatéral, 2006: Miami Vice, 2009: Public Enemies. 2015: Hacker.


Les colonies américaines. Troisième année de guerre entre l'Angleterre et la France pour la possession du continent. Trois hommes, les derniers d'un peuple en extinction, sont sur la frontière ouest de la rivière Hudson. 

Neuvième adaptation du roman de James Fenimore Cooper, le Dernier des Mohicans relate la guerre de la conquête française sur le sol américain en 1757. Epaulé des Hurons, ils s'engagèrent dans une bataille sans merci contre l'armée britannique, eux même soutenus par les Mohicans. Le récit se concentre ensuite sur l'héroïsme de trois Mohawks venus sauver d'une embuscade l'officier anglais Duncan Heyward et les soeurs, Cora et Alice Munro. Impliqués indirectement dans leur conflit, ils vont tenter d'influencer le colonel britannique Munro de plier bagage d'un fort avant l'offensive attendue des français. 


C'est donc une lutte sans merci pour le pouvoir que nous illustre Michael Mann avec un souffle épique impressionnant. Que ce soit pour la beauté des vallées montagneuses ornées de cascades ou des batailles rangées coordonnées de jour comme de nuit par des armées orgueilleuses, le Dernier des Mohicans transpire la fureur belliqueuse avant de faire appel au romantisme lorsque Nathanael finit par succomber au charme de Cora. Avec une pudeur inscrite dans la noblesse des sentiments, Michael Mann dresse en parallèle le portrait de ce couple en étreinte impliqué au milieu d'un conflit historique qui les dépassent. Par l'aspect sanglant des diverses batailles homériques, on est aussi frappé par la brutalité des affrontements physiques, les Hurons s'acharnant sauvagement sur leurs victimes à coups de hache pour les éventrer, leur arracher le coeur ou les scalper. Par son réalisme acéré, cette barbarie reflète sans complaisance l'inhumanité de la guerre au sein d'une époque colonialiste ancrée dans le conservatisme où le plus couard n'hésitait pas à feindre et trahir son allié pour parvenir à la victoire. Mais le Dernier des Mohicans, c'est aussi une leçon de sagesse, de pacifisme et de tolérance, un sens de l'honneur, de la justice et du sacrifice établis par trois Mohawks afin d'apaiser les tensions. A l'instar de leur compromis partagé avec l'armée anglaise ou de leur stratégie de défense invoquée en dernier ressort pour épargner de la mort trois otages. Ce qui nous converge à un final anthologique d'une intensité dramatique éprouvante et d'un lyrisme bouleversant pour la destinée de ces survivants séparés par la partialité ! 


Dominé par le charisme viril de comédiens insufflant sentiments de bravoure, de loyauté et de dignité, et scandé par l'exaltante partition de Trevor Jones et Randy Edelman, Le Dernier des Mohicans réanime le souffle épique, la candeur romanesque des plus grands récits d'aventures inscrits dans le lyrisme et la fougue des sentiments. Grâce à la virtuosité de la mise en scène, son réalisme historique nous immerge dans ces rivalités étrangères avec fureur et passion pour dénoncer l'orgueil du colonialisme et l'inanité de la guerre dans sa barbarie, son injustice et ses trahisons. Un grand moment de cinéma émaillé de séquences vertigineuses, à l'instar du duo incandescent Daniel Day-Lewis/Madeleine Stowe.

Bruno Matéï
3èx

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