vendredi 12 décembre 2014

Maniac Cop

                                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinema.jeuxactu.com

de William Lustig. 1988. U.S.A. 1h25. Avec Tom Atkins, Bruce Campbell, Laurene Landon, Richard Roundtree, William Smith, Robert Z'dar, Sheree North.

Sortie salles France: 22 Juin 1988

FILMOGRAPHIE: William Lustig est un réalisateur américain né le 1er février 1955 dans Le Bronx à New York. Il est le neveu du boxeur Jake La Motta. 1980: Maniac. 1983: Vigilante. 1988: Maniac Cop. 1990: Maniac Cop 2. 1993: Maniac Cop 3. 1997: Uncle Sam.


Habile franc-tireur responsable du mythique Maniac et d'un classique de l'auto-défense, Vigilante, William Lustig continue de verser dans la série B horrifique avec Maniac Cop, d'après un scénario du célèbre Larry Cohen. Justement, c'est bien là la qualité première de cet efficace slasher dont l'intrigue adroitement écrite juxtapose judicieusement péripéties, course-poursuites, cascades, rebondissements en pagaille et crimes en série autour de l'itinéraire meurtrier d'un flic psychopathe. Qui plus est, pour intensifier l'enjeu dramatique, un faux coupable est sévèrement malmené par la police et le tueur afin que ce dernier puisse librement continuer ses exactions lors d'une unité de temps. En empruntant au thème du zombie inscrit dans notre réalité du quotidien, Larry Cohen réussit à crédibiliser son intrigue bâtie sur la vengeance meurtrière de l'officier Matt Cordel, préalablement condamné à tort pour abus de pouvoir et donc enfermé en prison parmi les assassins qu'il avait autrefois alpagué. 


Spoiler !!! Après avoir été laissé pour mort lors d'une sordide altercation dans les douches de la prison et après s'être échappé de la morgue, il décide d'accomplir une vengeance méthodique pour tenir lieu de son innocence auprès des citadins de son quartier. Maintenu en vie grâce à sa rancoeur et ses pulsions de haine, il est aujourd'hui incarné en monstre invincible sous une panoplie d'agent impérieux. Fin du Spoil. Avec une dose d'ironie macabre et d'humour potache, la première partie s'alloue d'un pied de nez intenté au corps policier lorsque ce flic déchu de ses fonctions se planque sous son insigne pour mieux se fondre dans la peau d'un psychopathe et semer une zizanie urbaine ! Du coup, les quidams gagnés par une paranoïa collective n'osent plus aborder l'insigne de l'ordre de peur de finir égorger, quand bien même certains d'entre eux finissent par se laissent gagner par une justice individuelle ! Car c'est affublé d'une arme blanche que le maniac accomplit ses méfaits en sillonnant les ruelles crépusculaires de New-York. Sur ce point, l'atmosphère d'insécurité qui émane des sombres quartiers renvoie un peu au climat envoûtant magnifiquement dépeint dans son premier chef-d'oeuvre, Maniac. Alors qu'aujourd'hui les actualités récentes nous énumèrent certaines bavures des forces de l'ordre intentées sur les noirs américains, on peut déceler dans Maniac Cop une métaphore sur la corruption policière lorsqu'un flic zélé n'hésite plus à sortir son arme pour abattre un quidam désarmé. Epaulé d'une poignée de comédiens de seconde zone, Tom Atkins et Bruce Campbell en tête, le film fait preuve d'une patine Bis dans la manière rustre et naïve dont les interprètes font preuve pour s'exprimer avec machisme. Du point de vue musical, William Lustig fait de nouveau appel à son compositeur fétiche, Jay Chataway, pour soutenir une partition tantôt percutante, tantôt entêtante dans sa mélodie lancinante se prêtant bien à l'onirisme-macabre reflétant les états d'âme du justicier d'outre-tombe rongé par la haine et l'injustice. 


Efficace et carré, nerveux et haletant, inventif mais aussi naïf, Maniac Cop assure le quota d'un psycho-killer de série B parmi l'originalité d'un script affûté et la sympathie attachante de seconds couteaux du ciné Bis. 

*Bruno
3èx

2 commentaires:

  1. Encore un bien belle Maniac chro !
    Et ca tombe d'autant mieux que je suis très fan de ce cher bill lustig , dont le pic de carriére demeure a mes yeux "Maniac ". Mais j'ai beaucoup d'affection pour ce maniac cop , qui étrangement n'a pas fait l'objet de reboot remake (en dehors des suites ) , alors que je pense que le personnage et cet univers schizophrène , oppressant pourraient servir un bon scénar modernisé ...d'autant plus que , comme tu le souligne très bien , cela pourrait être un transmetteur parabolique avec l'actu ..et , au fond, c'est peut être ce qui me déplairait , car certaines œuvres ne gagnent pas a quitter leur époque . Pour preuve , justement le maniac de kalfhoun , qui perd la noirceur des bas fonds new-yorkais 80's (en plus de la psyché traumatique du tueur avec la vue subjective) .
    donc non, apprécions l'œuvre originelle que tu vends très bien pour ceux qui ne connaissent pas ,ca nous évitera un maniac toc , avec un slasher défonceur d'ados ricains niais (pléonasme ?!) .
    allez , a la douche MATT !

    RépondreSupprimer
  2. J'adore la manière de filmer la ville, l'ambiance urbaine propre à Lustig depuis Maniac.
    Le film est vraiment un régal pour amateur de série B. Je ne sais pas pourquoi je l'ai longtemps confondu avec le Buddy movie "flic ou zombie" alors que ça n'a pas grand chose à voir franchement.
    Le maniac cop 2 m'a laissé un bon souvenir également.

    RépondreSupprimer