vendredi 2 janvier 2015

Peur Bleue (Silver Bullet)

                                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com

de Daniel Attias. 1985. U.S.A. 1h35. Avec Gary Busey, Everett McGill, Corey Haim, Megan Follows, Robin Groves, Leon Russom.

Sortie salles France: 15 Janvier 1986. U.S: 11 Octobre 1985

FILMOGRAPHIE: Daniel Attias est un réalisateur et producteur américain, né le 4 Décembre 1951 à Los Angeles. 1985: Peur Bleue.


Adaptation ratée d'un roman de Stephen King, Peur Bleue trouva néanmoins son public (adolescent) à l'époque de sa sortie ciné et Vhs au point que certains aficionados lui vouent aujourd'hui un statut de petit classique bisseux. Le pitchAlors qu'un loup-garou sévit dans une bourgade bucolique du Maine, le jeune paraplégique Marty finit par soupçonner le révérend du coin d'être à l'origine de cette vague de meurtres. Avec l'aide de son oncle et de sa soeur, ils vont tenter d'appréhender le monstre en façonnant une balle d'argent. Avec un scénario aussi superficiel, une réalisation des plus passables, ces dialogues puérils et ces situations tantôt improbables (Marty hurlant de l'intérieur d'une grange pour se faire entendre d'un tracteur assourdissant situé de l'extérieur!), tantôt grotesques (la chasse nocturne au loup-garou dans la forêt prête à l'hilarité de par le comportement ignare de rednecks justiciers), Peur Bleue  attise la médiocrité par sa facture de produit de commande uniquement vendu sur la notoriété de Stephen King.


Et pourtant, aussi imbitable que cela puisse paraître, le film réussit quelque peu à séduire à travers l'émotion naïve qu'il procure. De par l'attitude malhabile des personnages se fondant dans la peau d'enquêteurs héroïques à la petite semaine et du cadre solaire d'une bourgade bucolique où chaque citadin se côtoient en aimable harmonie (pour un peu, on se croirait dans un Spielberg ou dans Stand by me pour la stature innocente impartie aux ados rebelles !). Assez bien mené auprès de son rythme de croisière alternant investigation criminelle, braconnage nocturne, poursuites haletantes et agressions sanglantes, Peur Bleue s'attribue aussi d'un zest de gore pour ses séquences-chocs les plus violentes, quand bien même les métamorphoses minimalistes du loup-garou réussissent gentiment à impressionner parmi le latex artisanal des effets-spéciaux. Mais si l'indéniable sympathie sauve finalement du naufrage cette aventure sans surprises, elle le doit prioritairement à la caractérisation de héros à la fois bonnards et amiteux, telle l'assistance taquine de l'oncle obtus auprès de Marty, jeune paraplégique que Corey Haim  endosse avec une innocence naturelle à travers ses rapports amicaux et les conflits tendus entretenus avec sa soeur et son oncle. Ce dernier s'avérant attachant dans sa fonction de secouriste de dernier ressort que Gary Busey incarne avec une bonhomie parfois grotesque (la maladresse de ses répliques le réduisant au beauf tête à claque !).


Epaulé du monologue d'une narratrice suave dissertant sur l'amour filial sous l'impulsion d'une mélodie attendrie, Peur Bleue caractérise assez bien la définition de "plaisir innocent" ou de "nanar assumé" de par sa fonction empotée d'entreprise au rabais tentant maladroitement de divertir avec sincérité. Ce sera d'ailleurs l'unique réalisation de Daniel Attias préférant s'écarter du format cinéma pour rejoindre le petit écran des séries télévisées. A réserver donc aux nostalgiques de l'époque, ce B movie (inoffensif) n'ayant pas trop égaré son attribut ludique. 

Bruno Matéï
25.11.21. 4èx


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