mardi 17 février 2015

I ORIGINS

                                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site en.wikipedia.org

de Mike Cahill. 2014. U.S.A. 1h51. Avec Michael Pitt, Brit Marling, Astrid Bergès-Frisbey, Steven Yeun, Archie Panjabi, Cara Seymour.

Sortie salles France: 24 Septembre 2014. U.S: 18 Juillet 2014

Récompenses: Meilleur Film au Festival du film de Catalogne, 2014.
Prix Alfred P. Sloan du Meilleur Film au Festival de Sundance, 2014.

FILMOGRAPHIE: Mike Cahill est un réalisateur, scénariste, producteur et monteur américain, né le 5 Juillet 1979 à New-Haven (Connecticut).
2011: Another Erath.
2014: I Origins


"Chaque personne sur cette planète a des yeux uniques. Chaque oeil abrite son propre univers. Je suis le Dr Ian Grey. Je suis un père, un mari, et un scientifique. Tout jeune, j'ai compris que les appareils photo fonctionnent tout comme l'être humain : ils absorbent la lumière par une lentille et créent des images avec elle. Je me suis mis à photographier le plus d'yeux possible. J'aimerai vous raconter l'histoire des yeux qui ont changé ma vie. Souvenez-vous de ces yeux, souvenez-vous de chaque détail !"

Déjà remarqué avec le récompensé Another Earth (Prix Spécial du jury à Sundance !); Mike Cahill a de nouveau fait parler de lui chez les festivaliers avec son second long, I Origins, ayant récolté deux prix à Catalogne et à Sundance. En dépit d'une sortie timorée dans nos salles, ce film indépendant d'un cinéaste féru d'astronomie et d'anticipation oppose science et religion à travers le projet improbable d'un jeune savant. Ian Grey est sur le point de parfaire une théorie qui pourrait contredire l'existence de Dieu. Au hasard d'une rencontre, il tombe littéralement amoureux d'une inconnue très portée sur la spiritualité. Par un étrange concours de circonstances, leurs destins vont basculer et remettre en doute les convictions de Ian engagé malgré lui dans un périple initiatique.


A travers le profil de ce scientifique éperdument athée et ne comptant que sur les mathématiques pour démystifier les fois religieuses, il est étonnant de constater la dérision de ses contradictions sachant qu'en exerçant des mutations sur des lombrics aveugles, il incarne la stature d'un divin délibéré à blasphémer les codes de la nature ! Drame intimiste, romance et science-fiction se télescopent avec autant d'originalité que d'onirisme prude, Mike Cahill empruntant ici l'alibi de la vision oculaire pour mettre en appui une réflexion sur la réincarnation après la résultante d'une stupéfiante découverte permettant de retracer la postérité de nos défunts ! Loin de prendre parti, le cinéaste évite le prosélytisme en privilégiant la force des sentiments d'une romance lyrique où l'identité de l'oeil (fenêtres de notre âme, c'est bien connu !) va bouleverser le scepticisme du héros. Epaulé de jeunes comédiens tout à fait convaincants dans leur fonction investigatrice et leur posture fragilisée, le film fait preuve d'un pouvoir de fascination malgré le caractère prévisible de sa seconde partie. Contemplatifs d'une enquête de longue haleine à travers le pays de l'Inde, nous suivons la quête de vérité de Ian avec l'appui de sa cause scientifique qui pourrait justement remettre en cause nos doutes et nos espoirs sur l'existence spirituelle. Sans verser dans le sentimentalisme, Mike Cahill ne manque pas de nous émouvoir lors d'un passage dramatique inopiné (éviter de regarder le Trailer avant d'avoir vu le film ! ) et lors de plages d'onirisme en accord avec la nature, juste avant de nous bouleverser dans un épilogue salvateur d'une riche acuité humaine.


Reflets dans un oeil d'or
Avec originalité, pudeur émotive et une volonté de nous faire voyager à travers la lentille oculaire, I Origins interpelle sur la métaphysique et les diverses croyances sans inciter le spectateur à prendre parti pour telle ou telle cause. Par le biais du progrès scientifique, il cherche également à dénoncer les méthodes sans scrupule de savants utopistes contredisant la foi en Dieu ou bafouant les mystères insondables de l'absolu. Une oeuvre indépendante pleine de sensibilité et d'optimisme car incitant à nous questionner sur le sens de notre identité à travers la théorie de la migration de l'âme ! 

P.S: Ne ratez pas une révélation à la toute fin du générique !

Remerciements à Pascal frezzato et Isabelle Rocton
Bruno Matéï


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