jeudi 5 mars 2015

DANSE MACABRE (Danza macabra)

                Photo empruntée sur Google, appartenant au site onashoestringbudgetwithnoshoes.blogspot.com

de Antonio Margheriti et Sergio Corbucci. 1964. Italie. 1h30. Avec Barbara Steele, Georges Rivière, Margarete Robsahm, Henry Kruger, Montgomery Glenn, Sylvia Sorrent.

Sortie salles France: 14 Avril 1965. U.S: 29 Juillet 1964.

FILMOGRAPHIE: Antonio Margheriti (Anthony M. Dawson) est un réalisateur italien, né le 19 septembre 1930 à Rome, décédé le 4 Novembre 2002 à Monterosi.
1960: Le Vainqueur de l'espace. 1962: Les Derniers jours d'un empire. 1963: La Vierge de Nuremberg. 1964: La Sorcière Sanglante. 1964: Les Géants de Rome. 1964: Danse Macabre. 1968: Avec Django, la mort est là. 1970: Et le vent apporta le Violence. 1971: Les Fantômes de Hurlevent. 1973: Les Diablesses. 1974: La brute, le colt et le karaté. 1975: La Chevauchée terrible. 1976: l'Ombre d'un tueur. 1979: l'Invasion des Piranhas. 1980: Pulsions Cannibales. 1980: Héros d'Apocalypse. 1982: Les Aventuriers du Cobra d'Or. 1983: Yor, le chasseur du futur. 1985: L'Enfer en 4è vitesse.


Un an après la Vierge de NurembergAntonio Margheriti se réapproprie de l'épouvante gothique avec Danse Macabre, considérée à juste titre comme sa pièce maîtresse. Cette fois-ci, et à l'instar de son homologue, La Sorcière Sanglante sorti la même année, il requiert l'emploi du noir et blanc pour transcender son conte macabre. Une histoire d'amour impossible (ou presque !) entre un noble cartésien et une revenante d'outre-tombe. A la suite d'un pari avec le propriétaire d'un château, un journaliste doit passer une nuit entière dans sa demeure parmi la potentielle présence de fantômes. A partir de cette trame linéaire digne d'une série Z, Antonio Margheriti exploite son potentiel anxiogène parmi l'originalité d'un script combinant les thématiques de la hantise et du vampirisme. Envoûtant et fascinant par son atmosphère éthérée d'un manoir régi par des amants diaboliques et pendant laquelle un journaliste est venu observer leur potentielle résurrection, Danse Macabre s'applique à nous convaincre de l'intrusion du surnaturel parmi son témoignage en prise avec d'étranges hallucinations. 


Au sein de ce décor gothique poussiéreux, unique refuge des morts, deux univers parallèles coexistent lorsque le visiteur se porte témoin impuissant de la présence des fantômes venus lui remémorer leur passé meurtrier. Incapables d'assumer leur fardeau criminel (ils se sont entretuer pour la rancune d'une adultère) et avides d'amour et de source de vie, il se refusent à emprunter le seuil de l'au-delà mais réussissent à subsister en se nourrissant du sang des vivants. Pour cela, ils n'ont qu'à patienter l'arrivée du nouvel hôte venu s'introduire dans leur propriété le temps d'une nuit en guise de challenge. Abordant les tabous de l'infidélité conjugale et du saphisme en cette époque puritaine, Danse Macabre cultive un certain goût pour l'audace, notamment lors de ses instants de poésie morbide sans doute influencé par Le Masque du Démon de Mario Bava. Je songe particulièrement à la séquence de la crypte auquel un cadavre émacié se met à respirer lentement du fond de son cercueil. Outre l'inquiétude feutrée s'exaltant des parois du manoir, Danse Macabre transfigure la thématique universelle de l'amour passionnel en la présence iconique de Barbara Steele. Cette dernière endossant avec son traditionnel magnétisme sensuel la femme de tous les désirs que notre journaliste s'alloue inévitablement de courtiser. Par le biais de ce couple en quête d'étreinte éternelle, le film fait preuve d'un romantisme éperdu dans leur condition maudite et leur soutien mutuel à se prémunir de la mort. C'est d'ailleurs par l'amour qu'Elisabeth se sent en vie avant de se contenter du sang des vivants. 


Le château des amants maudits
Fascinant et envoûtant dans le parcours chaotique d'un athée gagné par une paranoïa progressive car témoin malgré lui de l'existence après la mort, Danse Macabre encense le poème macabre, ou l'art de narrer la romance improbable entre deux amants divisés par leur condition existentielle. Celle des inconséquences de la vie et de la mort. 

Bruno Matéï
3èx

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