mardi 21 juillet 2015

The American Way. Prix du Jury, Prix de la Critique, Prix Antenne d'Or, Avoriaz 1987.

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

"Riders of the Storm" de Maurice Phillips. 1986. Angleterre/U.S.A. 1h45. Avec Dennis Hopper, Michael J. Pollard, Eugène Lipinski, James Aubrey, Al Matthews, William Armstrong.

Sortie salles France: 27 Mai 1987. U.S: 7 Mai 1988.

FILMOGRAPHIE: Maurice Phillips est un réalisateur, acteur et scénariste américain, né le
1986: American Way. 1990: Un cadavre sur les bras. 1991: Another You. 1996: The Vanishing Man (télé-film). 2000: Second Sight: Parasomnia (télé-film). 2003: Dr Jekyll et My Hyde (télé-film). 2006: Losing Gemma (télé-film).


Satire féroce contre la guerre du Vietnam, le fanatisme religieux et le corps politique, particulièrement l'extrême droite, The American Way emprunte la démarche de la série B décomplexée afin de vilipender l'Amérique puritaine où l'apparence n'est que duperie afin de mieux manipuler son peuple de masse. A bord d'un avion, une poignée d'anciens vétérans du Vietnam survolent les Etats-Unis pour pirater les ondes hertziennes de l'écran cathodique. En prime, afin de déjouer l'élection d'une candidate conservatrice aux prochaines présidentielles, ils commettent divers attentats lors de ses diverses apparitions sur les plateaux TV. Mais au moment de daigner démasquer son imposture corporelle, cette dernière ordonne à l'armée de l'air de détruire leur avion par le biais de missiles nucléaires. 



Ovni improbable où l'appellation du terme Culte reprend enfin tout son sens, The American Way s'édifie sous l'enseigne du vilain petit canard, une production mal élevée pour un premier film se vautrant dans le politiquement incorrect avec une insolence dévastatrice. Dominé par l'iconographie excentrique d'insurgés s'en donnant à coeur joie dans les pitreries et défiances contre leur gouvernement, l'intrigue accumule sans répit provocations verbales et visuelles envers l'establishment ricain, quand bien même la défroque militaire de nos redresseurs de tort pourrait prêter allusion aux anti-héros de bandes-dessinées. Véritable pied de nez contre le support consensuel des médias, les lobbies et discours démagos du monde politique, Maurice Phillips ne cesse de se railler de sa république avec une verve délirante, à l'instar de la caricature grotesque impartie à une électrice présidentielle Spoiler ! réduite ici en travelo ! Fin du Spoiler ! Emaillé de rebondissements explosifs et de rencontres impromptues avec des sbires mafieux et un E.T blafard, The American Way cultive un vent de liberté euphorisant sous la houlette de ces vétérans adeptes de l'alcool, du sexe, du rock et de la drogue, score endiablé à l'appel !


Hymne à l'indépendance d'esprit, à la sous-culture et à l'éthique du politiquement incorrect, The American Way transfigure une diatribe débridée contre la guerre, la soumission, le totalitarisme et l'intégrisme. Si l'intrigue rocambolesque et la réalisation ne font pas preuve de grande maîtrise dans sa structure rythmique, l'éloquence survitaminée des comédiens emportent tout sur leur passage par leur posture (finalement) héroïque et dévergondée ! De la graine de comédie culte, subversive et transgressive, pour le plus grand bonheur du cinéphile frondeur ! 

Bruno Matéï
4èx

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