lundi 7 septembre 2015

BIG RACKET

                                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site cineforum-clasico.org

"Il grande racket". de Enzo G. Castellari. 1976. Italie. 1h44. Avec Fabio Testi, Vincent Gardenia, Renzo Palmer, Orso Maria Guerrini, Glauco Onorato, Marcella Michelangeli, Romano Puppo, Antonio Marsina, Salvatore Borghese.

Sortie salles France: 2 Août 1978

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Enzo G. Castellari est un réalisateur, scénariste, acteur, monteur et producteur italien, né le 29 Juillet 1938 à Rome (Italie).
1967: Je vais, je tire et je reviens. 1968: Django porte sa croix. 1968: 7 Winchester pour un massacre. 1968: Tuez les tous... et revenez seul ! 1973: Le Témoin à abattre. 1976: Keoma. 1976: Big Racket. 1977: Une Poignée de salopards. 1977: Action Immédiate. 1979: La Diablesse. 1979: Les Chasseurs de Monstres. 1981: La Mort au Large. 1982: Les Nouveaux Barbares. 1982: Les Guerriers du Bronx. 1983: Les Guerriers du Bronx 2. 1987: Striker. 1987: Hammerhead. 1997: Le Désert de Feu.


Pur film d'exploitation surfant sur la vague des Vigilante Movies initiés par l'Inspecteur Harry et Un Justicier dans la ville, Big Racket tire parti de son attraction grâce à l'efficacité de sa mise en scène exploitant nerveusement les séquences de gunfights sur un rythme métronomique, notamment avec l'appui du montage calibré. 


Enzo G. Castellari s'avérant particulièrement inspiré à chorégraphier ces règlements de compte par le biais d'une violence spectaculaire n'hésitant pas parfois à la vulgariser. De par la posture réactionnaire (et suicidaire) de justiciers aveuglés par leur déchéance meurtrière (l'un d'eux n'hésitera pas à blesser son rival de plusieurs balles avant de froidement l'assassiner !) et la dérive perverse d'un quatuor de malfrats adeptes du viol en réunion (une des deux séquences d'agression sexuelle s'avère assez dure pour le réalisme imparti aux clameurs d'une innocente mineure, même si le hors-champs désamorce graphiquement l'horreur des sévices). Si l'intrigue canonique (pour déclarer la guerre à la mafia, un flic déchu de ses fonctions décide de fonder une milice avec le soutien de parents de défunts) fait preuve d'idéologie irresponsable et ne sert que de prétexte à surenchérir l'action, le savoir-faire de son auteur de nous tenir constamment en haleine parvient à transcender ses facilités en jouant la carte décomplexée du western urbain. Outre le caractère ludique de ses affrontements belliqueux que s'imposent insatiablement flics et pègre, Big Racket est également servi par un casting de seconde zone des plus attachants. Des trognes burinées d'acteurs italiens complètement impliqués dans leur fonction criminelle (et)ou justicière, quand bien même les réparties cocasses de Vincent Gardenia viennent un peu détendre l'atmosphère dans son statut affable d'indic en semi-retraite. Des seconds rôles insufflant un bel entrain à leur cohésion rebelle quand bien même Fabio Testi mène sa hiérarchie officieuse avec le flegme autoritaire d'un flic en insurrection.    


Naïf et réactionnaire pour l'idéologie primaire d'une justice expéditive, Big Racket est transcendé par la dérision d'un faiseur de Bis adepte d'une série B d'exploitation ludique sous l'impulsion d'une poignée d'acteurs s'en donnant à coeur joie dans les expressions bellicistes. Si sa violence parait aujourd'hui un brin désuète (son interdiction au moins de 18 ans peut aujourd'hui être levée), la vigueur spectaculaire qui émane des canardages n'a rien perdu de son ressort jouissif au point de concurrencer la modernité de nos films d'action numérisés. 

Remerciement à Artus Film.
Bruno Matéï

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire