mardi 8 septembre 2015

DRACULA CONTRE FRANKENSTEIN

                                                                           Photo emprunté sur Google, appartenant au site en.wikipedia.org

"Los Monstruos Del Terror" de Hugo Fregonese et Tulio Demicheli. 1970. Espagne/Allemagne. 1h27. Avec Paul Naschy, Patty Shepard, Craig Hill, Michael Rennie, Karin Dor.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Tulio Demicheli est un réalisateur, scénariste et producteur espagnol, né le 15 Août 1914 en Argentine, décédé le 25 Mai 1992 à Madrid, Espagne.
1966: Deux garces pour un tueur. 1970: Dracula contre Frankenstein. 1972: Les 2 visages de la peur.
Hugo Fregonese est un réalisateur, acteur et scénariste espagnol né le 8 Avril 1908 en Argentine, décédé le 17 Janvier 1987. 1973 La mala vida. 1970: Dracula contre Frankenstein (non crédité). 1966: La pampa sauvage. 1964: Les cavaliers rouges. 1964: Les rayons de la mort du Dr. Mabuse. 1962/I: Marco Polo (US version). 1958: Harry Black et le tigre. 1957: Les sept tonnerres. 1957: La spada imbattibile. 1956: I girovaghi. 1950: L'impasse Maudite.


Production hispano-germanique débutée par le cinéaste Hugo Fregonese puis finalisé par Tulio Demicheli, faute de moyens financiers en berne, Dracula contre Frankenstein s'inspire éminemment de la zéderie de Ed Wood, Plan nine from outer space considéré comme l'ofni le plus nul de tous les temps ! Des extra-terrestres prenant notre apparence humaine débarquent sur terre et s'installent dans un château afin de parfaire leur odieux stratagème. C'est à dire exhumer de leur tombe les monstres les plus célèbres de nos superstitions (Frankenstein, Dracula, le Loup-garou et la Momie) pour envahir notre monde. Mais un inspecteur enquêtant sur la disparition de jeunes filles va tenter de déjouer leur improbable complot ! Titre français fallacieux s'il en est, puisque à aucun moment de l'histoire nos deux monstres notoires viennent improviser un quelconque pugilat, Dracula contre Frankenstein est une aberration filmique aujourd'hui exhumée de l'oubli chez nos éditeurs d'Artus Films. Les mauvaises langues pourraient d'ailleurs gentiment s'en railler en prétendant le contraire, à savoir qu'il aurait mieux valu qu'il reste inhumé dans les limbes du silence !


Nanti d'un faible budget, eu égard des décors minimalistes du sombre manoir terni d'une photo décolorée, cette série Z s'efforce de ressusciter les monstres de notre enfance sous l'impulsion d'une poignée d'acteurs inexpressifs mais convaincus de leur stature horrifiante ! Traité avec un sérieux contracté comme le prétendent ces derniers, l'intrigue saugrenue de cette mascarade provoque successivement consternation et sourire amusé face à un contexte aussi ubuesque où les monstres séculaires de nos mythologies reviennent à la vie sous l'obédience d'une dictature extra-terrestre ! Déambulant dans le château en guise d'ennui et avec désir inné de vivre leur indépendance, nos créatures sont néanmoins contraintes de tester leur compétence physique sur des cobayes (tout en se provoquant mutuellement) sous l'autorité du savant extra-terrestre. Mais parmi ces créatures malfaisantes, Waldemar Daninsky (campé avec sobriété par l'inénarrable Paul Naschy !), épris d'aigreur et d'insurrection pour sa condition esclave de lycanthrope et féru d'amour pour une secrétaire, songe au suicide après avoir tenter de s'évader depuis les cruelles expériences de son maître. Pendant ce temps, un inspecteur sur le qui-vive se rapproche un peu plus du repère du Docteur Warnoff (maître d'oeuvre de cette résurrection folklorique !) depuis le kidnapping de sa propre dulcinée. Nanti d'un rythme assez sporadique pour la conduite désordonnée du récit multipliant incohérences et situations horrifiques sans ressort dramatique, Dracula contre Frankenstein se suit modestement comme un délire d'inepties en roue libre avant que le loup-garou ne se porte garant d'une rédemption héroïque !


Le loup-garou contre la Momie, Frankenstein et Dracula
Série Z ombrageuse sauvée par l'hérésie d'une intrigue saugrenue constamment impromptue et par la fantaisie archaïque des monstres au faciès "Paella", Dracula contre Frankenstein éveille un intérêt gentiment ludique pour les inconditionnels de bisserie atypique (à l'instar de cette opération du coeur pratiquée sur Waldemar afin de l'exhumer de sa torpeur !).   

Bruno Matéï

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