lundi 14 septembre 2015

FIRESTORM

                                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site chinesemov.com

"Fung Bu" de Alan Yuen. 2013. Hong-Kong/Chine. 1h49. Avec Andy Lau, Gordon Lam, Ka-Tung, Yao Chen, Jacqueline Chan.

Sortie salles Hong-Kong: 19 Décembre 2013

FILMOGRAPHIE: Alan Yuen est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur chinois
1994: Ai qing jia you shan. 2002: Seung Fei. 2013: Firestorm.


Polar d'action co-produit entre la Chine et Hong-Kong, Firestorm reprend le concept de base d'un modèle du genre, Heat de Michael Mann pour les récurrents agissements de braqueurs professionnels s'en prenant à des camions de transport de fond parmi des moyens disproportionnés (outre leur artillerie militaire, la séquence d'ouverture utilise de manière inédite une grue afin de désosser un fourgon blindé !).


Il s'agit donc d'une incessante rivalité entre ces derniers et les forces de l'ordre que nous relate fébrilement Alan Yuen, quand bien même sous argument corrupteur, le héros principal (l'inspecteur Yan Bin qu'endosse avec aigreur charismatique Andy Lau) est entaché d'une justice aussi sournoise qu'expéditive pour maîtriser ses assassins. Si le scénario n'apporte rien de neuf pour son incessant jeu de chat et de la souris entre flics et truands sans pitié Spoil ! (un gosse y trinque sous les yeux impuissants du paternel !) fin du Spoil, l'énergie de la mise en scène, l'habile dosage des séquences d'actions aussi spectaculaires qu'inventives et l'ambiguïté du héros prêt à braver sa profession pour éradiquer le Mal insuffle une redoutable efficacité au cheminement narratif. En parallèle, Alan Yuen s'intéresse également à mettre en appui la tentative de rédemption d'un second-rôle en sursis, un jeune ex-taulard partagé entre le désir de renouer avec sa marginalité et celui de se racheter une conduite afin de récupérer l'amour de sa compagne. Mené sans répit car surtout dédié à l'impact homérique des fusillades sanglantes, règlements de compte, poursuites effrénées en véhicule et confrontation finale au paroxysme de l'apocalypse (stratégie d'attaque catastrophiste à l'appui !), Firestorm n'oublie pas de provoquer l'émotion parmi la caractérisation humaine d'un flic en voie de perdition morale depuis la mort d'un acolyte. Parmi la dramaturgie d'un évènement aussi brutal, Firestorm gagne donc en intensité tout en portant un regard subversif à l'identité de son personnage obnubilé à l'idée d'éradiquer ses assassins quelqu'en soit les moyens requis, quand bien même l'empathie éprouvée pour son indic progressera lorsque ce dernier tentera une bravoure de dernier ressort.


Se clôturant par le chaos d'une confrontation furieusement belliqueuse en plein centre urbain (comptez 20 bonnes minutes de pyrotechnie à feu et à sang !), Firestorm exploite habilement l'esbroufe à l'aide d'une virtuosité géométrique et l'intensité narrative d'une guerre de clans parmi l'autorité véreuse d'un anti-héros obsédé par sa justice criminelle. 

Dédicace à Jean Michel Micciche.
Bruno Matéï

2 commentaires:

  1. Bravo pour ton article. Ah! le cinéma de Hong-Kong(Chinois, maintenant).
    Je me rappelle de la vision de mon premier HK movie en vhs (don't play with fire, l'enfer des armes).
    J'avais pris une claque!
    J'ai vu celui-ci il y a une dizaine de jours et ce fut une bonne surprise. Andy Lau a bien vieilli, les scènes d'action sont spectaculaires, sans oublier le côté émotionnel avec, comme tu le dis, en parallèle l'histoire d'amour d'un membre du gang des braqueurs.
    Très bonne surprise en ce qui me concerne.
    Au plaisir de te lire.

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  2. Merci Pierre, ce blog t'appartient autant ! ^^

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