vendredi 9 octobre 2015

LA DAME ROUGE TUA 7 FOIS

                                                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site ivid.it

"La Dama rossa uccide sette volte" de Emilio Miraglia. 1972. Allemagne de l'Ouest/Italie. 1h43. Avec Barbara Bouchet, Ugo Pagliai, Marina Malfatti, Marino Masè, Pia Giancaro, Sybil Danning.

Sortie salles Italie: 18 Août 1972

FILMOGRAPHIE: Emilio Miraglia est un réalisateur et scénariste italien, né en 1924 à Casarano. 
1972: La Dame rouge tua 7 fois. 1972: Tire Joe... et amen ! 1971: L'Appel de la Chair. 1969: Ce salaud d'inspecteur Sterling. 1968: Casse au Vatican. 1967: La Peur aux Tripes.


Pour une première réalisation, Emilio Miraglia se tire honorablement de la routine pour façonner un séduisant Giallo à la lisière du Fantastique. Dans le sens où l'intrigue utilise l'alibi d'une légende séculaire (fresque métaphorique à l'appui !) auquel deux soeurs en discorde sont vouées à se sacrifier pour réitérer un rituel meurtrier tous les 100 ans. C'est à dire tuer 6 personnes pour un mobile de vengeance avant que la 7è (incarnant la soeur de la meurtrière) ne soit assassinée par sa propre frangine. C'est ce que nous illustre brillamment le prologue lorsqu'un père décide de démystifier à ses deux filles la raison d'un tableau funèbre. Ce dernier symbolisant une dame rouge affublée d'un poignard pour en menacer une autre vêtue de noir. Dans le château des Wildenbruck, Kitty et Evelyn se détestent depuis leur enfance. Lors d'une violente dispute, Kitty assomme accidentellement sa soeur qui finit par se noyer dans l'étang. Depuis, les proches de son entourage disparaissent un à un sous les exactions d'une étrange silhouette rouge. 


Par ses aspects gothiques d'un manoir vétuste renfermant une crypte au secret éhonté, La Dame rouge tua 7 fois renforce son caractère ésotérique par le biais d'une présence meurtrière redoutablement mesquine ! A l'instar de sa course dans la nuit et de ses rires hystériques qu'elle exclame après avoir fièrement violenté ses proies. Pourvue d'une chape rouge et d'une potentielle perruque brune, l'individu provoque inévitablement une fascination irréelle dans la fonction spectrale de ses apparitions éclairs où la sauvagerie des crimes inspire parfois une cruauté assez audacieuse. D'autant plus que de manière inventive Emilio Miraglia nous élabore des séquences chocs rugueuses dont seuls les italiens ont le secret (je pense particulièrement à l'une des victimes dont la tête sera à plusieurs reprises sévèrement fracassée contre une bordure de pierre !). Mais l'intérêt essentiel de l'oeuvre réside surtout dans l'habileté du scénario assez convaincant, rehaussé d'un point d'orgue aussi palpitant que détonnant ! Comme de coutume, les faux suspects et les indices en trompe l'oeil se télescopent autour d'un motif d'héritage, de malédiction et de superstition, quand bien même le suspense métronomique de l'enquête policière ne se laisse jamais rattraper par une quelconque défaillance.  


Scandé du magnifique score de Bruno Nicolai et illuminé par la beauté (parfois effrontée) des actrices italiennes, La Dame rouge tua 7 fois combine les codes du thriller transalpin parmi le climat gothique d'un conte irrationnel. Souvent occulté par les critiques (dans l'hexagone, il reste d'ailleurs inédit en Dvd et Blu-ray!), il s'avère pourtant à mon sens l'un des plus honorables représentants du genre. 

Bruno Matéï
2èx



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