mardi 27 octobre 2015

WILDERNESS

                                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Michael J. Bassett. 2006. Angleterre. 1h34. Avec Toby Kebbell, Sean Pertwee, Lenora Crichlow, Alex Reid, Brian Bache.

Sortie salles France: 14 Mars 2007.

FILMOGRAPHIE: Michael J. Bassett est un scénariste et réalisateur anglais.
2002: La Tranchée. 2006: Wilderness. 2009: Solomon Kane. 2012: Silent Hill: Revelation.


Survival acerbe d'une ultra violence à couper au rasoir, Michael J. Bassett, réalisateur inégal capable du meilleur (La Tranchée) comme du pire (Silent Hill: revelation), nous façonne une série B redoutablement efficace dans son lot de rebondissements cinglants où chacun des survivants tente de déjouer les exactions criminelles d'un expert en camouflage tout en s'opposant mutuellement les uns contre les autres. A la suite du suicide de leur camarade, un groupe de jeunes délinquants doit séjourner sur une île en guise de châtiment. Sur place, ils établissent la rencontre aléatoire d'un autre comité exclusivement constitué de filles délinquantes. Alors que la situation s'avère houleuse entre les deux sexes, le responsable du groupe masculin se fait sauvagement agresser par un quatuor de bergers allemands. Dès lors, une traque inlassable commanditée par un mystérieux soldat est lancée contre eux au coeur de l'archipel. 


A partir d'un argument un peu tiré par les cheveux (le mobile et la révélation du coupable), Michael J. Bassett en extrait une aventure horrifique redoutablement haletante dans ces situations de survie où la plupart des antagonistes adoptent indépendamment des stratégies de défense pour défier le danger. Rehaussée de la prestance vigoureuse des jeunes comédiens, ces derniers insufflent (avec sincérité naïve) des sentiments instables d'insolence, de provocations machistes, de bravoures et de coups bas pour imposer leur mainmise et déjouer la menace invisible du tueur. Autour de leur cohésion précaire desservie par la discorde inconciliable, un délinquant sociopathe et un franc tireur burné se défient le pouvoir tout en élaborant chacun de leur côté leur plan d'attaque. Outre l'aspect anti-manichéen de ses personnages marginaux autrefois bafoués par la démission parentale (le thème principal du film quand on connait les aboutissants de l'intrigue), Wilderness tire parti de son efficacité par sa violence primitive que le cinéaste exploite sans aucune concession. Les bons (ou tout du moins les moins répréhensibles) et les méchants pouvant trépasser à tous moments, soit au contact d'une flèche, d'un poignard, d'un piège à ours ou encore d'une unité de chiens soigneusement dressés. D'une cruauté parfois barbare (le combat final au couteau, certaines mises à mort sardoniques), les séquences gores illustrées en gros plan se multiplient sans complexe au fil d'une épreuve de survie à bout de course que nos rescapés tentent désespérément de surpasser. Exploitant habilement le cadre végétatif de l'île et de la rive côtière, Michael J. Bassett distille une tension souvent incisive lorsque nos délinquants divisés par duo ou trio se retrouvent confrontés au même moment, et à endroits divergents, à des situations alertes de danger.


Rabid Dogs
Avec sa violence hardcore impitoyable et le jeu assez viscéral des jeunes comédiens, Wilderness scande le survival brut de décoffrage dans son lot de péripéties et rebondissements vertigineux. Epaulé d'une mise en scène nerveuse et d'un score musical tonitruant, cette série B anglaise décuple son efficacité dans les séquences d'action nerveusement emballées. Un spectacle hargneux donc où les notions de Bien et de Mal volent en éclat pour le prix d'une liberté souvent égotiste. 

Bruno Matéï
2èx

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire