mardi 9 février 2016

LA RANCON DE LA PEUR


"Milano odia: la polizia non può sparare" d'Umberto Lenzi. 1974. Italie. 1h39. Avec Tomás Milián, Henry Silva, Anita Strindberg, Laura Belli, Lorenzo Piani, Mario Piave, Gino Santercole.

Sortie salles Italie: 8 Octobre 1974. Interdit aux - de 18 ans en France.

FILMOGRAPHIE: Umberto Lenzi est un réalisateur et scénariste italien, né le 6 Aout 1931 à Massa Marittima, dans la province de Grosseto en Toscane (Italie).
1962: Le Triomphe de Robin des Bois, 1963: Maciste contre Zorro, Sandokan, le Tigre de Bornéo, 1964: Les Pirates de Malaisie, 1966: Kriminal, 1967: Les Chiens Verts du Désert, 1968: Gringo joue et gagne, 1969: La Légion des Damnés, Si douces, si perverses, 1970: Paranoia, 1972: Le Tueur à l'orchidée, 1972: Au pays de l'Exorcisme, 1973: La Guerre des Gangs, 1974: Spasmo, La Rançon de la Peur, 1975: Bracelets de Sang, 1976: Brigade Spéciale, Opération Casseurs, La Mort en Sursis, 1977: Le Cynique, l'infâme et le violent, 1978: Echec au gang, 1980: La Secte des Cannibales, l'Avion de l'Apocalypse, 1981: Cannibal Ferox, 1983: Iron Master, la guerre du fer, 1988: Nightmare Beach, la Maison du Cauchemar, 1991: Démons 3, 1996: Sarayevo inferno di fuoco.


Polar au vitriol pour son portrait crapuleux imparti au trio de malfaiteurs, La Rançon de la peur n'y va pas avec le dos de la cuillère pour dépeindre leurs exactions criminelles sous l'impulsion d'un leader erratique. Tomas Milian se délectant à se fondre dans la peau d'un psychopathe avec une expressivité outrée depuis sa réputation galvaudée par un éminent mafieux. Passé l'humiliation, Giulio Sacchi s'efforce de montrer ses preuves héroïques en s'en prenant à une famille bourgeoise après qu'une jeune rescapée venait d'y trouver refuge. Unique survivante d'un nouveau massacre improvisé, Sacchi décide de la kidnapper afin d'exiger une rançon auprès de son riche paternel. Susceptible par son complexe d'infériorité, ce dernier perdurera les crimes en série en toute gratuité devant le témoignage médusé de ses comparses et d'une police infructueuse.


Réalisé avec savoir-faire dans son lot d'action effrénée, de course-poursuite et d'ultra violence décomplexée (un gosse y trinque froidement !), La Rançon de la peur insuffle un réalisme âpre parmi le cadre insalubre de décors rubigineux (le repère du kidnapping près du canal, la demeure séculaire du couple de retraités), photo sépia à l'appui. Sous l'impulsion immorale de nos malfrats narguant la police avec cynisme pour leurs stratégies perfides d'une rançon gagnée d'avance, Umberto Lenzi nous offre un polar assez tendu. L'efficacité vertigineuse du récit nous invitant à nous immerger dans leur misérable quotidienneté alors qu'une otage humiliée et violentée est sur le point d'y trépasser. Sans concession car jusqu'au-boutiste dans sa violence brutale et dégénérée, La Rançon de la peur adopte un parti-pris subversif à étaler sans accalmie la dégénérescence morale du leader tandis qu'un commissaire hargneux ose bafouer sa déontologie afin de mieux l'alpaguer. L'impassible Henry Silva lui partageant la vedette avec autorité suspicieuse dans sa posture de flic manipulable incessamment brimé par son rival mais bientôt influencé par une justice expéditive.


Série B d'exploitation à l'ultra-violence incontrôlée, La Rançon de la peur doit beaucoup de sa vigueur et de son efficacité parmi l'audace d'un script méphitique dressant le portrait dérisoire d'un sociopathe avide de gloire et reconnaissance. Tomas Millian se prêtant au jeu pervers avec outrance putassière (réparties crues à l'appui) dans sa vilenie lâche et sournoise. Conçu dans l'esprit Bis, ce classique transalpin n'a rien perdu de son aura poisseuse en dépit du côté daté du langage des armes à feu. 

B.M 

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