mercredi 16 mars 2016

SLEEPY HOLLOW. Oscar de la Meilleure Direction Artistique, 2000.

                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site timburton.wikia.com

de Tim Burton. 1999. U.S.A/Allemagne. 1h45. Avec Johnny Depp, Christina Ricci, Miranda Richardson, Michael Gambon, Christopher Walken, Marc Pickering, Casper Van Dien, Jeffrey Jones, Richard Griffiths, Ian McDiarmid, Michael Gough, Steven Waddington, Christopher Lee, Lisa Marie, Martin Landau, Ray Park.

Sortie salles France: 9 Février 2000. U.S: 19 Novembre 1999

FILMOGRAPHIE: Timothy William Burton, dit Tim Burton, est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 25 Août 1958 à Burbank en Californie.
1985: Pee-Wee Big Adventure. 1988: Beetlejuice. 1989: Batman. 1990: Edward aux mains d'argent. 1992: Batman, le Défi. 1994: Ed Wood. 1996: Mars Attacks ! 1999: Sleepy Hollow. 2001: La Planète des Singes. 2003: Big Fish. 2005: Charlie et la Chocolaterie. 2005: Les Noces Funèbres. 2008: Sweeney Todd. 2010: Alice au pays des Merveilles. 2012: Dark Shadows. 2012: Frankenweenie. 2014: Big Eyes. 2016 : Miss Peregrine's Home for Peculiar Children.


Délibéré à rendre hommage au cinéma gothique italien et à la Hammer Films avec une ambition avisée, Tim Burton emprunte la nouvelle homonyme de Washington Irving afin de parfaire un conte horrifique d'une fulgurance formelle (photo désaturée à l'appui). 1799. Un mystérieux assassin surnommé le cavalier sans tête s'en prend à de paisibles villageois dans la contrée de Sleepy Hollow. Issu de New-York, le détective Ichabod Crane est enrôlé afin de prouver son talent scientifique pour démasquer l'identité du meurtrier. Son enquête l'amène à fréquenter une galerie de magistrats particulièrement équivoques au moment même où le cavalier sans tête redouble d'exactions sanglantes. Par le biais d'un scénario retors opposant le surnaturel à la rationalité du complot, Tim Burton rend hommage à l'épouvante séculaire pour le dépoussiérer avec une fraîcheur fringante.



De par la vigueur des scènes d'action remarquablement chorégraphiées (que ce soit les poursuites en fiacre ou à cheval et les pugilats), l'efficacité des séquences gores multipliant les décapitations percutantes et la posture maladroite du détective aussi perspicace que pittoresque. Johnny Depp réussissant à donner chair à sa fonction pleutre avec un soupçon d'exubérance subtilement modeste. On est donc loin de ses mimiques outrées prochainement aperçues dans des métrages lucratifs (la saga des Pirates des Caraïbes, Dark Shadows, Lone Rangers, Alice au pays des merveilles). Dans celui du méchant iconique à l'animosité cruelle, Christopher Walken lui prête la vedette avec un charisme saillant par sa physionomie effrayante (dentition acérée et regard azur injecté de haine). On est également impressionné par sa robustesse et son agilité lorsque ce dernier dénué de tête alpague froidement sa victime (enfant compris !) pour y collectionner ses macabres trophées. Bourré d'illustres seconds-rôles au charisme buriné (Christopher Lee, Martin Landeau, Michael Gambon, Jeffrey Jones, Richard Griffiths, Ian McDiarmid, Michael Gough), Sleepy Hollow déclare sa flamme aux classiques de l'épouvante parmi l'affable complicité de tous ces vétérans. Quant aux gentes dames s'opposant des sentiments de tendresse, de jalousie et de rancoeur, Christina Ricci et Miranda Richardson se disputent la vedette avec une séduction vénéneuse.


Formellement renversant, si bien que Tim Burton transfigure la campagne brumeuse et les habitacles domestiques à l'instar de tableaux picturaux, Sleepy Hollow oscille l'onirisme féerique (notamment par l'entremise des songes d'Ichabod) et le gothisme macabre sous un ressort narratif bourré de suspense, rebondissements et faux coupables. Avec un brio technique impressionnant et parmi la complicité de sa distribution prestigieuse, Sleepy Hollow parvient à susciter mystère et angoisse sous l'impulsion de la superstition locale et d'une sorcellerie perfide. Tour à tour fascinant et ensorcelant, une des plus belles réussites de son auteur à ranger aux côtés de sa monstrueuse parade, Batman, le défi et du cruel conte de fée, Edward aux mains d'argent.

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