mardi 12 avril 2016

JEU D'ENFANT

                                                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

"Child's Play" de Tom Holland. 1988. U.S.A. 1h27. Avec Catherine Hicks, Chris Sarandon, Alex Vincent, Brad Dourif, Dinah Manoff, Tommy Swerdlow, Jack Colvin

Sortie salles France: 5 Avril 1989. U.S: 9 Novembre 1988

FILMOGRAPHIE: Tom Holland est un réalisateur et scénariste américain né le 11 Juillet 1943.
1985: Vampire, vous avez dit vampire. 1987: Beauté Fatale. 1988: Jeu d'Enfant. 1989: l'Enfant génial (The Wizard). 1993: Meurtre par intérim. 1996: La Peau sur les Os.


Habile artisan de la série B révélé par Vampire, vous avez dit vampire, Tom Holland continue de séduire les fantasticophiles 3 ans plus tard avec Jeu d'Enfant, sélectionné à Avoriaz. Premier volet d'une franchise à succès dont le concept sardonique sera usé jusqu'à la corde (en témoigne son dernier opus téléfilmesque), l'intrigue aborde le thème du vaudou parmi l'icone d'une poupée industrielle. Sans doute influencé par Au coeur de la Nuit, Magic, Devil Dolls ou encore le méconnu la Poupée de la Terreur de Dan Curtis, Tom Holland donne chair à son antagoniste infantile par le biais d'effets spéciaux novateurs pour l'époque. Si les autres opus de la saga parviendront toutefois à transcender la mobilité de son corps et de ses expressions faciales avec l'appui de la numérisation, Jeu d'Enfant parvient déjà à crédibiliser ses exactions, notamment par le biais d'une verve sardonique assez ravageuse.


Pris au piège par la police, un tueur en série adepte du vaudou parvient à se planquer dans un magasin de jouets pour y infiltrer in extremis son âme dans le corps d'une poupée. Epris de vengeance, il se résout ensuite d'assassiner ces rivaux avant de tenter de se réincarner dans la peau d'un enfant. La mère de ce dernier et un flic vont tenter de déjouer ses stratagèmes criminels. Captivant, Jeu d'Enfant tire parti de son efficacité grâce à son équilibre narratif fertile en actions, rebondissements et suspense diffus. Sans jouer la facilité de la surenchère, Tom Holland n'abuse jamais de la vacuité de séquences horrifiques car plus soucieux à accorder de la carrure aux portraits contrariées d'un enfant, d'un flic et d'une mère résignés à se tolérer une improbable vérité ! A savoir, dénoncer la culpabilité d'une poupée douée de chair et de sang ! Sous l'impulsion conflictuelle de ces derniers, l'intrigue gagne donc en crédibilité par leur motivation forcenée, quand bien même le cinéaste parvient parfois à distiller un suspense franchement anxiogène quant à la prochaine agression sournoise de Chucky. Son premier homicide perpétré contre une babysitter s'avérant d'ailleurs la séquence la plus réussie en terme d'angoisse palpable en chute libre. Par le principe d'une investigation insolite et grâce à la sobriété de ces comédiens (Catherine Hicks en tête car remarquable de spontanéité en mère névrosée !), Jeu d'Enfant renoue avec dynamisme avec le psycho-killer sans prétention de révolutionner le genre.


Nerveux, original, efficace et mis en scène avec autorité comme le souligne parfois la rigueur de son angoisse oppressante, Jeu d'Enfant privilégie l'horreur à l'ancienne dans un refus de dérision (ou de raillerie) pour susciter la peur (facteur que la plupart des autres cinéastes réfutera dans les autres volets puisque prônant le ressort potache). Un très sympathique slasher domestique renouvelant avec assez d'originalité le thème du vaudou sous le symbole mercantile de Chucky

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