mercredi 27 avril 2016

MIDNIGHT SPECIAL

                                                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Jeff Nichols. 2016. U.S.A. 1h54. Avec Michael Shannon, Kirsten Dunst, Joel Edgerton, Adam Driver, Sam Shepard, Dana Gourrier

Sortie salles France: 16 Mars 2016. U.S: 18 Mars 2016

FILMOGRAPHIE: Jeff Nichols est un réalisateur et scénariste américain, né le 7 décembre 1978 à Little Rock, Arkansas (Etats-Unis).
2007: Shotgun Stories. 2011: Take Shelter. 2012: Mud. 2016: Midnight Special. 2016: Loving.


Révélé par Take Shelter et Mud, Jeff Nichols n'en finit plus de nous surprendre et continue de démontrer (sans prétention) l'étendue de son talent avec Midnight Spécial. Un divertissement adulte renouant avec la sincérité d'un spectacle familial aussi crédible que stimulant. Et ce, sans céder à la facilité d'une festivité convenue en dépit d'une dernière partie prévisible. Abordant pour la première fois la science-fiction d'un point de vue intimiste, le réalisateur parvient à renouveler les codes par le biais d'une habile structure narrative reposant de prime abord sur l'interrogation d'éléments sans réponse et le comportement équivoque des seconds-rôles avant de nous révéler au compte goutte des infos sur le profil psychologique d'un enfant doué de pouvoirs surnaturels. Chasse à l'homme menée tambour battant sous le ressort d'un suspense ciselé, l'intrigue cultive un thème cher à la science-fiction dont je tairais ici le nom afin de préserver la surprise, même si à mi-parcours le secret nous est facilement éventé !


Grâce à la présence aussi sobre qu'attachante d'un trio de personnages altruistes, délibérés à protéger leur rejeton diabolisé par le FBI et la NASA, Midnight Special nous immerge dans leur motivation marginale avec une intensité dramatique en crescendo. Emaillé de saisissantes images oniriques souvent épiques lorsque Alton nous démontre l'étendue de ses pouvoirs parmi la complicité du déchaînement de la nature, Jeff Nichols réinvente le genre avec une dimension lyrique pas très éloignée de Spielberg (la tagline de son affiche française n'est d'ailleurs aucunement fallacieuse). A l'instar de son final majestueux baignant dans une féerie placide afin de mettre en exergue un univers parallèle. Et malgré l'air de déjà vu de l'ossature narrative, Midnight Special parvient miraculeusement à réinterpréter le genre par la fragilité des enjeux dramatiques quand un ado prodige se confronte au lynchage de masse. Tant par l'intolérance d'une police fédérale délibérée à en exploiter une arme de guerre que le fanatisme religieux d'une communauté sectaire.


Jalonné de séquences surnaturelles d'une puissance visuelle métaphorique et d'affrontements haletants entre les forces de l'ordre, Midnight Special puise notamment sa force dans l'art de conter efficacement une romance parentale sous l'impulsion filiale. Grâce à sa densité dramatique animée par une poignée de comédiens charismatiques, Midnight Special parvient à captiver parmi la réflexion d'une anticipation optimiste (la foi en une idéologie pacifiste au-delà de nos frontières terrestres). 

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