mardi 19 avril 2016

THE BOY

                                                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de William Brent Bell. 2016. U.S.A. 1h37. Avec Lauren Cohan, Rupert Evans, Jim Norton, Diana Hardcastle, Ben Robson, James Russell

Sortie salles France: 27 Janvier 2016. U.S: 22 Janvier 2016

FILMOGRAPHIE: William Brent Bell est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2016: The Boy. 2013: Wer. 2012: Devil Inside. 2006: Stay Alive. 1997: Sparkle and Charm.


Surfant sur le succès (éhonté) d'AnnabelleWilliam Brent Bell exploite les thématiques de la poupée diabolique et du deuil infantile de manière étonnamment sobre et déférente. The Boy jouant la carte du premier degré dans sa volonté de renouer avec une épouvante à l'ancienne. Fraîchement débarquée dans un manoir anglais pour y occuper le poste de Baby-sitter, une jeune américaine est contrainte de subir les caprices d'un couple de retraités depuis que leur défunt rejeton est substitué en poupée de porcelaine. Au fil des jours, Greta entretient une étrange relation avec le mannequin si bien qu'elle se persuade d'être en présence du fantôme du fils des Heelshire.


Série B ludique conçue sur l'efficacité d'un suspense latent irrésistiblement envoûtant, The Boy surprend par son parti-pris modeste à préconiser une atmosphère d'inquiétude plutôt que la facilité de la surenchère. Formellement soigné, tant par la beauté de sa photo aux couleurs pétulantes que des décors gothiques raffinés, l'intrigue se concentre sur les rapports intimistes partagés entre la baby-sitter et sa poupée. Sans chercher à provoquer le spectateur par des procédés spectaculaires que l'on connait par coeur, The Boy repose surtout sur l'interrogation d'une poupée potentiellement diabolique et l'aura feutrée d'une demeure vétuste occultant un sombre passé. Rehaussé du jeu nuancé de la fringante Lauren Cohan, sa présence maternelle doit beaucoup à la crédibilité des situations anxiogènes lorsque son personnage finit par céder à une foi occulte. Et parmi son obstination, le spectateur de croire à l'improbable, notamment par le biais d'une mise en scène scrupuleuse observant leurs rapports avec une empathie trouble. Emaillé d'idées parfois astucieuses (la larme sur la joue de Brahms), on sent que le réalisateur s'efforce soigneusement de narrer son histoire avec l'appui du simulacre et parmi l'expectative d'une révélation détonante. Bien que quelques clichés viennent futilement desservir la véracité des évènements en fin de parcours, The Boy s'avère suffisamment intriguant, persuasif et atmosphérique pour se laisser notamment surprendre par son twist en dépit d'une dernière image superfétatoire.


Série B horrifique inopinément adulte dans sa volonté de bâtir une histoire surnaturelle plus finaude que le tout venant mainstream, The Boy séduit agréablement grâce à la sincérité modeste du réalisateur soucieux de développer l'évolution morale de ses personnages tourmentés. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire