mercredi 18 mai 2016

GODS OF EGYPT

                                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Alex Proyas. 2016. U.S.A/Australie. 2h07. Avec Nikolaj Coster-Waldau, Gerard Butler, Courtney Eaton, Geoffrey Rush, Emma Booth.

Sortie salles France: 6 Avril 2016. U.S: 26 Février 2016

FILMOGRAPHIE: Alex Proyas est un réalisateur, producteur et scénariste australien, né le 23 Septembre 1963 en Egypte. 1994: The Crow. 1998: Dark City. 2002: Garage Days. 2004: I, Robot. 2009: Prédictions. 2012: Paradise Lost. 2016: Gods of Egypt.


Incendié par les critiques du monde entier (à 2/3 exceptions) sermonnant sans réserve cette luxueuse production de "navet", Gods of Egypt fait office d'ovni de la démesure dans son melting pot de situations homériques toutes plus improbables les unes que les autres. Piquant à tous les râteliers des idées et situations éculées aux classiques du serial (Indiana Jones en tête), de l'heroic fantasy (le Choc des Titans, Jason et les Argonautes), du Space Opera (Star Wars, Flash Gordon, Dune) et du peplum (principalement les B movies des années 60), Alex Proyas nous élabore un blockbuster au surréalisme enchanteur. Fort d'un casting cabotin déversant avec sérieux et ironie des dialogues régulièrement impayables, ce spectacle flamboyant (décors grandioses et photo rutilante !) parvient à extérioriser un sentiment de sympathie chez le spectateur tant Proyas nous évade avec une générosité opulente. 


L'histoire d'une simplicité enfantine se condense à la confrontation des dieux Egyptiens, Horuth et Seth. Deux frères au pouvoirs surhumains se disputent le trône depuis que l'un d'eux s'est engagé dans une rancune orgueilleuse. Après avoir été banni de son temple et rendu aveugle par Seth, Horuth se morfond dans le silence loin de son peuple. Mais un jeune héros fringant du nom de Bek parvient à retrouver sa trace dans le désert pour le solliciter à combattre le nouveau roi et ainsi récupérer son trône. Dès lors, entre deux romances éperdues et le chaos escompté des ténèbres, une grande aventure semée d'embûches s'engage vers eux avec la complicité d'un défunt Dieu. D'un pitch rebattu, Proyas en extirpe un spectacle épique hallucinant de naïveté cocasse (souvent involontaire) tant les morceaux de bravoures déployés font preuve d'une fantaisie débridée sous l'impulsion de personnages aussi grotesques qu'attachants (notamment la taille robuste des Dieux, leur mutation métallique et leurs déplacements aériens !). Clairement estampillé pour un public familial, Alex Proyas se permet d'échauder des séquences monstrueuses de destruction massive avec l'appui de créatures en effets numérisés. Et de manière désordonnée (trois actions distinctes nous sont même décrites en temps réel !) de nous livrer un récit héroïco-mystique où les forces de l'au-delà (les fameuses portes de la mort) vont également servir de vecteur émotionnel pour le sort d'une princesse. Cette action quasi omniprésente alternant de façon pétulante l'épique, la féerie et l'anticipation parvient miraculeusement à nous distraire par le biais d'un esprit Bis irrésistiblement effronté. L'ère numérique déployée ici sans modération se substituant aux moyens dérisoires de la série Z artisanale.


Con comme la lune mais implacablement fun, hilarant et attachant, et esthétiquement aussi fulgurant que boursouflé, Gods of Egypt constitue le divertissement de tous les excès auquel l'extrême générosité du cinéaste et la dérision affable des comédiens parviennent à dépasser toutes ses scories. A condition de le savourer au second degré, ce nanar clinquant risque fort dans les décennies prochaines de se faire une place singulière dans l'écrin de la Bisserie post-moderne. 

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