vendredi 13 mai 2016

LA FALAISE MYSTERIEUSE

                                                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site retro-hd.com

The Uninvited de Lewis Allen. 1944. U.S.A. 1h39. Avec Ray Milland, Ruth Hussey, Donald Crisp,
Cornelia Otis Skinner, Dorothy Stickney.

Sortie salles : 10 février 1944

FILMOGRAPHIE: Lewis Allen est un réalisateur britannique, né le 25 décembre 1905 à Oakengates, Telford, décédé le 3 mai 2000 à Santa Monica (Californie).
1943 : Freedom Comes High. 1944 : La Falaise mystérieuse. 1944 : Our Hearts Were Young and Gay
1945 : Those Endearing Young Charms. 1945 : L'Invisible meurtrier. 1947 : The Perfect Marriage
1947 : Suprême aveu (en). 1947 : La Furie du désert. 1948 : Une âme perdue. 1948 : Verdict secret.
1949 : Enquête à Chicago. 1951 : Rudolph Valentino, le grand séducteur. 1951 : Échec au hold-up.
1952 : Les Fils des mousquetaires. 1954 : Je dois tuer. 1955 : Un pruneau pour Joe. 1955 : Témoin à abattre. 1958 : Je pleure mon amour. 1959 : La Lorelei brune ou La Fugitive du Rhin. 1963 : Decision at Midnight.


Edité en Blu-ray et Dvd sous l'effigie de Wild Side Video et vendu comme l'un des films les plus effrayants selon Martin Scorcese, La Falaise Mystérieuse peut enfin aujourd'hui s'exhumer de sa torpeur. Série B modeste tournée en noir et blanc et préfigurant les futurs sommets d'effroi que seront La Maison du Diable et Les Innocents, la Falaise Mystérieuse joue la carte de suggestion pour tenter d'impressionner le spectateur. Car il faut bien l'avouer, cette curiosité oubliée suscite plus la sympathie amusée que la terreur escomptée. L'allégation du maître Scorcese s'avère donc à mon sens disproportionnée (ou pire mensongère) et ressemble plus à un alibi commercial, à l'instar de son confrère James Cameron ayant prodigué avec constance ses éloges à Terminator Genesys.



Séduits par la scénographie côtière d'une bâtisse située à proximité d'une falaise, un frère et une soeur décident de l'acheter pour une modique somme. Mais rapidement, des voix inquiétants perçues dans la nuit vont importuner nos propriétaires. Dès lors, Roderick et Pamela vont enquêter sur l'ancienne résidente, Mary Meredith, mystérieusement décédée des années au préalable. Cette intrigue futile, Lewis Allen l'exploite avec efficacité d'un rythme soutenu par le biais d'une investigation de longue haleine que concertent le couple de héros, la fille de la défunte disparue et un praticien. Emaillé de quelques traits d'humour afin de désamorcer les situations trop anxiogènes, La Falaise Mystérieuse parvient à divertir et instaurer un climat d'inquiétude avec l'intelligence du hors-champ sonore. Les séquences les plus réussies émanant des voix d'outre tombe oscillant pleurs, rires et râles pour distiller un (timide) malaise. Par l'entremise éthérée de spectres en fâcheuse contradiction, le réalisateur prend plaisir à détourner les rôles pour mieux nous égarer tout en nous révélant des indices au compte-goutte autour d'une relation filiale en quête identitaire et de rédemption. Enfin, en parallèle du récit en suspens, il cultive un goût pour la romance que partagent fougueusement Roderick et Stella, la fille persécutée de Mary.


Reposant sur l'autorité d'une mise en scène inspirée et servi par des comédiens attachants dans leur motivation impromptue de détectives, La Falaise Mystérieuse parvient à divertir sous le principe modeste de la série B. Attention toutefois au slogan dithyrambique révélé par Martin Scorcese, vous risqueriez d'être sévèrement déçus !  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire