vendredi 3 juin 2016

LA TARENTULE AU VENTRE NOIR

                                                          Photo empruntée sur Google, rattachée au site ecranlarge.com 

"La Tarantola dal ventre nero" de Paolo Cavara. 1971. Italie. 1h38. Avec Giancarlo Giannini, Claudine Auger, Barbara Bouchet, Rossella Falk, Silvano Tranquilli, Barbara Bach, Stephania Sandrelli.

Sortie salles Italie: 12 Août 1971

FILMOGRAPHIE: Paolo Cavara est un réalisateur et scénariste italien, né le 4 Juillet 1926 à Bologne (Italie), décédé le 7 Août 1982 à Rome. 1988: Accadde a Parma. 1981 Fregoli (TV Mini-Series). 1980 La locandiera. 1979 Atsalut pader. 1979 Sarto per signora (Téléfilm). 1976 E tanta paura. 1974 Il lumacone. 1974 Un parfum d'amour. 1973 Los amigos. 1971 La tarentule au ventre noir. 1969 La Capture. 1967 La cible dans l'oeil. 1966 Witchdoctor in Tails (Documentaire). 1964 I malamondo (Documentaire). 1963 La donna nel mondo (Documentaire. Non crédité). 1962: Mondo Cane (Documentaire).


Giallo injustement occulté et boudé en France si bien qu'en l'occurrence aucune édition numérique n'ait encore percée chez nous, La Tarentule au ventre noir ne manque pas de qualités pour émuler le genre avec sincérité et application. Non pas que la mise en scène soit un modèle du genre, loin de là, mais que le réalisateur parvient à structurer une intrigue assez prenante par son suspense latent contrebalancé de rebondissements (le détail sur la photo !) et (inévitables) fausses pistes. C'est du côté d'un institut de beauté que l'intrigue s'oriente depuis que le personnel est devenu la cible récurrente d'un tueur auquel l'adultère et la nymphomanie en sont les principaux ressorts. La première originalité du récit incombe à l'élaboration des meurtres et l'omnipotence de l'assassin lorsque ce dernier ganté préconise la paralysie de ses victimes à l'aide d'une aiguille empoisonnée (du venin de guêpe nous révélera plus tard un entomologiste !), et ce, juste avant de les assassiner. Dès lors, ces dernières, en état de conscience, subissent impuissantes aux châtiments du poignard pénétré à diverses reprises sur le bas-ventre jusqu'à ce que mort s'ensuive.


Parfois sanglants et soigneusement cadrés, ses crimes s'avèrent assez impressionnants sous l'impulsion d'un rituel atypique redoutablement pervers. La victime féminine symbolisant la soumission d'une tarentule si bien que le tueur s'inspire de la bravoure victorieuse de la "Pepsis Formosa". Une "guêpe des chemins" parvenant toujours à éliminer son rival grâce à la paralysie de son venin injecté dans l'estomac afin de libérer des larves carnivores ! C'est ensuite au niveau du profil de l'inspecteur Tellini que La Tarentule... puise son intensité psychologique, notamment parmi ses rapports intimes entretenus avec sa fiancée philanthrope. En perte de vitesse car ayant une longueur de retard sur les agissements du tueur persifleur (il filme les ébats sexuels de ce dernier et de sa compagne), Tellini se remet constamment en question sur son pragmatisme au risque d'abdiquer sa profession au profit de sa vie de famille. Outre l'efficacité des nombreux meurtres que le récit affiche avec un certain stylisme, La Tarentule... recourt aussi à une rigueur vertigineuse lors d'une course-poursuite entamée sur les toits d'un immeuble. Quant au final haletant, l'intrigue met en parallèle les situations alarmistes de deux victimes en proie à la menace meurtrière, au moment même où l'inspecteur ne s'efforce une ultime fois d'alpaguer le tortionnaire, symptomatique du misogyne.


Avec ses meurtres raffinés (inscrits dans le mutisme), le jeu sentencieux de Giancarlo Giannini, ses têtes d'affiche féminines d'une beauté éminemment lascive et la mélodie envoûtante d'Ennio Morricone, La Tarentule au ventre noir n'a pas à rougir de ses illustres ascendants pour mettre en exergue un thriller captivant. Certes un peu maladroit dans sa réalisation et le jeu perfectible de quelques seconds-rôles, mais d'une sincérité indiscutable lorsque le cinéaste s'efforce d'affilier caractérisation psychologique et suspense métronomique. 


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