lundi 17 octobre 2016

DON'T BREATHE

                                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site nerdly.co.uk

de Fede Alvarez. 2016. U.S.A. 1h28. Avec Stephen Lang, Jane Levy, Dylan Minnette, Daniel Zovatto, Franciska Töröcsik

Sortie salles France: 5 Octobre 2016. U.S: 26 Août 2016

FILMOGRAPHIE: Fede Alvarez est un réalisateur uruguayen, né le 9 Février 1978 à Montevideo.
2009: Ataque de Panico (court-métrage). 2013: Evil-Dead. 2016: Don't Breathe.


Avec son second long-métrage, Fede Alvarez confirme tout le bien que l'on pensait de lui après nous avoir déjà ébranlé avec son excellent remake Evil-dead ! Car à partir d'un pitch élémentaire (de jeunes cambrioleurs s'introduisent par effraction chez un particulier), Don't Breathe joue la carte du suspense oppressant en renversant subitement les rôles ! De par le brio de sa mise en scène exploitant à merveille l'unité de lieu du foyer domestique réduit en chausse-trappe (et en champ de bataille !) et la performance viscérale d'acteurs spontanés dans leur fonction victimisée depuis la menace d'un ange de la mort aussi finaud qu'inébranlable. Là où l'intrigue frappe juste et imprime un cachet d'originalité, c'est dans la caractérisation de cet ancien vétéran d'Irak (Stephen Lang, impressionnant de charisme démoniaque avec sa voix gutturale !) aujourd'hui atteint de cécité et profondément traumatisé par la mort accidentelle de sa fille. Ce dernier se taillant une carrure d'exterminateur vindicatif avec une sagacité et une vélocité terrifiantes !


Car en confondant les rôles de victimes/bourreau incessamment ballottées entre eux, Fede Alvarez conçoit une sorte de train fantôme sardonique si bien que les nombreux rebondissements qui empiètent le cheminement de survie de nos anti-héros nous scotchent à notre siège de la première à la dernière minute ! Tendu en diable, notamment sous le pilier d'un climat nocturne feutré et le mutisme des situations d'extrême d'urgence (les victimes contraintes d'endiguer leur respiration depuis la présence tangible de l'aveugle), Don't Breathe renoue avec un cinéma brut de décoffrage sous le prisme du thriller adulte d'une rare cruauté ! C'est également à mon sens l'une des grandes qualités du métrage que de n'invoquer aucune concession aux victimes pourchassées et molestées depuis leur intrusion illégale chez un particulier terriblement rancunier ! Avec son ambiance d'angoisse palpable, Don't Breathe halète notre stress avec l'intelligence de relancer l'action dans des directions jamais prévisibles si bien que nous nous acheminons de surprises en surprises jusqu'au générique de fin ! (à une ou deux facilités près Spoiler ! pour le sort perfide d'une des victimes et la facture increvable du tortionnaire fin du Spoiler).


Sous couvert de divertissement commercial déjà couronné de succès (140 millions de dollars de recettes dans le monde contre un budget de 9 900 000 $ alors qu'il débute son exploitation en salles !), Fede Alvarez manipule le genre au 1er degré afin de transfigurer un thriller acerbe sous l'impulsion d'un suspense à couper au rasoir ! Sans faire preuve de racolage et grâce à ces situations censées alternant bravoures stoïques des victimes et de leur bourreau, Don't Breathe nous plaque au siège avec le réalisme d'une vigueur dramatique en chute libre. Une excellente surprise.

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