mardi 6 décembre 2016

NIGHTWATCH

                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdcity.dk

"Nattevagten" de Ole Bornedal. 1994. Danemark. 1h46. Avec Nikolaj Coster-Waldau, Sofie Gråbøl, Kim Bodnia, Lotte Andersen, Ulf Pilgaard.

Sortie salles Danemark: 25 Février 1994

FILMOGRAPHIE: Ole Bornedal est un réalisateur danois né le 26 mai 1959.1994 : Le Veilleur de nuit. 1997 : Le Veilleur de nuit (remake). 2003 : Dina. 2007 : The Substitute. 2009 : Deliver us from the evil. 2010 : Just Another Love Story. 2012 : Possédée.


Sorti directement en Dvd chez nous, Nightwatch est la première réalisation du danois Ole Bornedal. Sous le moule d'une modeste série B, ce thriller horrifique impressionna tant le public ricain qu'un remake (inutile) fut mis en chantier 3 ans plus tard par le cinéaste himself. D'une efficacité remarquable dans son cheminement narratif oppressant et dans l'étude caractérielle de personnages badins, Nightwatch nous fait pénétrer dans le huis-clos macabre d'une morgue supervisée par un veilleur de nuit. Au même moment, un mystérieux serial-killer adepte de la nécrophilie nargue l'étudiant Martin durant ses multiples rondes, quand bien même le comparse de ce dernier se mêle à la confusion dans le but risible de lui flanquer la frousse.


Exploitant le cadre réfrigérant d'une chambre froide, Ole Bornedal parvient avec savoir-faire à distiller une montée latente de l'angoisse lorsque Martin redoute d'y pénétrer depuis l'alarme de sa minuterie. A travers diverses séquences d'apprentissage avec sa peur et sa paranoïa, la dérision macabre est de rigueur depuis que celui-ci et son acolyte Jens se sont également lancés dans une compétition puérile dont la motivation est d'y braver l'interdit. A travers leur délire trivial (comme celui d'inviter au restaurant une prostituée afin de courtiser Martin), le réalisateur prend soin de nous familiariser avec ses deux énergumènes immatures se provoquant mutuellement pour l'enjeu d'une concurrence. Quand bien même les profils impartis à leurs petites amies ne manquent pas non plus de tempérament dans leur difficulté d'anticiper une vie conjugale. Au milieu de ces discordes de couple, un mystérieux tueur se mêle à leur crise afin de parfaire un nouveau stratagème meurtrier qui aura comme conséquence perfide de culpabiliser Martin. Grâce à ce script charpenté aussi savoureux qu'inquiétant, Nightwatch oscille suspense et horreur avec l'intensité d'une dramaturgie souvent sarcastique (notamment pour les réparties macabres exprimées chez certains seconds-rôles).


2 mariages et 1 enterrement
A travers une satire au vitriol sur l'immaturité, Ole Bornedal parvient lestement à structurer une farce macabre sous l'impulsion d'une initiation héroïque. Passionnant pour l'ossature de son suspense affûté et truffé de rebondissements comme le souligne l'identité du coupable, Nightwatch tire parti de son dynamisme dans l'évolution attachante de nos adultes instables (remarquablement campés par des comédiens épatants de fraîcheur et de naturel) et le réalisme des situations cauchemardesques qu'ils s'efforcent de déjouer individuellement avant la solidarité.     

B-M.
03/12/2016. 3èx
27/04/2001

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