mercredi 11 janvier 2017

THE GIRL WITH ALL THE GIFTS

                                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site IMDB

de Colm McCarthy. 2016. Angleterre/U.S.A. 1h51. Avec Gemma Arterton, Sennia Nanua, Glenn Close, Paddy Considine, Anamaria Marinca, Dominique Tipper.

Sortie salles Angleterre: 23 Septembre 2016

FILMOGRAPHIEColm McCarthy est un réalisateur et scénariste anglais né le 16 Février 1973 à Edinburgh. Scotland, UK. 2004: Baldy McBain (télé-film). 2010: Outcast. 2016: The Girl with All the Gifts.


Réalisateur néophyte signataire d'un télé-film et d'un long-métrage relativement passé inaperçu (Outcast), Colm McCarthy surprend agréablement avec The Girl With all the Gifts en empruntant brillamment le thème éculé des infectés. Dans un monde dystopique, les membres d'une base militaire tentent de se prémunir contre la menace d'infectés affamés de chair humaine. Dirigeant une petite classe d'enfants contaminés mais doués de conscience et de sensibilité, l'institutrice Miss Justiniau essaie de les éduquer avec l'espoir de les humaniser, quand bien même le docteur Caldwell ne songe qu'à les expérimenter afin de trouver un vaccin qui pourrait sauver l'humanité. Mais l'assaut impromptu d'une armée d'infectés contraignent quelques survivants ainsi que le sujet Mélanie à s'échapper de la base pour sillonner les vestiges du centre urbain. 


Récit d'anticipation horrifique inspirée de 28 jours (et semaines) plus tard, The Girl with all the gifts renoue avec un Fantastique adulte et ambitieux comme on en voit peu dans le paysage conventionnel. Colm McCarthy s'efforçant d'authentifier son contexte post-apo par le biais d'une atmosphère de désolation, quand bien même la ténuité de sa partition envoûtante insuffle une aura poétique assez capiteuse sous l'impulsion d'une héroïne juvénile complexe. Immersif donc pour l'esthétisme blafard de son climat feutré et captivant quant au cheminement de survie que nos héros arpentent fiévreusement, The Girl with all the gifts parvient à renouveler les codes du film d'infectés grâce à des rebondissements habiles ! Telle cette menace inédite d'infection fongique en instance de mutation (une bactérie provenant d'un champignon) puis celle d'une nouvelle génération d'enfants livrés à l'état primitif mais potentiellement aptes à une nouvelle postérité. On est d'autant plus fasciné par la morphologie inhabituelle des infectés, tantôt hiératiques lorsqu'ils sont privés d'odeur humaine, tantôt erratiques lorsqu'une victime s'y trouve à proximité. On est notamment impressionné par le charisme inédit de leur rictus carnassier mimant leur insatiabilité avec une émotion animale ! Outre la vigueur de quelques séquences d'angoisses parfaitement maîtrisées (le soldat dans l'épicerie), The Girl with all the gifts privilégie intelligemment l'étude caractérielle de ses personnages en divergence morale (principalement la biologiste et l'institutrice) sous le témoignage amiteux d'une adolescente futée que Sennia Nanua endosse avec une constance dépouillée (prix d'interprétation féminine à Catalogne !).


Sans jamais se laisser tenter par l'actionner bourrin que nombre de prods horrifiques se sont vulgairement fourvoyées (si on élude ses 20 premières minutes échevelées), The Girl with all the gifts renoue avec un cinéma à l'ancienne (identitaire/intimiste/novateur/climatique) par son parti-pris d'immerger le spectateur dans une aventure humaine aussi pessimiste qu'en demi-teinte. A l'instar de de son épilogue binaire littéralement bipolaire ! Une oeuvre marquante et sensible pour le traitement infligé aux enfants, la plus originale jamais traitée sur le thème rebattu des infectés ! 

B-D

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