mercredi 1 mars 2017

TROLL

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site charlesband-empire.blogspot.fr

de John Carl Buechler. 1986. U.S.A. 1h22. Avec Noah Hathaway, Michael Moriarty, Shelley Hack, Jenny Beck , Sonny Bono

Sortie salles U.S: 17 Janvier 1986

FILMOGRAPHIE: John Carl Buechler (né à Belleville, Illinois) est un réalisateur, maquilleur et technicien d'effets spéciaux américain. 1984 : Ragewar. 1986 : Troll. 1988 : Cellar Dweller. 1988 : Vendredi 13, 7. 1991 : Ghoulies III. 1998 : Les Proies : La Résurrection. 2002 : Curse of the Forty-Niner. 2003 : Deep Freeze. 2003 : A Light in the Forest. 2004 : Grandpa's Place. 2006 : The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde. 2011 : Dark Star Hollow


Production au rabais commanditée par nos illustres Albert et Charles Band, Troll porte la signature de John Carl Buechler, spécialiste de séries Z souvent exploitées en DTV. Conjuguant la Fantasy avec un soupçon d'horreur (comme le souligne la délirante séquence qui voit un homme transformé en monstre pendant que son visage se tuméfie tel une baudruche !), le cinéaste nous concocte une série B aussi maladroite qu'attachante dans sa succession d'incidents domestiques instaurés chez les locataires d'un immeuble. Pour cause, après des siècles d'emprisonnement, un troll et ses sbires ont décidé de prendre leur revanche sur l'homme pour tenter de reconquérir notre monde. Mais au sein de l'immeuble, une fée déguisée en sexagénaire va tenter de s'interposer afin de protéger les résidents. Particulièrement la famille Potter dont leur fille cadette est soumise à l'emprise de Torok, leader des trolls prenant malin plaisir à prendre possession de son corps (la jeune actrice Jenny Beck gesticulant et grimaçant auprès de ses parents avec une outrance à la limite du supportable !). Par l'entremise d'un pitch aussi grotesque qu'original, John Carl Buechler nous concocte un ovni improbable comparable à peu de chose près à une production Amblin au vitriol.


Si le récit linéaire s'avère sans surprise et plutôt redondant (jeu de cache-cache et de brimades entre Trolls et humains au sein d'une ambiance à la fois bigarrée et festive), le caractère aussi attachant que gogo des personnages amiteux, le dépaysement végétatif implanté dans l'immeuble en mutation et la galerie de monstres ricaneurs multipliant méfaits diaboliques auprès des humains rendent l'aventure gentiment déjantée. Si bien qu'il se dégage parfois de ses confrontations grotesques une certaine forme de poésie à travers le design des créatures de Fantasy confectionnées à l'ancienne par des FX perfectibles mais bourrés de charme. Truffé d'incohérences et de situations involontairement ridicules (certains seconds-rôles en font des tonnes dans leur posture erratique comme je l'ai déjà susmentionné !) dans un montage approximatif, Troll parvient encore à nous divertir sous l'autorité d'aimables seconds-couteaux (on y croise Noah Hathaway/L'Histoire sans Fin, Shelley Hack/la série Drôles de dames-Le Beau-Père, Michael Morriarty/Epouvante sur New-York) se prêtant à l'aventure avec une bonhomie dénuée de prétention. On peut d'ailleurs en dire autant du responsable de cette mascarade impayable si bien que John Carl Buechler semble éprouver un plaisir intègre à graver sur pellicule un B movie uniquement conçu sur la douce fantaisie d'une féerie horrifique.


Harry Potter and co.
A redécouvrir avec mansuétude et nostalgie d'une époque révolue où l'artisanal était capable d'enfanter ce genre de production hybride teintée d'audaces saugrenues.

Eric Binford

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