vendredi 12 mai 2017

CASTLE FREAK

                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site thehorrorhoneys.com

de Stuart Gordon. 1995. U.S.A. 1h30. Avec Jeffrey Combs, Barbara Crampton, Jonathan Fuller, Jessica Dollarhide, Massimo Sarchielli, Elisabeth Kaza.

Sortie Dvd France: 16 Février 2000. U.S: 14 Novembre 1995.

FILMOGRAPHIE: Stuart Gordon est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 11 Août 1947 à Chicago, dans l'Illinois. 1979: Bleacher Bums (Téléfilm), 1985: Ré-animator, 1986: From Beyond, 1987: Dolls, 1988: Kid Safe: the vidéo, 1990: Le Puits et le pendule, La Fille des Ténèbres (téléfilm), Robot Jox, 1993: Fortress, 1995: Castle Freak, 1996: Space Truckers, 1998: The Wonderful Ice Cream Suit, 2001: Dagon, 2003: King of the Ants, 2005: Edmond, Master of Horrors (2 épisodes), 2007: Stuck, 2008: Fear Itself (1 épisode).


Deux ans après avoir tâté de la science-fiction avec le sympathique Fortress, Stuart Gordon renoue à ses premiers amours avec Castle Freak. Une série B horrifique inédite en salles, pur hommage au cinéma gore italien des années 80 inscrit dans une complaisance putassière pour le plus grand bonheur des fans. L'intrigue minimaliste nous illustre les rapports houleux d'une famille après avoir hérité d'un château italien appartenant à une défunte duchesse. Seulement, dans la cave, une créature humaine réduite à l'état animal parvient à briser ses chaines après des décennies d'esclavage. Traumatisés par la mort de leur fils lors d'un tragique accident de voiture, John, Susan et leur fille tentent difficilement de renouer les liens familiaux au moment même où le monstre profite de son autonomie pour se nourrir de chair fraîche. Une histoire sans surprise mais débridée inspirée de l'écrivain H.P Lovecraft que Stuart Gordon emballe avec savoir-faire dans sa démarche horrifique aussi bien couillue qu'incongrue. Car si les clichés pullulent autour de cette cellule familiale en crise, le réalisateur n'y force pas le trait si bien que l'on s'identifie sans difficulté à leur discorde conjugale quand bien même les portraits castrateurs impartis à la police suspicieuse font également preuve de sobriété dans leur posture entêtée.


Epaulé d'un rythme assez soutenu au fil d'un cheminement inquiétant, Stuart Gordon compte sur l'efficacité des scènes horrifiques aussi impressionnantes que révulsives qu'une créature repoussante perpétue insatiablement, quand bien même l'atmosphère glauque et malsaine qui émane de ses exactions emprisonne le spectateur dans un décorum gothique aussi poisseux qu'envoûtant (photo sépia à l'appui). Outre ses clins d'oeil hérités du ciné gore transalpin (notamment celui adressé au Manoir de la Terreur d'Andréa Bianchi lors d'une séquence lubrique !), Castle Freak distille une vigueur viscérale en la présence parfaitement crédible d'une créature humaine du plus bel effet pestilentiel. Littéralement fascinant par son aspect aussi bien décharné que putrescent, ce monstre autrefois battu par une mère abusive provoque de prime abord une certaine pitié dans sa condition miséreuse et martyr. A l'instar de la séquence d'ouverture éprouvante qui voit une rombière lui asséner des coups de fouet "cloutés" sur sa chair chétive ! Une séquence extrême difficilement supportable de par ces hurlements plaintifs faisant écho dans les parois du château. Sans toutefois s'attarder sur la compassion de cette victime monstrueuse, Stuart Gordon préfère opter pour un grand-guignol sordide lors de séquences-chocs percutantes filmées en plan serré. Quant à son attachante distribution, Jeffrey Combs s'avère toujours aussi convaincant en époux alcoolique en quête désespérée de rédemption et tenant tête aux forces de l'ordre avec une autorité déterminée. Quand bien même Barbara Crampton lui partage plus modestement la vedette avec une contradiction rancunière en épouse trahie.


Soutenu du score entêtant de Richard band faisant gentiment écho à Ré-animator, Castle Freak joue modestement la carte de la série B horrifique dans une complaisance putassière n'ayant pas à rougir de ses ascendants latins. Un divertissement agréablement troussé donc où l'ambiance putride colle aux basques du spectateur avec plaisir masochiste, et ce en dépit de sa facture frivolement télévisuelle. 

Bruno Dussart
2èx 

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