lundi 10 juillet 2017

THE LOST CITY OF Z

                                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

de James Gray. 2016. U.S.A. 2h21. Avec Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, Tom Holland, Angus MacFadyen, Edward Ashley, Nicholas Agnew, Ian McDiarmid.

Sortie salles France: 15 Mars 2017. U.S: 21 Avril 2017

FILMOGRAPHIE: James Gray est un réalisateur, scénariste et producteur américain né à New York en 1969. 1994 : Little Odessa. 2000 : The Yards. 2007 : La nuit nous appartient. 2008 : Two Lovers. 2013 : The Immigrant. 2016 : The Lost City of Z.


D'après l'histoire vraie de l'explorateur anglais Percy Fawcett délibéré durant toute sa vie à retrouver les traces d'une éventuelle cité d'or au coeur de la forêt amazonienne, The Lost city of Z renoue avec le souffle épique et romanesque des récits d'aventures les plus authentiques. Car riche d'une intensité émotionnelle parfois bouleversante au travers de séquences intimistes sans fard, James Gray semble touché par la grâce d'avoir aussi majestueusement narré (structure limpide en sus) cette incroyable épopée humaine prônant les thèmes des valeurs familiales, du courage, de l'espoir, du dépassement de la peur, de l'obsession, du sens de l'amitié (les rapports indéfectibles entre Percy et ses 2 comparses) et de la tolérance envers les ethnies sauvages discréditées ou parfois exploitées à l'esclavage chez l'homme blanc.


D'une ampleur visuelle à couper le souffle au sein de vastes décors naturels hostiles (extérieurs tournés en Colombie) confrontant l'homme à une survie suicidaire (rations précaires d'eau et de nourriture, maladies, affronts meurtriers de tribus indigènes à proximité des fleuves, faune sauvage à l'affût), The Lost city of Z nous oriente vers un voyage mystique (son final évocateur faisant appel à une idéologie spirituelle) sous l'autorité inflexible de Percy Fawcett. Un explorateur érudit et patriotique pétri de valeurs, de sens du devoir et en avance sur son temps quant à sa morale imputée à l'égalité des sexes et au racisme que l'acteur Charlie Hunnam endosse avec noble sobriété. Cette foi furibarde et désespérée de sillonner sa cité perdue, son endurance de poursuivre sans relâche cet Eldorado durant plusieurs décennies nous invoque stupeur et dignité par son courage physique, sa force de caractère, sa résilience de longue haleine, et ce en dépit des sacrifices qu'il est contraint de s'imposer auprès de sa fonction parentale. Car partagé entre le sens du devoir familial et sa passion professionnelle, ce dernier pour autant révérencieux et compréhensif aura tout de même l'aubaine de se confronter à une épouse aussi humaine car d'autant plus patiente, optimiste et tolérante en dépit de son désarroi affectif et de sa crainte du trépas. Là aussi James Gray dresse l'honorable profil d'une femme fidèle privilégiant au final l'entreprise héroïque de son époux, l'actrice Sienna Miller l'incarnant avec une juste discrétion, entre force d'esprit, franchise et élégance épurée.


En terre inconnue
Passionnant et subtilement envoûtant en dépit d'un début gentiment placide prenant son temps à exposer sa trame, The lost city of Z est un grand moment de cinéma sous l'oeil avisé de l'éminent James Gray maîtrisant la puissance de son récit sous une fulgurance visuelle tangible. Magnifique portrait d'un destin aventurier, progressiste avant-coureur dont la raison de vie n'était que de changer l'avenir et y imposer sa signature afin de confronter l'évolution du monde aux civilisations inconnues, The Lost city of Z demeure une flamboyante épopée humaine derrière une rage de vaincre l'échec, et ce quitte à en sacrifier son destin. D'une sensibilité jamais démonstrative émane un chef-d'oeuvre humble où son intensité dramatique nous bouleverse sans nous prévenir, et ce pour nous transformer psychologiquement parlant. 

Bruno Dussart

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